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Action educative aupres du jeune enfant

Par   •  9 Novembre 2017  •  9 057 Mots (37 Pages)  •  779 Vues

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Je verbalise aux enfants ce que je comprends de leur comportement et je tente de créer un dialogue sur leurs ressentis concernant le coucher. Manon stoppe sa course d’elle-même et me fait part de sa réticence à aller se coucher. Je lui réponds que j’entends ce qu’elle me dit et lui demande pourquoi. Je lui explique les bienfaits du sommeil et lui rappelle qu’elle a une grosse journée qui l’attend à l’école le lendemain et qu’elle a besoin d’être en forme. Je lui propose de l’accompagner se laver les dents, elle me prend la main.

J’appelle Aïssa qui continue sa « partie de cache-cache », elle ne me répond pas. Je lui dis que Manon va se laver les dents et qu’on l’attend dans leur chambre. Je descends avec Manon dans la salle de bain. Quelques minutes plus tard, Aïssa nous rejoint. A son tour, elle se lave les dents, passe aux toilettes. Manons’assoit dans son lit, je lui explique que je vais bientôt fermer les volets car il est l’heure qu’elle dorme pour se reposer. Aïssa entre dans la chambre, elle se dirige vers le lit de Manon et s’y assoit. Manon riposte : « dégage, c’est mon lit ! ». Aïssa ne bouge pas, puis elle s’étale sur le lit de Manon, celle –ci rajoute : « je vais te frapper ! ». J’interpelle les deux petites filles et m’approche d’elles. Aïssa éteint la lumière, la chambre se retrouve plongée dans le noir. J’essaie d’atteindre la lumière et pendant ce laps de temps, j’entends les deux petites filles se battrent. Je rallume la lumière et tente de les séparer. Elles sont agrippées l’une à l’autre et se tirent les cheveux. Aïssa se jette sur Manon qui tombe par terre. Je parviens à les séparer et je leur demande de se mettre chacune dans son lit. Ma première réaction a été de les réprimander. Ensuite je leur demande ce qui se passe pour qu’elles réagissent ainsi. Elles ne répondent pas mais Aïssa lance un : «  je vais te tuer! » à Manon. Je lui demande ce qui se passe, si elle est en colère et pourquoi. Elle tente de se jeter à nouveau sur Manon. Je la contiens physiquement en lui demandant de se calmer. Je lui demande si elle a besoin de quelque chose. Elle ne me répond pas mais se débat sur son lit. Je lui dis que je vais la lâcher mais que je n’accepte pas qu’elle frappe Manon, que si elle a besoin de parler je suis là et que je l’écoute. Manon est en colère, elle boude. J’explique à Aïssa qu’elle ne peut pasagir ainsi, qu’elles se sont fait du mal. Je console Manon tout en ayant une présence pour Aïssa. Je leur propose une histoire, elles sont d’accord et me demande chacune de m’assoir sur son lit. Je leur explique que je vais m’assoir au milieu, comme cela elles pourront voir les images du livre de leur propre lit. A la fin de l’histoire, elle m’en demande encore une, elles semblent ne pas vouloir que je parte. Elles s’accordent sur le fait qu’elles veulent une lumière, je leur allume la lumière de leur salle de bain. Je reste avec elles jusqu’à ce qu’elles s’endorment. Chacune a tenu à avoir une de mes mains dans la sienne. Elles s’endorment au bout d’une dizaine de minutes.

Les enfants sont-elles angoissées ? Qu’est-ce qui les angoisse ? Comment parvenir à instaurer des conditions favorables à l’endormissement ?

2. Le coucher et le sommeil du jeune enfant

2.1. Le sommeil, besoin physiologique

2.1.1. Les cycles du sommeil

L’être humain passe en moyenne un tiers de son temps à dormir. Pourtant les besoins de sommeil varient en fonctions de l’âge et de la personne. Le petit enfant a un besoin plus important de sommeil que l’adulte pour sa construction et sa maturation physique et psychique. Pour être en bonne santé, l’enfant a besoin de bien dormir. Autour de 4 ans, l’enfant dort en moyenne douzes heures.

Le sommeil se découpe en cycles qui se répètent plusieurs fois dans la nuit. Un cycle comprend schématiquement deux phases : sommeil lent, sommeil paradoxal. « Lerôle du sommeil "lent profond" est de créer un équilibre principalement énergétique, c’est à dire de recréer les réserves qui vont nous permettre de nous maintenir à température constante au cours de la journée et effectuer une activité physique variable en fonction des gens mais toujours importante »[2]. Le rôle du sommeil paradoxal « est de participer au tri des informations, à l’équilibre par rapport aux émotions, à la mémorisation et à un bon équilibre de notre structure psychique »[3]. Lors de cette phase, l’activité électrique du cerveau est intense, le pouls est irrégulier, les mouvements oculaires sont rapides pourtant le sommeil est très profond.

Entre 3 et 10 ans, un cycle dure entre 90 et 120 minutes. Ces cycles sont entrecoupés de périodes dites intermédiaires, de transition qui sont des micro-réveils allant de 1 à 10 minutes.

2.1.2. Le sommeil est réparateur

Le sommeil est essentiel à l’enfant car il permet de récupérer de la journée passée, de recharger ses batteries. Il est nécessaire à l’équilibre de l’enfant, à la maturation de son système nerveux et participe à son développement et à sa croissance tant physique que mentale. L’hormone de croissance est sécrétée pendant le sommeil et favorise également la réparation des tissus. Pendant le sommeil, toutes les informations accumulées au cours de la journée vont être assimilées. La fonction mentale de mémorisation se met en route pendant le sommeil.

Le sommeil joue un rôle prépondérant sur le développement maisaussi sur la santé. Bien dormir participe à être en bonne santé.

3. Les troubles du sommeil

Il existe plusieurs troubles du sommeil, cependant, je vais définir brièvement les troubles qui concernent Aïssa et Manon, à savoir les cauchemars, les terreurs nocturnes et les troubles de l’endormissement.

Les cauchemars, tout comme les rêves, se produisent pendant le sommeil paradoxal. Ils ne sont associés à aucun mouvement corporel et un souvenir, même vague, persiste lors du réveil. Les cauchemars sont extrêmement fréquents chez les enfants.

Les terreurs nocturnes sont caractérisées par des pleurs, des cris. L’enfant s’assoit dans son lit, son regard est fixe, il respire de façon saccadée, il semble être en proie à la peur, il peut avoir des soubresauts, puis il reprend le cours de sa nuit. Lors du réveil, il n’a aucun souvenir de cette terreur nocturne. Les terreurs nocturnes se manifestent généralement en cas de manque de sommeil, elles peuvent être

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