Science et verité cas
Par Christopher • 1 Janvier 2018 • 2 709 Mots (11 Pages) • 500 Vues
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de Galilée est ici fausse) et peut-être accordée avec les expériences de Tycho Brahé des boulets (même référent). C’est donc bien le pouvoir explicatif qui fait l’exactitude d’une théorie par rapport à ce qui apparaît et non pas la vérification de la correspondance avec ce qui est. Faute d’expérimentation possible, on ne peut prouver, on ne peut que « conclure », comme le dit Alain, à propos de la grosseur du soleil. La théorie est donc le résultat d’une démonstration, non d’une observation. Et comme le dit Alain, en conclusion de cet exemple aux lignes 9/10, quand je déduis par la pensée et donc par des raisonnements des observations que le soleil « est fort gros », je ne peux le vérifier, car de mon point de vue sur la terre, je continue de le voir plus petit que la terre. Si le soleil est gros, il continue d’apparaître petit. Si bien que cet énoncé, le soleil est « fort gros » n’est pas ce que je vois, mais ce que « je pense », car en rester à ce que je vois, ne permettrait pas de rendre compte de tout ce que je vois. On peut penser que ce « je pense » s’oppose à un « je connais », car, comme le disait Kant, pour qu’il y ait connaissance, il faut ajouter à l’idée par synthèse une expérience correspondante, or celle-ci n’est pas possible, si cette pense concerne non pas seulement ce qui apparaît (le phénomène) mais ce qui est (la chose en soi). On peut penser aussi que ce « je pense » se distingue d’un « je sais ». Comme le dit ailleurs Alain « penser n’est pas croire », même si cette théorie sur la grosseur du soleil semble pouvoir rendre compte d’un plus grand nombre d’apparence du soleil qu’une autre, on ne peut affirmer être certain de cela ; Cette certitude impliquerait là encore une preuve, or on ne peut voir la chose telle qu’elle est. C’est ce que met en image Einstein avec la montre, le scientifique se doit de rendre compte des causes du mouvement des aiguilles, du tic-tac mais ne peut ouvrir le boitier pour vérifier la correspondance de ce qui est avec sa théorie. De plus cette certitude ne serait donc qu’une croyance empêchant le progrès de la connaissance. L’esprit scientifique se forme en se réformant, il se caractérise par une ouverture à la critique !A partir de cet exemple, Alain a donc montré les limites de la vérification en science mais cela ne l’empêche pas de dire qu’il est possible de distinguer la perception scientifique des autres, de juger de « l’exactitude » de la théorie, non plus avec le critère de la correspondance (on ne peut pas montrer que la théorie correspond à ce qui EST) mais sur le critère de la cohérence et du pouvoir explicatif (on peut démontrer que la théorie permet de faire tenir ensemble des apparences, la théorie correspond à ce qui apparaît »). La démonstration d’Alain ne l’amène donc pas à un SCEPTICISME concernant la science : rien ne pouvant être montré, rien n’est donc vrai ! Mais il n’exige pas cependant de la science l’impossible comme ceux qui n’ont pas saisi ces distinctions entre voir et percevoir, être et apparaître. C’est sur ce point que se conclut cet extrait.
Aux lignes 10 à 13, Alain revient sur « les discussions » concernant la science. Ces discussions sont philosophiques. Si la science prétend à la vérité, c’est parce qu’elle a, comme le disait Auguste Comte avec sa loi des 3 états, réduit son domaine d’étude à celui de l’observable et ses prétentions à rendre compte des lois invariables qui expliquent la liaison des phénomènes. La science veut donc pouvoir vérifier ses théories et prétend rendre compte de l’ordre des choses pas seulement de leurs apparences. Et c’est cette prétention qui fait débat : comment peut-on vérifier une théorie alors qu’on ne peut faire toute l’expérience possible (Popper), comment peut-on être sûr que c’est l’ordre des choses qui est révélé (Hume, Einstein) ? En somme, on interroge cette correspondance entre la théorie et le réel. Et souvent on en conclut que cette correspondance étant impossible à établir (la chose nous restant impossible à atteindre, comme l’a montré Alain aux lignes 1/3), on ne peut vérifier la vérité d’une théorie et donc renoncer à parler de vérité en science. Pour Alain, cette discussion n’aurait pas lieu si justement on s’était rendu compte que nous sommes condamnés aux apparences. D’abord cela permettrait d’éviter de croire qui ce que l’on voit, c’est ce qui est, et on éviterait par-là bien des erreurs ! Ensuite cela permettrait de ne pas demander à la science l’impossible à savoir faire voir ce qu’elle avance !Et enfin cela permettrait de se rendre compte que cela ne conduit pas pour autant à réduire la science à une perception parmi d’autres du réel, à ne pas pouvoir départager des théories entre elles. Non, même si on ne peut montrer qu’une théorie est plus exacte qu’une autre, on peut démontrer qu’elle est plus féconde qu’une autre, qu’elle permet de mieux rendre compte de ce qui nous apparaît, tout en sachant que ce n’est là qu’une apparence, dépendant de la référence prise, à savoir nous. Alain invite donc à ne pas prendre au pied de la lettre les apparences, à ne pas en rester aux apparences ; il se peut que la théorie ne corresponde pas à ce que je vois, même si elle peut rendre compte de ce que je vois. Ceci dit, on pourrait reprocher à Alain de penser le réel en termes de « chose » et donc de présupposer qu’il y a derrière les apparences quelque chose qui demeure. Si la position d’Alain dans ce texte permet de penser que ce qui est n’est peut-être pas ce qui apparaît, en donc d’accepter une autre physique que la physique classique et une autre description de la réalité. On peut comprendre que la table qui parait « solide » ne pourrait l’être qu’à notre échelle et donc que si nous avions une perception fine de l’agitation qui règne au cœur de la matière, nous verrions que cette apparence inerte qui nous entoure est en réalité d’un dynamisme infini où tous les contours se dissolvent. Mais c’est toujours le concept de chose qui lui sert à penser les apparences, pour leur donner une réalité. Mais on peut penser que ce concept n’a aucune validité dès que l’on considère les niveaux les plus subtils de la matière. Tout ce raisonnement chosique, c’est-à-dire le fait de penser une chose derrière les apparences perd sa signification dès que l’on aborde le domaine quantique de la matière. L’idée, par exemple, qu’une chose doit nécessairement être « là » et ne pas être « ailleurs» n’a plus aucun sens. La théorie quantique ne raisonne qu’en termes de probabilité d’événements et de champs. Il existe une probabilité – elle est extrêmement faible mathématiquement
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