Nature et culture.
Par Christopher • 24 Juin 2018 • 2 085 Mots (9 Pages) • 651 Vues
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Marx, dans Le Capital, analysant le sens du travail, considère que le travail « est avant tout un processus qui se passe entre l'homme et la nature, un processus dans lequel l'homme assure, règle et contrôle, par sa propre activité, l'échange de matière avec la nature». Cette analyse révèle que c'est par le travail que l'homme peut prétendre à la liberté, c'est-à-dire le moment où il est capable de développer toutes ses facultés humaines. Marx dit que dans la société communiste, l'homme est toujours travailleur mais il travaille autrement. Ainsi, il y a négation du travail par le travail car le travailleur choisit ses propres repères, ses propres moyens et ses propres fins. Et c'est dans ce sens qu'il peut prétendre à l'accomplissement de son humanité.
IV. Le langage comme spécificité de l’homme et véhicule par excellence de la culture
Il y a un mode de communication chez les animaux et il se manifeste par des cris ou la danse chez les abeilles. En nous rapportant au mode de communication des abeilles, on mesure la différence qu'il y a entre le langage inné des animaux et la faculté du langage des hommes. En effet, le message des abeilles par exemple consiste essentiellement à danser sans intervention de la voix. Il n'y a pas de dialogue dans cette communication, sinon une certaine conduite. Il n'y a pas de construction de message à partir d'un autre message. Le contenu du message ne change pas. Il est toujours relatif à la nourriture. Le langage humain est analysé grammaticalement; ce qui n'est pas le cas du message des abeilles. Par conséquent, le mode de communication des abeilles n'est pas à proprement parler un langage; c'est un code de signaux: fixité du contenu, invariabilité du message, rapport à une seule situation, nature indécomposable du contenu.
C’est tout le contraire du langage humain qui est avant tout un fait culturel. André Lalande le définit dans le Vocabulaire technique et critique de la philosophie comme « une faculté d'expression verbale de la pensée soit intérieure soit extérieure... Au sens le plus large, tout système de signes pouvant servir de moyen de communication ». De cette définition, il ressort que le langage a un côté individuel et un côté social et l'on ne peut concevoir l'un sans l'autre. La fonction essentielle de cet instrument est la communication. Il faut une communication de pensées et l'homme a inventé une série de signes extérieurs et sensibles qui lui permettent de manifester aux autres ses idées invisibles. Les mots sont des signes arbitrairement institués de telle sorte qu'un mot a été fait volontairement le signe d'une idée.
Le langage est libre et conventionnel et se fait au moyen de systèmes ingénieux, variables et susceptibles de s’adapter à chaque nouvelle situation. Le langage s’acquiert par apprentissage comme tout élément culturel. De ce fait, si l’homme n’est pas le seul être qui communique, il est cependant le seul qui possède le véritable langage. Le langage humain témoigne de la capacité créatrice de l’homme et présuppose l’existence d’une certaine faculté à savoir la pensée. Voilà ce qui pousse Descartes à considérer que la parole est expression et par conséquent n’appartient qu’à l’homme.
V. Du relativisme culturel
Comprendre la culture comme un ensemble lié à des manières de penser et d'agir qui organisent des personnes en une collectivité particulière, c'est du même coup prendre le contre-pied de ceux qui parlent de peuple inculte. Il faut combattre toute forme d'ethnocentrisme en affirmant la pluralité, la diversité et la spécificité des cultures. Le relativisme culturel rejette toute forme de hiérarchisation des cultures en considérant que toutes les cultures se valent: il n'y pas de culture qui soit supérieure à d'autres. C'est pourquoi il faut repousser toute forme de repli identitaire, tout enfermement. La culture n'est pas un enferment sur soi, mais la capacité d'accueil de la différence d'autant que là où se pose le même est convoquée en même temps l'altérité. A vrai dire il y a même un besoin de l'autre car sans l'autre le même n'est pas. L'autre est pour le même un prolongement de soi, un moyen privilégié de se connaître et de progresser dans l'expérience de soi. En effet, si la culture est la somme ou la source des caractères qui distinguent une personne physique ou une société, mais c'est aux yeux de qui? Aux yeux de soi-même et aux yeux des autres et aussi dans la perception qu'on a du regard porté sur soi -même par les autres. A cette complexité s'ajoute la dimension du temps: la culture n'est-elle pas la permanence du même sujet? Mais, comment ne pas voir que le sujet ne peut rester tout à fait le même? Au total, il faut admettre deux points: la culture s'acquiert, elle peut se modifier.
Dès lors, aucune culture ne peut s'enfermer dans une sorte de Tour d'ivoire, ignorant totalement ce qui se passe autour d'elle. Chaque culture, pour se redéfinir, voire persévérer dans son être, a à apprendre des autres. Si donc les cultures peuvent être différentes, leurs destins, quant à eux, sont forcément mêlés d'autant qu’elles (les cultures) entrent en interférence. Par conséquent, il s'agit de repousser tout monopole, toute unidimensionnalité et d'aller à la rencontre de l'autre, à sa découverte. Il urge pour chaque culture d'apprendre à vivre son rapport à l'autre non pas comme une menace à conjurer, mais comme une source d'enrichissement mutuel? Cela suppose une mutuelle reconnaissance, une mutuelle compréhension et par conséquent une volonté commune de s'ouvrir.
Conclusion
Ce que nous pouvons dire en définitive, c'est que l'homme est un être bio culturel. Comprendre cela, c'est prendre en compte ces deux dimensions à savoir le naturel et le culturel. Ce qui est manifeste aussi, c'est la diversité culturelle qui constitue l'essence même de l’humanité. Concevoir et accepter cette diversité culturelle constitue la source même de l'épanouissement de l'homme. Le fait de comprendre que toutes les cultures se valent et qu'aucune culture ne peut être supérieure aux autres nous préserverait de l'ethnocentrisme et du racisme. Aussi, l'homme doit-il accepter cette diversité et comprendre qu'elle n'est rien d'autre que le résultat du rapport
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