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Versailles cas

Par   •  8 Février 2018  •  1 839 Mots (8 Pages)  •  411 Vues

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et de ce fait j’ai été surprise. Ne faisant pas l’unanimité cette œuvre a bien fait désordre dans un endroit où chaque chose a sa place.

Dans l’imaginaire de l’artiste il y a des points de convergence entre cette œuvre et Dirty Corner. Même si les matériaux qu’il emploie sont radicalement différents, les formes restent bien affirmées et les sens multiples et un peu plus lourds.

 3ème arrêt : Dirty Corner :

Cette œuvre monumentale est entourée par la végétation et la statuaire. A ses alentours on trouve un panel important de personnages issus de la mythologie comme Hercule. J’ai expérimenté différents points de vue possibles : j’ai contourné l’œuvre, effectué une observation de près mais aussi d’en haut et la perspective est totalement différente. L’œuvre a été pensée d’une part pour être vu de plein pied mais aussi dans son installation par rapport au château puisque la première perspective qu’on a des jardins est celle lorsqu’on est en haut des marches. On découvre alors derrière elle ce « tapis vert », grand rectangle sur lequel l’œuvre est posée et puis à l’arrière le grand canal. On poursuit bien dans cette thématique « ordre et désordre » car en tant que visiteur, nous voyons surgir cette œuvre imposante et gigantesque composée de plus de 500 tonnes de pierre. Le métal rouillé, la roche de différente texture et la terre se confrontent au vert du jardin de Le Notre. L’artiste crée cette atmosphère de désordre absolu dans un Versailles calibré.

« Dirty Corner » a été mon coup de cœur de cette visite à Versailles. L’audace de Kapoor par rapport aux actes de vandalisme, l’idée de chaos et de gouffre que suggèrent ce long tunnel et cette trompe et la provocation de l’artiste rende cette œuvre incontournable selon moi. Le fait de la voir en restauration n’est pas un défaut mais au contraire un réel atout puisque cela joue en faveur de l’artiste : pourquoi ces inscriptions antisémites ? C’est un bon plan pub pour Kapoor qui voit son œuvre propulsée au-devant de la scène.

 4ème arrêt : Sky Mirror :

Cet objet est vu différemment selon chacun : on peut y voir une boule de cristal, une parabole, un miroir. C’est une pièce réalisée en 2009 en acier inoxydable. Avec ses 5,50 mètres de diamètres, Kapoor joue sur l’échelle et confronte ce miroir à l’imposant parterre d’eau. Ce miroir assez intriguant propose une vision de la réalité qui est déformée, modifiée. La paysage qui se reflète dedans est totalement transformé, en effet plus je me rapprochais, plus je disparaissais sous le spectacle de Versailles. Ainsi mon image était littéralement absorbée pour laisser place au reflet des jardins qui m’entouraient. L’œuvre bouge donc avec nous, elle est en mouvement, elle reflète ce qui se produit autour : on assiste à un perpétuel changement. Le reflet diffère en fonction des passages, de facteurs comme le ciel, la lumière, les nuages etc. J’ai trouvé cette œuvre absorbante et totalement en adéquation avec le milieu de Versailles. Certes Versailles a un côté classique qui fait sa renommée mais l’aspect moderne de « Sky Mirror » apporte une touche d’originalité et une vision différente des jardins. On focalise notre regard sur ce miroir qui ne nous renvoi qu’une réalité déformée. En plus de cet aspect moderne, j’ai été surprise par la particularité de ce miroir concave : ce n’est qu’en m’approchant de très près que j’ai vu que le reflet devenait flou, dilué.

 5ème arrêt : C-Curve :

Notre dernière étape s’est finie au pied du château avec deux miroirs : un concave et un convexe. Deux lectures de la réalité sur une face et sur l’autre. Le miroir convexe faisait face au château et offrait un reflet parfaitement centré de son architecture.

A l’opposé, sur le miroir concave se bousculaient plusieurs représentations de la réalité sur un même plan en fonction de l’endroit duquel je me trouvais. Encore une fois, nous avons pu voir que Kapoor a bien utilisé cette notion d’ « ordre et désordre » en jouant sur les déformations, et en invitant le visiteur à tenter l’expérience. J’ai été bluffée par cette œuvre : j’ai trouvé l’échelle des miroirs quasi-parfaite, si bien que j’avais l’impression qu’ils se mêlaient au paysage. Les finitions au niveau du polissage des miroirs leur permettaient de s’intégrer à la cour de Versailles sans pour autant passer inaperçus. En passant devant le miroir concave, je me suis métamorphosée tantôt zoomé, tantôt à l’envers je ne regardais plus simplement l’œuvre j’en devenais l’actrice. L’aspect ludique est selon moi le point fort de cette installation.

Ainsi cette exposition m’a montré la façon dont la réalité est transformée par les œuvres d’arts. Elle m’a permis de voir Versailles d’un nouvel œil et d’appréhender l’art de façon différente. Le concept d’ « ordre et désordre » m’a charmé car Kapoor l’a abordé de façon juste, il a intégré des éléments perturbateurs dans un lieu où l’ordre est d’accoutumance. J’ai perçu son travail comme une vraie réponse à celui de Le Notre et sa volonté de trouver ce qui se cache derrière cette équilibre parfait a attiré ma curiosité à travers chacune de ses œuvres. Lors de ma prochaine visite à Versailles je souhaiterais visiter les bosquets que je n’ai pas pu voir ainsi que l’intérieur du château pour approfondir cette notion d’ « ordre » des jardins à la française et comparer avec cette exposition pour voir jusqu’où cette dualité peut aller.

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