Le Centre Communal des Actions Sociales
Par Plum05 • 14 Mars 2018 • 4 091 Mots (17 Pages) • 693 Vues
...
Mais la banque alimentaire est également un lieu d’échanges. Certains bénéficiaires arrivent à plusieurs et discutent entre eux dans la salle d’attente. Une salle café à été installée afin d’apporter plus de convivialité. Il y a toutefois des personnes qui restent en retrait.
Le moment de la distribution offre aux bénévoles un moyen d’échanger facilement avec les bénéficiaires et de se tenir au courant des évolutions de situations. Sachant que certains de ces bénévoles font partie du conseil d’administration ou/et de la commission permanente, cette prise d’information joue un rôle important dans le suivi des personnes.
c)Les denrées et leur stockage
Une quantité importante de conserves et de pizzas identiques ont été livrés lors de chaque distribution. Ceci implique une faible variété dans ces produits distribués. Le lait fait également partie des aliments livrés en grande quantité. Les produits frais tels que la viande, le poisson et les produits laitiers sont quant à eux livrés de manière très irrégulière. Leurs quantités sont très variées selon les livraisons. J’ai également noté de fortes disparités dans les quantités de fruits et de légumes frais. Souvent il y a peu de légumes et lorsqu’il y a des fruits se sont les mêmes en grandes quantités (ex : des pommes).
De manière générale, les livraisons ne sont pas régulières en termes de quantité et de diversité.
Les produits frais sont conservés dans 3 réfrigérateurs le temps de la distribution puis dans un petit congélateur lorsqu’il en reste à la fin. Chaque réfrigérateur est doté d’une fiche de relevé de température. Les conserves et autres produits secs sont stockés dans un grand placard. Les fruits et légumes sont disposés dans des caisses posées sur le sol.
Ces constats m’amène à plusieurs hypothèses. La banque alimentaire semble être vécue différemment selon les personnes, qu’elle soit un moment d’échange pour certain ou une nécessité stigmatisante pour d’autre. En quoi son organisation peut elle créer du lien social et comment revaloriser son image ? Est-ce que la banque alimentaire répond aux besoins alimentaires des bénéficiaires en termes de variété, de quantité et d’équilibre ? Le local et ses équipements sont ils adaptés à l’activité ?
II) LA VERIFICATION
a) le questionnaire
Afin de mieux cibler les besoins et les attentes des bénéficiaires, je leur ai proposé un questionnaire par collecte indirecte (ANNEXE 2). Onze d’entre eux ont acceptés de répondre à mes questions de manière anonyme et en entretien privé. La majorité des participants étaient des femmes. 64% d’entre eux vivent seuls et 24 % sont des couples avec plusieurs enfants. Ils considèrent peu importants les plats préparés, les friandises et les produits surgelés. Ils ressentent davantage de nécessité pour les produits de bases (produits laitiers, pâtes, farine, œufs,…). Ils souhaiteraient recevoir des produits d’hygiène, davantage de légumes et de fruits frais et plus de café. Ils proposent diverses idées d’améliorations telles que :
- Plus de diversification des produits distribués car trop souvent les mêmes.
- Distribution plus juste dans le rapport : quantité/nb de personnes dans le foyer
-Date de péremption plus longue. Elles sont effectivement très courte, parfois du jour même de la distribution ce qui représente un risque d’intoxication alimentaire non négligeable. D’autant que la chaîne du froid n’est pas toujours respectée par les bénéficiaires. Bien que les bénévoles leurs recommandent de transporter leur colis dans des sacs réfrigérés, rares sont ceux qui appliquent cette consigne.
- Etablir des heures de passages précises pour chaque personne pour plus de discrétion et moins d’attente. Ils se plaignent du temps d’attente parfois long et des horaires qui ne correspondent pas toujours à leur emploi du temps.
- Créer un planning pour le déchargement du camion afin que ce ne soit pas toujours les mêmes qui s’impliquent.
- La possibilité de choisir eux-mêmes les produits qu’ils reçoivent
b)Les outils et les relevés statistiques
Le logiciel « Passerelle » est un outil essentiel au bon fonctionnement de la banque alimentaire. Il permet au CCAS d’informer la Fédération Française des Banques Alimentaires (FFBA) des inscriptions des nouveaux bénéficiaires et de leur présence. Pour chaque inscription les agents administratifs du CCAS renseignent la FFBA sur l’âge, la composition familiale et la situation socioprofessionnelle. Ce qui permet de constituer une banque de données et de statistiques pour chaque période (ANNEXE 1). Les livraisons sont également enregistrées ce qui m’a permis de vérifier les quantités et les types de produits reçus par la banque alimentaire en 2015 (ANNEXE 3). D’après les relevés du logiciel, les produits livrés en plus grandes quantités sont : le lait (3638kg), les conserves de légumes (996kg), les boissons sucrées (798kg), les plats cuisinés tels que les pizzas (697 kg) puis les féculents comme les pâtes et le riz (684kg). Les produits frais tels que les légumes, les viandes et les produits laitiers représentent chacun 190kg à 250 kg seulement.
c)Les normes sanitaires
Les dispositions règlementaires en vigueur sur l’hygiène alimentaire sont stipulées dans le règlement européen CEE n°852/2004 sur l’hygiène des denrées alimentaires. Elles sont basées sur les principes de l’HACCP (Hazard Analysis Critical Control Point) qui permettent d’identifier tous les risques liés aux aliments pour en maîtriser leur fabrication et leur conservation. Afin d’aider les bénévoles de la banque alimentaire à appréhender ces risques une formation leur à été donné par la Fédération Française des Banques Alimentaires et un guide des bonnes pratiques d’hygiène leur a été remis.
d) Précarité et alimentation
De nombreuses études ont été menées afin de déterminer les influences de la précarité sur l’alimentation (ANNEXE 4). Celle de l’INSEE montre que la prévalence de l’obésité est plus importante chez les ménages les plus pauvres. Une autre d’étude d’ABENA, qui cible les femmes ayant eu recours
...