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Religion.

Par   •  17 Avril 2018  •  3 736 Mots (15 Pages)  •  418 Vues

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“Voilà ce qu’est la foi: Dieu sensible au cœur, non à la raison” → Cf p.121

C’est pourquoi il est essentiel à la foi qu’elle ne puisse pas prouver l’existence de son objet: On pourrait pourtant remarquer que cette caractérisation du dieu caché n’est pas valable pour toute les religions et surtout qu’elle n’est valable que pour les trois monothéismes abrahamiques. Pourtant, une fois opérée cette distinction, un problème demeure: si la foi n’est pas la raison, la foi est-elle condamnée à l’irrationnel, à l’absurde et au non-sens?

I.3 Religion révélée et religion naturelle

Cette distinction est à l’origine de la distinction entre ce que l’on appelle la religion commune, instituée et révélée et la religion " naturelle ".

Les religions instituées, comme le catholicisme, le protestantisme etc ..., supposent l’existence de principes métaphysiques qui peuvent prendre la forme de réalités surnaturelles comme Dieu, le Diable, les Anges, les Archanges ... De telles réalités transcendent le monde crée et ne peuvent être connues par l’homme, créature finie et déchue, que de manière indirecte. Seule la Révélation ou lumière surnaturelle grâce à laquelle Dieu manifeste sa présence au monde à travers des signes comme les miracles, la venue et le sacrifice du Christ, ou encore l’enseignement donné aux prophètes, permet d’entrer en relation avec le Mystère divin. C’est par les dogmes, les articles de foi que l’Église a codifiés et universalisés, que le culte rendu à la divinité est organisé: les religions instituées se définissent à travers une hiérarchie cléricale et supposent une communauté de fidèles rassemblés autour d’une même confession. → Raison soumise à religion.

C’est contre cette soumission de la raison que s’élèvent les libres penseurs des XVIIème et XVIIIème siècles, pour qui la foi en la raison doit se substituer à la foi religieuse, tout comme la religion naturelle doit se substituer à la religion révélée. La religion naturelle représente ainsi la religion des philosophes qui entendent faire de la raison ou " lumière naturelle " le fondement de toute connaissance mais surtout la base d’un déisme et d’une morale universelle, capables de se débarrasser de dogmes irrationnels et autoritaires et de mettre fin au relativisme historique et culturel des différentes religions révélées. Ce sont essentiellement ces trois thèses - fonder la croyance religieuse sur la raison, prouver les attributs et l’existence de Dieu à partir de la considération du spectacle ordonné de la Nature et dégager les principes d’une moralité universelle - qui définissent l’idée même d’une religion naturelle, dont on mesure à quel point elle s’oppose à celle des religions populaires, fondées sur la révélation, la foi, les dogmes et l’autorité.

Ex.: Rousseau: “Je crois que le monde est gouverné par une volonté puissante et sage; je le vois, ou plutôt je le sens, et cela m’importe à savoir. Mais ce même monde est-il éternel ou créé? Y-a-t-il un principe unique des choses? Y en a-t-il deux ou plusieurs? Et quelle est leur nature? Je n’en sais rien, et que m’importe”

Rousseau (Émile IV) // horloger de Voltaire

→ Déisme: affirmation de l’existence d’un Dieu sans rien affirmer d’autre à son sujet.

En réalité ce qui est visé dans cette opposition ce sont tout d’abord les excès et les dérives de la religion:

II La nécessaire critique de la religion au nom du sacré

II.1 Tolérance et laïcité Face aux excés des religions instituées (croisades, 400 ans de “Sainte Inquisition”, conflits entre les Eglise (cathares, protestantisme, etc), soutien à la colonisation, silence honteux pendant le nazisme, soutien à la dictature de Franco, etc) s’est imposé l’idée que les religions étaient incapables d’instaurer des relations humaines pacifiés et un cadre intellectuel favorable à l’épanouissement du savoir et de la liberté de pensée. Cette critique porte essentiellement sur trois points:

- Critique de l’instrumentalisation de la religion (par le pouvoir du clergé). Toute œuvre humaine doit se donner des institutions, faute de quoi elle meurt. Et la pensée religieuse n’échappe pas à cette réalité. Malheureusement qui dit institution dit pouvoir, ambition, jalousie...c’est la raison d’être de réformateur qui régulièrement surgissent pour pousser l’institution, victime de son succès, à un retour à l’esprit (cf. François d’Assise et les franciscains, la Réforme protestante au 16ème...).

- Critique de l’origine divine des textes. Les grandes religions révélées monothéistes reposent sur des textes (Torah, Nouveau Testament, Coran...). Faut-il prendre ces textes à la lettre et donc se heurter à des contradictions? Ou faut-il en respecter l’esprit? et alors il sera nécessaire de déterminer qui décidera de l’interprétation et jusqu’où pourra aller la liberté d’interprétation. La confrontation du discours rationnel avec les textes révélés ont ainsi fait apparaître leur imprégnation dans une histoire concrète. Par comparaison et recoupement il est facile d’en montrer les incohérence logiques, les limites scientifiques et éventuellement même les aspect immoraux.

- Critique des excès de la croyance superstitieuse il y a ds toute foi, par définition une volonté de croire, par delà la raison, et par delà même le croyable. Comment distinguer cette irrationalité de la superstition? L’ennemi affiché est le fanatisme qui se veut propriétaire de la vérité en même temps que son exécutant. Imposer la vérité à autrui “dans son intérêt” est l’argument grâce auquel le fanatique justifie ses actes et excuse par avance ses crimes (l’inquisition, le sacrifice )

→ Enthousiasme (en-théos) opposé à l’argumentation + proximité fâcheuse avec la vérité

=> il s’agit finalement de rendre sa pureté à la relation qui lie les hommes à l’Esprit, au sacré, en écartant les intercesseurs autoproclamés. C’est pourquoi il s’agira d’un côté d’être critique vis à vis des contenus doctrinaux, des pratiques concrêtes et ...et d’autre part il s’agira de ne pas désacraliser le divin en le représentant à partir de traits humains. (cf. Freud p.119)

“J’acquis la conviction que la doctrine de l’Église, quoiqu’elle ait prit le nom de «chrétienne», ressemble singulièrement à ces ténèbres contre lesquelles luttait Jésus

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