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Les convictions sont-elles des ennemies de la vérité?

Par   •  4 Juillet 2018  •  1 267 Mots (6 Pages)  •  676 Vues

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A l’inverse, les convictions peuvent être trop personnelles et manquer alors de cette vision universelle et nécessaire à la vérité. Assurément, l’opinion est un avis subjectif qui dépend de chaque individu. Or, la vérité doit être objective, c’est la même pour tous. Entrent alors en jeu les préjugés et les idées reçues qui sont l’expression de ces convictions prononcées de manière immédiate. Sans l’intermédiaire de la réflexion, ces convictions sont alors en nous mais pas de nous et deviennent un obstacle dans la prétention à la vérité. Dans cette vision personnelle et non universelle nous pouvons également aborder le sujet de l’imagination et citer Pascal : « cette superbe puissance, ennemie de la raison, qui se plait à la contrôler et à la dominer ». Selon lui, l’imagination est plus forte que la raison et par le pouvoir de l’illusion amène à des idées fausses.

Alors comment, arrivés à ce stade de la réflexion, peut-on prétendre à la vérité ? Dans cette recherche de vérité n’y aurait-t-il pas des moyens qui permettraient de se détacher de nos convictions, de les surmonter ?

En effet, les convictions nous sont propres et nous appartiennent. Cependant nous avons remarqué que lorsqu’elles deviennent trop importantes elles constituent un obstacle à la vérité. Il est alors nécessaire de les surmonter.

Premièrement le doute est une étape primordiale dans l’élaboration d’une réflexion. Il faut savoir se défaire de ses convictions pour accepter la remise en question et se soumettre à la discussion. La rencontre avec la contradiction prend donc tout son sens dans cette recherche de réalité. Cette rencontre à elle seule ne suffit pas à douter de nos opinions, il faut également désirer sincèrement connaître la vérité. En revanche, il est important de ne pas tomber dans le scepticisme généralisé, c’est-à-dire dans l’inexistence de la prise de positions, qui serait néfaste dans la communication de la vérité.

Ensuite si nous nous penchons sur le côté scientifique nous pouvons examiner ce que dit Bachelard. Pour lui, il existe des obstacles épistémologiques, en d’autres termes des obstacles à la connaissance et à l’étude des sciences. Nous pouvons y trouver l’obstacle de la libido ou du réalisme, ou encore la connaissance pragmatique. Dans le but de les éviter, Bachelard préconise alors de réaliser une catharsis intellectuelle et affective, de réformer son esprit, de refuser tout argument d’autorité et enfin de laisser sa raison inquiète pour tout esprit scientifique en formation.

Le fait de surmonter ses convictions réside aussi dans l’action de distinguer ce qui est connaissable de ce qui ne l’est pas. Ici les convictions sont acceptables et acceptées si elles sont cantonnées. Selon Kant, certaines notions relèvent de la métaphysique, autrement dit l’ensemble des connaissances tirées de la raison seule, indépendamment de l’expérience, et ne peuvent donc trouver de raisonnement tranché.

Nous sommes donc en mesure d’affirmer que les convictions sont des alliées de la vérité par leurs caractéristiques de loyauté, d’instinct et d’évidence. En revanche, elles peuvent devenir un obstacle à la recherche de la vérité lorsqu’elles se trouvent poussées à l’extrême par une trop grande rigidité d’esprit, un attachement trop important au pouvoir du « tout le monde dit que » ou au contraire par une vision trop personnelle qui amène à l’ignorance. C’est pourquoi il est fondamental de savoir s’en détacher, par différents moyens, afin d’ouvrir son esprit à l’exercice de la réflexion.

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