Histoire des faits économiques et sociaux
Par Christopher • 21 Mai 2018 • 20 264 Mots (82 Pages) • 656 Vues
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II/ L’HISTOIRE, CE SONT DES FAITS ET DES INTERPRETATIONS
L’Histoire n’est pas un recueil de faits. L’Histoire c’est un ensemble d’interprétations.
A - L’interprétation comme intrigue.
L’histoire n’est pas un recueil de faits.
Paul Veyne a écrit un livre : Comment on écrit l’Histoire ?« En histoire comme au théâtre, tout montrer est impossible. Non pas parce qu’il faudrait trop de pages, mais parce qu’il n’existe pas de faits historiques élémentaires, d’atomes événementiels. ». Ce qu’il veut dire c’est que lorsqu’on parle de la guerre de 100 ans ou la révolution Française, le langage nous trompe. Cela n’existe pas comme une unité naturelle. La révolution Française, c’est déjà une construction. L’histoire ce n’est jamais l’observation des phénomènes observables en un lieu et un temps donné, ce n’est toujours que quelques aspects de cette réalité. C’est le choix d’un angle d’approche. C’est toujours le découpage d’un objet d’étude. « L’histoire c’est avant tout un récit qui s’organise en une intrigue compréhensible ». Pour parler de la Révolution française il y a plrs intrigues (la R a été une prise de pouvoir de la bourgeoisie, ou bien une révolte populaire). François Furet = la Révolution =ils se sont vu trop beau.
L’histoire ne peut jamais expliquer un événement. Elle ne peut qu’expliciter par rapport à une intrigue, une question qu’elle pose au préalable. Il n’y a pas qu’une explication en histoire.
B - L’interprétation dans l’Histoire.
L’interprétation joue un rôle dans l’Histoire elle-même. Exemple : la révolution Française du XIXème siècle. Toute l’histoire ne peut pas se comprendre sans les luttes autour de l’interprétation. Ainsi pour la pensée contre-révolutionnaire, la révolution par ses excès est l’ensemble des orgueils et des prétentions. C’est ce que dit Joseph de Maistre, magistrat. « L’homme est intelligent, sublime, mais il n’en est pas moins un outil de Dieu. L’homme fait tout et ne fait rien. »
C - L’interprétation de la périodisation.
Quand débute et finit le XIXème siècle ? Tout dépend de la question que l’on soulève. Le « grand XIXème siècle » débute avec la Révolution Française. Il termine avec le début de la Première Guerre Mondiale.
XIXème siècle = Révolution Française – Première Guerre Mondiale.
1917 : Révolutions russes. Naissance du communisme et du national-socialisme.
Le XXème siècle termine en 1991 à la chute de l’URSS.
1789 :
- 4 aout : abolition des privilèges
- 26 aout : vote DDHC
Sept 1792 : proclamation de la 1ere R
21 janvier 1793 : exécution du roi
1795-98 : directoire, puis consulat etc..
Mai 1804 : légion d’honneur, 1er empire …
1815 : 18 juin Waterloo
1824 : Mort de Louis 18/Charles X
28/29/30 juillet 1830 : Journées de juillet puis monarchie de juillet
Février 1848 : 2nde République
2 mars : proclamation du suffrage universel masculin
2 décembre 1851 : coup d’état de Louis-Napoléon Bonaparte, 2nd Empire
4 septembre 1870 : 3eme R
Mars 1871 : Commune de Paris
1875 : 1ere constitution
16 mai 1877 : début « véritable » de la République
CHAPITRE I : LA REVOLUTION INDUSTRIELLE : NAISSANCE DE L’ECONOMIE DE MARCHE
A - Comment naît un nouveau système économique ?
Les 3 facteurs limitatifs de l’économie pré industrielle :
Vers le milieu du XVIIIème siècle on peut estimer que l’économie pré industrielle en Europe comporte trois grandes caractéristiques :
- Le poids de l’agriculture dans la production et le travail des hommes. L’agriculture représente la moitié du revenu national en Grande Bretagne et les ¾ en France. 80% de la population vit en zone rurale. « L’essentiel de cette agriculture consiste dans la polyculture aléatoire des denrées de subsistances traditionnelles. » Il s’agit encore d’une agriculture de faible productivité, qui est soumise aux aléas du climat et d’une agriculture qui reste centrée sur la production de grain. Un certain nombre de céréales diverses constituent la base de l’alimentation. De fait, une mauvaise récolte entraine très rapidement des disettes, une augmentation des prix en même temps qu’elle favorise la propagation des économies.
- La faiblesse des circulations des hommes, des marchandises et des capitaux. Il n’y a pas de marché unifié et l’essentiel de la production, qu’elle soit agricole ou artisanale est consommée dans la région proche. Il faut environ un moins entier pour acheminer Lorient et Grenoble. On estime que les marchandises ne progressent que de 15 à 20 km par jour. L’Europe va à cette époque moins vite que l’Empire Romain. Le transport fluvial se perfectionne au 18ème siècle avec l’apparition de canaux en Grande-Bretagne mais aussi en France (sous Colbert). Ce transport fluvial reste lui aussi lent et à un prix de revient assez élevé. Seul le transport maritime transocéanique évolue rapidement. Lequel permet un renforcement des échanges entre l’Europe et les mondes nouveaux (Amérique, Caraïbes).
- La faiblesse de l’industrie, la stagnation relative de l’industrialisation urbaine. L’industrie est à cette époque étroitement liée par les règles de corporations. Tous les métiers manuels sont étroitement encadrés par les règles corporatives. Cela correspond à la société d’ordre Ancien Régime. Ces corporations correspondent aux sociétés de castes indiennes. Notre naissance détermine
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