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L'état a-t-il le droit d'utiliser la violence pour maintenir la paix?

Par   •  11 Octobre 2018  •  2 825 Mots (12 Pages)  •  485 Vues

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Ainsi pour Sartre, les poètes sont des hommes différents de la norme, ils ne font pas le même usage du langage que les autres, mais ils en font usage tout de même et c'est ce qu'il soutient en disant qu'« ils ne parlent pas, ils ne se taisent pas non plus : c'est autre chose ». Par cette phrase, il annonce également la suite logique de son texte, c'est à dire les particularités de l'usage du langage par les poètes. Il est vrai que l'on peut se demander quelles sont les spécificités des poètes ?

Dans un second temps, l'auteur développe les caractéristiques du poète, ou plus précisément de son usage du langage. En effet, dans la mesure où elle diffèrent et où les poètes rejettent l'usage traditionnel des mots, quelles utilisations du mot font-ils précisément ?

Pour commencer, Sartre sous-entend que la différenciation des poètes avec les autres hommes s'est faite brusquement. En effet, Sartre écrit cela en 1948, à cette époque, trois mouvement littéraires prévalent en France ; le surréalisme, les auteurs engagés et le nouveau classicisme. La thèse de Sartre concernant les poètes correspondrait plus à ceux du surréalisme tel André Breton ou, plus anciennement à ceux du Parnasse. Ces mouvements littéraires prônaient principalement la doctrine de l'Art pour l'Art, ou l'absence de recherche dans les œuvres artistiques. Selon l'auteur, autrefois, les poètes n'étaient pas totalement séparés de l'homme du commun par son utilisation du langage, comme les autres, il les utilisait pour communiquer, faire réagir et autre, mais, à un moment précis, il s'est séparé d'eux, des romantiques et auteurs engagés. Il a alors choisi, au détriment du langage-instrument, l’attitude poétique et s'est rapproché de nouveaux genres littéraires donnant plus d'importance aux mots.

En fait, l'attitude poétique consiste à « considérer les mots comme des choses et non comme des signes » . C'est à dire, comme nous l'avions mentionné, voir le mot et donc le langage non pas de manière abstraite et utilitaire mais de manière réelle, le mot est l'aboutissement et non plus le moyen d'aboutir à quelque chose. Les poètes ont donc un tout autre rapport aux mots. Pour eux, dans un texte, la forme et les mots, sont plus importants que le sens ou le fond. L'esthétique et le jeu des sonorités compte beaucoup plus que ce que les mots en eux-mêmes désignent pour l'homme habituel. Ils utilisent principalement la fonction poétique du langage qui consiste à enjoliver un discours, un texte ou un message.Ils rendent hommage aux mots, ils les aiment pour ce qu’ils sont et non pour ce qu’ils permettent de faire (communiquer, nommer, expliquer, etc). L'on retrouve, par exemple, cette recherche du joli mot, de l'attitude poétique dans le poème de Vincent Voiture « Ma foi, c'est fait de moi ». Dans ce poème nous retrouvons tout le jeu poétique et l'absence de fond véritable. En effet, le but de Voiture n'est pas de transmettre, un message ou de faire réagir, il prend les mots en tant qu'objets pour former un poème, leur signification ne donne pas de message frappant au poème. Son but est de faire un rondeau , c'est à dire un poème avec des caractéristiques particulières qu'il développe dans le poème. Par ailleurs, nous retrouvons des rimes et autres figures de style qui magnifient les mots en eux-mêmes. Nous retrouvons le jeu et donc l'attitude poétique dans le texte « Sur le franc-bord » de Char qui illustre le concept expliqué par Sartre dans la mesure où il présente son poème sous la forme d'une définition du dictionnaire pour le mot « iris » mais il y met des rimes, son vocabulaire , comme celui des poètes, fais allusion à la beauté, au merveilleux, nous retrouvons des figures de style telle l'énumération, le parallélisme et bien d'autres encore. Ainsi, ces deux poèmes illustrent les spécificités du langage poétique selon Sartre. Francis Ponge disait en parlant des mots «Je veux vous faire aimer pour ce que vous êtes plutôt que par votre signification ». Cette phrase illustre parfaitement le rapport des poètes aux mots selon l'auteur.

D'autre part, la nécessité de «considérer les mots comme des choses et non comme des signes » s'explique par le fait que le signe lui, est trop ambigu. En effet, il possède deux facettes et l'on doit donc choisir entre les deux. L’ambiguïté du signe selon Sartre est qu'on peut le considérer comme moyen ou comme objet en lui-même. Il fait ici aussi la différence entre les hommes communs et les poètes car chacune des ces deux catégories choisissent un aspect de ce signe. Prenons par exemple le mot «cœur », ce dernier est un signe, et comme tous les signes, il présente deux facettes, ce mot peut être considéré de deux façons : de la manière poétique qui consisterait à se dire que le mot est un objet en lui-même, qu'il a une consonance particulière et qu'il a de la valeur en lui-même et qu'il ne désigne rien particulièrement; ou, il peut également être considéré comme un signe abstrait désignant une chose, ici l'organe permettant à un être vivant de vivre (entre autres définitions). Sartre prend l'exemple du vitre, cette dernière sépare deux côtés, elle est transparente et fait partie des deux mondes qu'elle sépare, ainsi en est-il des signes. Ils pourraient séparer les poètes des hommes du commun, et pourrait être considéré comme réalité ou appellation abstraite. Pourtant, les poètes ont choisi les mots comme choses et non comme signes car ils refusent, en quelque sorte, cette ambiguïté car pour eux, les mots ont leur réalité propre.

Donc, le poète a sa propre vision du mot. Mais si le mot est une vitre qui sépare deux mondes, quelles sont les différences réelles entres ces deux derniers ?

Pour finir son argumentation, Sartre compare les deux visions possibles du mot en effet , comment chacune des deux catégories le voit-elle ?

D'une part, il pense que « l'homme qui parle », comme il appelle ceux qui font un usage habituel du langage, utilisent et domestiquent les mots. Il exerce un certain pouvoir sur eux, les mots le servent. Que ce soit pour communiquer ou autre, c'est lui qui décide de l'usage qu'il fait des mots, mais aussi de son sens, par le contexte dans lequel il l'utilise. Le mot pour lui compte beaucoup moins que l'objet qu'il désigne et c'est que veut dire Sartre en disant qu'il est «au delà des mots, près de l'objet » et que

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