Dans quelle mesure le théâtre peut altérer les comportements et coutumes?
Par Plum05 • 7 Décembre 2018 • 1 443 Mots (6 Pages) • 558 Vues
...
scène, comme on le remarque avec la différence de costume dans la didascalie initiale de Ruy Blas de V. Hugo, où Don Salluste et paré « d’un riche manteau {…} brodé d’or et doublé de satin noir » avec une « épée à grande coquille » tandis que Ruy Blas n’a qu’un « justaucorps brun » ainsi qu’une « tête nue et sans épée » C ‘est donc l’injustice des classes sociales qui est dénoncée. De même, Maritaux avance cette critique dans L’ile des esclaves, où les rôles des maitres et des esclaves sont inversés, permettant un changement de perspective qui entraine le questionnement des consciences individuelles. En effet, comme le souligne V. Hugo « Il y a deux manières de passionner la foule au théâtre : par le grand et par le vrai; le grand prend les masses, le vrai saisit l’individu ».
Au travers de tous les genres théâtraux, c’est donc via le système de la double énonciation que les dramaturges transmettent des messages aux spectateurs dans l’optique d’améliorer les moeurs, car en les repr&sentant de manière adéquat, on transforme la représentation collectives des bonnes moeurs et on améliore la tradition.
Cependant le théâtre n’est pas seulement un objet d’altération des coutumes. En outre, certaines pièces de comédies n’ont pas d’autre objectif que de faire rire, comme le montre le sous-genre de la farce ou du burlesque, que l’on retrouve dans les pièces de la commedia dell’arte, en Italie, mais aussi en France avec Les Farces de Maitre Patelin ou encore Les Fourberies de Scapin.
De plus, le spectacle théâtral est une divertissement, et ses spectateurs viennent pour en tirer du plaisir - et non pas de l’éducation. Des pièces comme Le songe d’une nuit d’été de Shakespeare n’a pas de morale précise bien définie et ne permet donc pas de questionnement introspectif. En effet, étymologiquement le théâtre désigne « le jeu où l’on voit », ce qui définit le divertissement comme rôle central.
La tragédie quant à elle peut certes purger les passions mais si le contexte se trouve être trop lointain, et les événements trop encrés dans la mythologie, cela n’amènera pas à une remise en question de ses habitudes ou de celles de ses contemporains. Les larmes versées peuvent être vite oubliées, et les émotions ressenties durant la représentation peuvent ne pas être utilisés pour améliorer son comportement quotidien. Ce fut le cas avec la tragédie moderne Neige, inspirée du roman du même nom d’Oran Pamuk, lors de mon expérience de spectatrice, où le message se trouve trop noyé dans des actions invraisemblables.
D’une certaine façon, la condition même de l’Homme empêche le théâtre de pouvoir réellement corriger les moeurs. En effet, une habitude ou croyance enraciné dans le coeur du peuple ne peut être arraché par une unique représentation. Le dramaturge, s’il désire transmettre une critique en plus du divertissement d’une pièce, ne peut que questionner les spectateurs, se rapportant ainsi à une manière d’accoucher les esprits proche d’une maïeutique.
Le théâtre est par ailleurs un outil neutre en soi, c’est l’auteur d’une pièce qui détermine l’impact qu’elle aura sur la foule.
Tout de fois, d’un point de vue macrosocial, le théâtre peu-t-être perçu comme un moyen d’éduquer la société, d’améliorer les moeurs et d’avoir de meilleurs traditions, comme le met en avant le philosophe d’Alembert dans l’article « Genève » qu’il écrit pour l’Encyclopédie. À cela vient s’ajouter l’apprentissage de l’action en société que peut offrir une représentation théâtrale, permettant à chacun de devenir meilleur citoyen.
On remarque donc qu’altérer les moeurs n’est pas l’unique fonction du théâtre.
En conclusion, le divertissement qu’est le genre théâtral peut améliorer les moeurs mais aussi aider les Hommes à maitriser ses émotions et enfin peut apprendre l’action en société; cela au travers d’une introspection des individus grâce à un changement de perspective et une prise de recul qui permet une vision plus claire des gars humains et des défauts de la société. En fusionnant alors l’aspect l’aspect didactique au divertissement, on peut espérer une amélioration non seulement des moeurs mais aussi de la condition humaine. Il est donc possible de se demander de quelle autre manière la littérature peut aider à améliorer la société
...