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La conscience de soi

Par   •  16 Août 2018  •  1 629 Mots (7 Pages)  •  568 Vues

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pas par un mot particulier"). Phrase 3 : Car cette faculté (de penser) est l’entendement.Si la conscience de soi est universelle c’est parce que tous les hommes sans exception possèdent l’entendement ou la faculté de penser et que  l’on ne peut penser qu’à partir du Je qui se connaît toujours comme Je. Cette thèse sera discutée par Nietzsche (XIX° siècle, Par-delà le bien et le mal, § 17).  Pour lui il n’y a aucune certitude absolue au "je pense".  Lorsque Kant écrit "toutes les langues...doivent...", il généralise abusivement une structure grammaticale qui  suppose que toute action nécessite un sujet. Kant ne fait qu’appliquer à la pensée ce schéma. Dans son raisonnement la pensée est conçue comme n’importe quelle autre action. Elle implique donc  l’existence nécessaire d’un sujet. Mais rien ne nous permet d’affirmer l’existence de ce sujet et qu’il ne s’agit pas plutôt d’une habitude grammaticale. Aussi pour être au plus près de la vérité,  au lieu de dire "Je pense", il serait plus juste de dire "quelque chose pense".[Méthode : On  peut introduire dans l’explication de texte une discussion - assez brève pour ne pas interrompre l’explication - de l’argument.]  III. La conscience de soi n’est pas innée, elle résulte d’un apprentissage. Phrase 4 : Il faut remarquer que l’enfant, qui sait déjà parler assez correctement ne commence qu’assez tard (peut-être un an après) à dire Je ; avant, il parle de soi à la troisième personne (Charles veut manger, marcher, etc.) ; et il semble pour lui qu’une lumière vienne de se lever quand il commence à dire Je ; à partir de ce jour, il ne revient jamais à l’autre manière de parler. Si tous les hommes possèdent la conscience de soi, celle-ci ne se manifeste pas de façon innée et spontanée à la naissance de l’enfant. Kant observe que  les enfants n’acquièrent la capacité de dire Je qu’à partir d’un an.  Philosophe des Lumières, Kant développe dans son oeuvre l’idée que l’homme doit être éduqué pour accéder à l’humanité. La conscience de soi qui existe "en puissance" dans tout homme a donc besoin d’être "actualisée" par l’éducation.  Si, comme nous l’avons vu dans la première partie, la conscience de soi "élève l’homme" et le fait passer de la condition animale à la condition humaine, alors l"acquisition de la conscience de soi constitue un stade déterminant dans l’évolution de l’enfant. En effet nous dit Kant, "il semble pour lui qu’une lumière vienne de se lever quand il commence à dire Je". L’acquisition de la conscience marque pour l’enfant l’entrée dans la condition humaine, symbolisée ici par l’image de la lumière. A ce stade de son développement  l’enfant n’est plus simplement un corps passif, soumis à la satisfaction de ses besoins, il est désormais capable de se penser. Même s’il n’est pas encore un sujet responsable, il  va pouvoir être éduqué à la liberté. Ce changement de condition est une rupture par rapport à l’état précédent. Il est, nous dit Kant, "irréversible". Phrase 5 : Auparavant il ne faisait que se sentir ; maintenant il se pense.Au stade précédent l’enfant à conscience de ses états intérieurs : il a faim, soif, froid...Il voit, sent, entend, mais il est incapable d’unifier ces idées et ces impressions et de les ramener à lui-même. Désormais toutes ses pensées et ses sensations s’accompagnent du savoir qu’elles sont siennes. Il est intéressant de voir ici comment la philosophie a pour ainsi dire,  l’intuition  des résultats que  la psychologie de l’enfant développera au  XX° siècle. La représentation de soi comme un tout unifié et la conscience de soi correspondent à des stades du développement de l’enfant.   En 1931 Henri Wallon montre  que le développement de l’enfant suit plusieurs stades. Dans un premier temps l’enfant ne se connaît pas comme un Je se distinguant d’un autre. Il fera d’abord la découverte de l’altérité, puis ce n’est qu’entre six et douze mois que l’enfant  se reconnaîtra dans cet autre qui se reflète dans le miroir. Jacques Lacan reprendra en 1936 l’étude de ce stade de l’acquisition de la conscience de soi aujourd’hui connu sous le nom de "stade du miroir" et en montrera l’importance dans le développement de l’enfant notamment en ce que la découverte de soi permet de contre-balancer l’angoisse du morcellement que vit par ailleurs l’enfant lorsqu’il est séparé de sa mère.  Il généralisera ensuite la thèse  du  "stade du miroir" en insistant sur l’importance du regard de l’autre  (des parents) dans la constitution du soi, la  conscience de soi ne pouvant s’acquérir que par la médiation du regard de l’autre. • ConclusionLa conscience de soi définit l’homme. Mais si l’homme se définit comme un sujet ce n’est pas simplement parce qu’il est doté de la capacité de penser mais c’est aussi parce qu’il est par nature un être social qui ne peut vivre qu’en relation avec un autre que lui. La pensée ne peut se construire que dans l’interaction avec et pour autrui.

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