La Religion.
Par Christopher • 12 Avril 2018 • 2 991 Mots (12 Pages) • 479 Vues
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Critique de l’origine divine des textes. Les grandes religions révélées monothéistes reposent sur des textes (Torah, Nouveau Testament, Coran...). Faut-il prendre ces textes à la lettre et donc se heurter à des contradictions? Ou faut-il en respecter l’esprit? et alors il sera nécessaire de déterminer qui décidera de l’interprétation et jusqu’où pourra aller la liberté d’interprétation. La confrontation du discours rationnel avec les textes révélés ont ainsi fait apparaître leur imprégnation dans une histoire concrète. Par comparaison et recoupement il est facile d’en montrer les incohérence logiques, les limites scientifiques et éventuellement même les aspect immoraux.
- Critique des excès de la croyance superstitieuse il y a ds toute foi, par définition une volonté de croire, par delà la raison, et par delà même le croyable. Comment distinguer cette irrationalité de la superstition? L’ennemi affiché est le fanatisme qui se veut propriétaire de la vérité en même temps que son exécutant. Imposer la vérité à autrui “dans son intérêt” est l’argument grâce auquel le fanatique justifie ses actes et excuse par avance ses crimes (l’inquisition, le sacrifice )
→ Enthousiasme (en-théos) opposé à l’argumentation + proximité fâcheuse avec la vérité
=> il s’agit finalement de rendre sa pureté à la relation qui lie les hommes à l’Esprit, au sacré, en écartant les intercesseurs autoproclamés. C’est pourquoi il s’agira d’un côté d’être critique vis à vis des contenus doctrinaux, des pratiques concrêtes et ...et d’autre part il s’agira de ne pas désacraliser le divin en le représentant à partir de traits humains. (cf. Freud p.119)
“J’acquis la conviction que la doctrine de l’Église, quoiqu’elle ait prit le nom de «chrétienne», ressemble singulièrement à ces ténèbres contre lesquelles luttait Jésus et contre lesquelles il recommande à ses disciples de lutter." (Léon Tolstoï)
Et Nietzsche de renchérir: "L’Église appartient au triomphe de l’Antéchrist". "Au fond, il n’y a jamais eu qu’un chrétien et il est mort sur la croix. L’évangile est mort sur la croix... Seule est chrétienne la pratique chrétienne, une vie telle que celle vécue par celui qui mourut sur la croix" Nietzsche, Volonté de Puissance.
II.2 La foi, croyance ou confiance?
La foi est tout d’abord l’épreuve d’une solitude radicale. En effet, relation verticale (c’est entre Dieu et moi) et ingrate: Dieu ne me parle pas. Or cette solitude est difficilement supportable et cherche naturellement un soutien (horizontal) dans les autres fois, qui lui ressemblent, ou mieux la garantissent.
D’où la paradoxe de la foi. D’un côté elle se veut une relation directe, immédiate à son objet, une communication transparente et exclusive à Dieu, alors que dans le même temps, la religion a besoin d’une caution, d’un intermédiaire dans cette relation à Dieu. Ainsi la plupart des croyants sont-ils conduits à croire ce que d’autres (prophètes, apôtres, mystiques) ont vu. La religion met donc toujours en jeu une structure ternaire: le croyant, Dieu et le témoin. Dès lors que le sentiment religieux repose sur une médiation, il se place sous le signe de la dépendance vis-àvis de l’autorité d’autrui, qui déplace l’objet de la foi: ce que je
crois, ce n’est plus Dieu, mais celui qui me dit de croire. Et la croyance devient confiance. Et l’étymologie ne dit pas autre chose: le latin fides, d’où le mot foi est dérivé, signifie la confiance.
→ Rousseau: “Et comment savez-vous que votre secte est la bonne? Parce que Dieu l’a dit. Et qui vous dit que Dieu l’a dit? Mon pasteur, qui le sait bien. Mon pasteur me dit d’ainsi croire, et ainsi je le crois.”(Emile)
→ la confiance dénature la foi en ce qu’elle a de religieux: quand le lien religieux ne relie plus l’humain au divin, mais l’humain à l’humain, c’est ce dernier qui est divinisé, avec les risques que cela comporte. Et pourtant la croyance individuelle serait impossible sans la croyance collective.
II.3 De la liberté de conscience
Ainsi la plupart des philosophes des Lumières insistent sur le principe de tolérance religieuse justifié de deux façons:
- La séparation des fonctions de l’Eglise et de l’Etat dans la lignée de la Lettre sur la tolérance de Locke (1689). Ne s’occupant que du bien-être et de la sécurité physique de tous ses membres, l’Etat n’a rien à imposer en matière de religion.
- Le respect de la liberté de conscience: moralement, la sincérité prévaut sur la vérité, et qui prend son erreur pour la vérité prouve au moins qu’il cherche cette dernière. L’attachement à une conviction, même discutable, interdit que l’on force la conscience.
→ Article X de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen: “nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi.” Définition laïcité, sécularisation p126 (colonne « vocabulaire »)
III Le sacré survivra-t-il à la mort de Dieu?
III.1 L’opium du peuple
La modernité, en Europe est allé de pair avec une critique radicale de la croyance. D’où la
déclaration provocatrice mais peut-être prophétique de Nietzsche: “Dieu est mort”. Autrement dit l’idée d’un arrière-monde qui serait la réponse au mystère de l’existence, le garant de la morale et la cause physique première, n’aurait été qu’une grande illusion pour donner du sens a ce qui n’en a pas et pour supporter l’insupportable. Cf. Marx (p.125). Marx montre parfaitement que la religion a partie lié avec le pouvoir et l’injustice parce qu’elle cautionne l’inégalité réelle au nom d’une justification imaginaire et d’un renversement fantasmé “les derniers seront les premiers”. Ainsi l’homme ne pourra construire son bonheur réel que lorsqu’il ne se sera débarrassé de ses projections aliénantes et humiliantes. En effet, que l’homme ait pu dresser un portrait du divin sous des traits humain est riche d’enseignements sur l’homme beaucoup plus que sur Dieu. L’anthropomorphisme des représentations de Dieu manifeste le fait qu’en Dieu l’homme projette, sous une forme idéalisée, ses plus grandes qualités. Malheureusement ses qualités, une fois idéalisées l’humilient et le renvoient à sa petitesse et son imperfection.
III.2
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