L'hypothese de l'inconscient est-elle nécessaire pour parvenir à une connaissance plus lucide de mon identité?
Par Orhan • 25 Février 2018 • 1 823 Mots (8 Pages) • 842 Vues
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Si notre être est défini par ce qui le constitue, ce que Freud a essayé d'identifier, il est aussi défini par les choix que nous avons fait et que nous ferons. La thèse du philosophe français Bergson soutient que notre conscience est attachée au présent et à l'action tandis que l'inconscient représenterait notre passé. Le passé ne serait pas effaçé mais « stocké » dans l'attente d'une utilité dans l'action présente mais refoulé incessament au quotidien.Ce passé fonderait notre être et nos choix futurs. Mais reconnaître l'existence de l'inconscient n'est-ce pas abdiquer sa responsabilité ? En effet, on pourrait supposer que l'existence de l'inconscient nous retirerait tout libre arbitre. On retrouve déjà certaines expressions au quotidien pour s'excuser : « je l'ai fait inconsciemment », on suppose que notre inconscient a pris le dessus sur notre libre arbitre ? Au contraire ! Reconnaitre cet inconscient c'est faire un premier pas vers sa découverte. C'est lorsque nous n'avons pas conaissance de cet inconscient que nous y sommes soumis. Refuser la possibilité d'un inconscient c'est se condamner au fatalisme, être celui que l'on n'a pas choisi d'être. L'hypothèse de l'inconscient est la seule manière de prendre du recul sur nous même, non pas dans une démarche d'introspection en « cherchant notre identité avec notre conscience » mais plus en se libérant de notre inconscient. Désormais on peut agir en conaissant tous les paramètres nous constituants.Nous reconaissons ne pas être totalement autonaumes sans pour autant rejeter tout libre arbitre. La conaissance prend le pas sur l'ignorance à la manière d'une relative liberté prenant le pas sur la forme de fatalisme que pourrait représenter notre inconscient. Penser que tous nos choix ont été déterminés par notre inconscient serait se leurrer.On pourrait reprendre l'image de Leibniz concernant l'inconscient, les innombrables petits bruits de vagues formant le mugissement de la mer , si petites perceptions parviennent à notre esprit,du moins en partie, ou que nous avons au moins conscience de leur existence, c'est suffisant pour revendiquer notre liberté. Ces petites perceptions ne viendront plus influencer voire controler sans opposition notre identité mais elles seront alors confrontées à notre « moi » dans toute sa liberté. Plus je me connais plus je dispose de mon libre-arbitre et plus j'affirme ma véritable identité.
Ainsi tenter superficiellement d'avoir une meilleure conaissance de soi passerait par une introspection à l'aide de notre conscience, seulement au contact d'autrui on apprends que ce qui fonde véritablement notre identité relève de bien plus que ce que notre conscience peut explorer à elle seule. C'est la différence entre conscience de soi et conaissance de soi. Puis arrive l'inconscient, force terrifiante nous influencant voire même nous controlant ? Au contraire! Cet inconscient est une part de notre identité, il constitue un équilibre avec notre conscience ainsi qu'avec notre morale et ne constitue pas un obstacle a notre liberté car la conaissance de cet inconscient constitue un bouclier contre le fatalisme.La formule
« connais-toi toi-même, laisse le monde le monde aux dieux » inscrite sur le fronton du temple de Delphes et rendue célèbre par Socrate constitue à la fois un encouragement et un avertissement, une meilleure conaissance de soi est nécessaire pour devenir un homme accompli mais une conaissance parfaite de soi est un privilège réservé aux dieux. La conaissance de soi ne passe donc pas forçément par la compréhension de l'inconscient, tache semblant bien ardue mais elle passe au moins par l'idée que l'inconscient existe et qu'il influence nos vies de façons inévitable. Notre identité se forge dans le regard des autres, dans le regard que nous portons sur nous-même et dans l'influence qu'a l'inconscient sur nos choix. Maintenant que l'inconscient nous apparaît comme une force en présence, à nous de faire usage de notre libre arbitre pour ne pas devenir esclave de nos pulsions,des mœurs,de notre ignorance ou prisonnier du regard des autres et ainsi de mieux comprendre ce qui constitue notre identité.
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