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Constituer un catalogue littéraire : La place des traductions dans l'histoire des Éditions du Seuil, Hervé Serry commentaire d'article

Par   •  28 Juillet 2018  •  Dissertation  •  1 102 Mots (5 Pages)  •  683 Vues

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Constituer un catalogue littéraire : La place des traductions

dans l'histoire des Éditions du Seuil, Hervé Serry

commentaire d'article

Cet article traite de la place des traductions aux Éditions du Seuil, et de leur rôle en tant que facteur déterminant de la consécration de la maison.

Le catalogue des Éditions du Seuil comporte un grand nombre de traductions. La proportion d'auteurs étrangers y est importante, en comparaison avec d'autres maisons d'édition généralistes françaises. L'identité du Seuil n'a pas d'équivalent dans le paysage éditorial français.

Conditions de la création d'une identité spécifique au Seuil

Tout d'abord, l'absence d'une identité préalablement définie fut une condition d'établissement de cette identité. En effet, le Seuil ne possédait pas d'identité affirmée jusque dans les années 1950.

Le Seuil a ses sources dans un héritage catholique et communautariste et promouvait des ouvrages de culture populaire et de scoutisme. Une des bases fondatrices du scoutisme est la vocation de former des communautés locales et internationales, interculturelles et forgées autour du catholicisme. Bien que Le Seuil se refusa à devenir une maison d'édition engagée religieusement, le militantisme moral catholique en faveur de l'ouverture à l'international continua néanmoins d'être sous-jacent à la politique éditoriale du Seuil.

Premier temps : acquisition d'un capital symbolique

Le Seuil a construisit sur cette ouverture transculturelle pour développer une identité littéraire forte. La littérature étrangère fut un moyen d'obtenir un capital symbolique et une identité spécifique à la maison.

Le Seuil revendiqua très tôt son appartenance à une logique de production non commerciale ; et visait dans un premier temps à asseoir une réputation, obtenir une consécration littéraire et intellectuelle. La publication de traductions d'auteurs étrangers fit obtenir à la maison ce capital symbolique.

La publication de traductions fut aussi un moyen de publier des ouvrages de qualité à moindres frais : la cession de droits et les frais de traduction d'un auteur réputé dans une langue périphérique étant moins onéreux que les frais associés à la publication d'un auteur français déjà réputé.

Par exemple, « Le Don des langues » est une collection à l’origine de poésie étrangère d'auteurs connus mais peu traduits. Cette spécificité rare et la qualité de la collection contribuèrent à la diffusion de l'oeuvre poétiques d'auteurs étrangers, en France comme à l'internationale. Notamment, sa publication dans la collection fut un facteur de consécration pour T.S. Eliot (Prix Nobel 1948). La collection évolua et se concentra sur des auteurs classiques, parfois difficiles d'accès, et reconnus dans leurs pays d'origine, et s'ouvrit à d'autres genres (essais, journaux...). À l'écart d'une logique commerciale, elle présente des œuvres publiées en petits tirages destinés à un public restreint.

Développement du catalogue

La maison s'appuya sur le succès dans leurs pays d'origine d'auteurs étrangers et étendait leur succès en les publiant en France (comme Le Petit Monde de Don Camillo tiré en 1951 à 1,2 million d'exemplaires). Ces auteurs de langue centrale ou périphérique, en passant par une traduction française, pouvaient accèder à une portée internationale ; et à la possibilité de reconnaissance, de traduction et de diffusion vers d'autres langues

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