APP: refus de soins
Par Junecooper • 19 Novembre 2018 • 1 023 Mots (5 Pages) • 1 582 Vues
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Quelques temps après, en repensant à la situation, je me suis remise en question et me suis demandé pourquoi la patiente avait refusé mes demandes et pas celle de l'aide-soignante, j'ai eu l'impression de m'y être mal prise avec elle, que si elle a réagi ainsi c'est parce que j'ai voulu lui imposer le soin sans avoir son réel accord, et cela m'a fait culpabiliser vis-à-vis de Mme F. Ce soin n'était en effet pas indispensable et pouvait être remis 10-15 minutes plus tard. Le fait de vouloir lui baisser son pantalon moi-même sans vraiment avoir son accord m'a renvoyé aux non-respects de la dignité d'autrui et à une certaine forme de maltraitance ; concepts qui ne correspondant pas à la professionnelle que j'ai envie de devenir.
De plus la loi du 4 mars 2002 portant sur les droits des malades, insiste sur le respect de la dignité de chaque individu et précise « qu'aucun acte médical, ni qu'aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé de la personne, et ce consentement peut être retiré à tout moment. ». Mais néanmoins, une personne démente a, par définition, une atteinte des fonctions supérieures. L'aide-soignante m'a donc dit que dans le cas de la maladie d'Alzheimer on ne peut malheureusement pas toujours tenir compte du refus de soin.
C'était la première fois que j'étais confronté à un refus de soin, je ne savais donc pas comment réagir sur le moment, ni ce que je devais faire et cela me semblait important pour le confort et le bien-être de la personne de réussir à la faire uriner sur les toilettes et de pouvoir lui mettre une protection propre, je pensais donc bien faire sur le moment. Mais je sais à présent pour les personnes démentes que si je suis confronté à un refus de soin, au bout de la deuxième ou troisième tentatives, et que celui-ci n'est pas urgent il peut alors être remis à plus tard et ceux malgré la sensation d'échec que l'on peut ressentir. Et je sais également que je peux passer la main à une autre collègue, qui sait peut-être mieux gérer ce genre de situation ou qui connaît mieux la patiente et ses habitudes que moi.
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