Introduction à l’économie sociale
Par Ramy • 2 Mai 2018 • 8 158 Mots (33 Pages) • 522 Vues
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Au XIXe siècle, c’est la classe ouvrière qui va se réorganiser : sociétés de secours mutuel, coopératives d’abord clandestines puis reconnues en 1884 (en même temps que les syndicats). Il existe à la fois un christianisme social et un socialisme utopique (Owen, Fourier, Proudhon). En 1898, charte de la mutualité. Les associations ne réapparaissent qu’en 1901, et c’est toujours la même loi aujourd’hui.
Au XXe siècle, le secteur se développe fortement. Les coopératives appuient l’essor de l’agriculture. Après l’apparition de la sécurité sociale, les mutuelles prennent en charge les besoins pas couverts par la Sécurité sociale. La Maif, 1934, à l’initiative d’instituteurs, couvre les biens acquis en s’assurant mutuellement à un moindre coût dans une logique anti-capitaliste (mêmes profils au début, comme MACIF, en 1960, pour les Commerçants et les Indépendants ou MMA pour les motards). Dans les années 70, les associations se développent fortement avec l’augmentation du temps libre, l’émergence de nouveaux enjeux citoyens, etc. Cette croissance associative existe aujourd’hui encore. Les fondations ont mis plus de temps à ré-émerger : il n’y avait pas de cadre juridique avant 1987. Pendant très longtemps, la France a été en retard. En 1987, le ministère de la culture a instauré une loi pour les fondations. En 1990, nouvelle loi sur les fondations d’entreprise. Depuis 2001, nouvel appareil fiscal et juridique pour favoriser les dons.
Le terme Economie Sociale a émergé très récemment. Michel Rocard, en réfléchissant aux alternatives au modèle capitaliste, observe que des organisations partagent des principes et baptise ce secteur. François Soulage, en 1981, a été le premier ministre de l’economie sociale.
L’Economie solidaire émerge dans les années 80 avec l’apparition des entreprises d’insertion, et se fortifie dans les années 2000. Avec Ashoka et l’ESSEC, apparition du concept d’entrepreneuriat social, qui peut poser problème pour certains qui ne veulent pas de « mélange ».
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Aux Etats-Unis, approche opposée où on a cherché à réduire l’influence de l’Etat et des grandes corporations pour laisser libre cours à l’initiative individuelle. La perméabilité entre le monde de l’entreprise et le monde social est plus permise. On appelle ça le third-sector ou le non-profit sector.
Film
Pour JM Borello, du Groupe SOS, l’objectif de l’entrepreneuriat social, c’est de :
- Réintégrer les exclus dans le droit commun
- Se débarrasser des systèmes excluant
Pour YUNUS, la pauvreté n’est pas de la faute des pauvres (manque de capacité ou sous-performance) mais c’est la faute du système qu’il faut donc essayer de changer pour qu’il ne soit pas excluant ou créateur de pauvreté.
L’entrepreneuriat social est soumis à une obligation de résultat et pas uniquement une obligation de moyen. Le microcrédit, c’est du solide, 150M de personnes ayant souscrit un prêt, il y a près de 10 000 instituts.
Le commerce équitable pose la question du juste prix et de la méthodologie pour le fixer. Tudo Bom a permis d’utiliser des compétences présentes dans un tissu industriel qui avait été abandonné par les industries textiles. Tudo Bom propose un revenu de base garanti pour ses couturières afin de ne pas les obliger à choisir n’importe quel client. Pour Tudo Bom, l’impact le plus important est sur l’estime de soi des couturières, et sur la capacité à former des entrepreneurs.
Pour T.SIBIEUDE, l’ESS n’a pas pour vocation à remplacer l’économie traditionnelle mais à être une force d’innovation pour tirer le système et le changer.
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Les associations
Etude de Tchernonog
Financement
Stagnation des budgets associatifs depuis 2011 après une croissance de 2005 à 2010.
Néanmoins, c’est bien le financement privé qui a porté la croissance en volume, notamment via les dons des usagers. Concernant le financement public, le poids de l’Etat a tendance à diminuer, tout comme celui des communes : ce sont les conseils généraux qui s’imposent comme les premiers partenaires avec 12% du financement total.
Les modalités du financement public évoluent aussi : plus ponctuel, moins de « saupoudrage » en continu. Elles se concentrent sur les grandes associations pour la délégation de service public. On passe d’1/3 à ¼ du financement des associations.
Modèle économique
Evaluation économique des associations en regardant leurs fonds propres et la rentabilité d’exploitation :
- Les robustes (20%) : action sociale et enseignement catholique / bonne assise financière et résultat net excédentaire même si en décroissance
- Les souffrantes (24%) : culture, sport et insertion /FP insuffisants (
- Les rentières (18%) : santé et cultes / 80% ont des FP >90jours mais modèle pas rentable
- Les équilibristes (40%)
Selon la présidente de la Conférence Permanente des Coordinations Associatives et le président de France Active, les associations doivent réinventer des modèles socio-économiques moins dépendants de la puissance publique. En tant qu’acteur économique à part entière, une association doit utiliser des outils financiers adaptés et se constituer une réserve de fonds propres. Or, la culture de la subvention et du budget à l’équilibre pile ne permet pas de dégager des excédents. Il faut trouver de nouvelles sources de financement : développer la culture du don et du mécénat, promouvoir l’engagement bénévole et en optimiser la gestion. Il faut que les associations agissent de concert avec d’autres acteurs : collectivités locales et entreprises. C’est à cette condition que le monde associatif pourra apporter une contribution à la création d’emplois.
Associations, actrices du développement des territoires
1,8M d’emplois et 86 mds€ de budget et tout le bénévolat pas encore valorisé
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