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L'art et la raison

Par   •  7 Novembre 2018  •  2 056 Mots (9 Pages)  •  455 Vues

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Les hommes, même en raisonnant arrivent à l’erreur : ils ne sont pas sûrs d’obtenir une conclusion certaine. Même si l’esprit humain est faillible, l’erreur n’est pas fatale pourrait-on répondre aux sceptiques.

Un autre argument des sceptiques : aucune démonstration n’est parfaite, achevée, absolument valide. En effet, une démonstration s’appuie sur des principes indémontrables : des postulats.

Le but de cette doctrine est moral. Le but du sceptique est l’ataraxie, c’est-à-dire, la quiétude de l’âme. Il cherche à se délivrer d’un souci, celui de la poursuite d’une quelconque certitude.

« La fin du scepticisme est la tranquillité en matière d’opinion et la modération des passions » -Sextus.

Cependant, le scepticisme n’est pas une position tenable et doit être dépassée.

Ce n’est parce qu’on ne peut pas démontrer quelque chose de façon parfaite qu’il faut renoncer à l’effort de démonstration.

Le scepticisme est une doctrine qui se contredit en affirmant qu’aucune certitude n’est garantie.

D’un point de vue logique, le scepticisme n’est pas tenable.

Selon Aristote, le sceptique devrait se taire.

2. L’évidence comme critère de vérité.

Au sens ordinaire, l’évidence est ce qui est clairement visible, ce qui de soi, qui se voit de soi-même.

Au sens philosophique, elle désigne une vérité qui s’impose immédiatement à l’esprit sans qu’il soit nécessaire de la démonter. Exemple : postulat des parallèles d’Euclide.

On distingue deux grands types d’évidence :

-les évidences d’ordre sensible qui se rattachent à la perception et sont subjectives et relatives : elles peuvent être « fausses ».

-les évidences rationnelles : elles relèvent de l’intelligence, elles sont conçues par l’esprit mais ne sont pas perçues.

« La conception d’un esprit sain et attentif si facile et si distincte qu’une doute ne reste sur ce que nous comprenons » -Descartes.

Dans cette définition, évident = certain et certain = indubitable.

C’est par une intuition que je peux reconnaitre un principe évident.

Une intuition se passe de raisonnement tandis que la déduction s’appuie sur un raisonnement.

Nous pouvons donc distinguer deux étapes des opérations de l’esprit selon Descartes qui leur permettent d’accéder au vrai et de reconnaitre le vrai : opération que les mathématiciens mettent en œuvre :

-la déduction.

-l’intuition : sorte de perception de l’esprit et de la vision intellectuelle.

L’intuition nous assure de la vérité d’une proposition première.

Descartes pose une première évidence au terme de sa démarche qui est celle du doute méthodique ; cette évidence est bien le fruit d’une évidence plutôt que d’une déduction. C’est celle du fameux cogito ergo sum (je pense donc je suis). L’évidence du cogito est une réponse au scepticisme : il y a bien une vérité indubitable qui résiste aux sceptiques.

Le cogito est la première des vérités : elle est fondatrice et fondamentale. Le cogite cartésien constitue la modèle de toutes les autres vérités.

C’est un modèle de vérité parce qu’elle est claire et distincte, elle ne comporte aucune obscurité et confusion.

3. La critique de l’évidence.

Cette critique a été élaborée par Leibniz contre Descartes.

L’évidence ne peut pas être un critère universel de vérité universelle car elle reste trop subjective selon Leibniz.

Comment distinguer l’évidence de ses faux semblants ?

Pour Leibniz, l’évidence peut toujours être trompeuse ; une vérité démontrée et calculée sera toujours mieux établie.

Rien n’arrive sans qu’il n’y ait de causes ou au moins une raison déterminante qui puisse en rendre raison. Leibniz défend le calcul contre l’évidence. Il défend la déduction contre l’intuition.

L’évidence selon lui reste une appréciation relative alors que le calcul décide d’une vérité de manière objective. Le calcul repose sur des procédures mécaniques et explicites.

« Souvent les hommes jugeant à la légère trouvent clair et distinct ce qui est obscure et confus » -Leibniz.

Le calcul et la logique, par la manipulation réglée de symbole nous offre les conclusions nécessaires et immanquables.

Pour résumer l’idée, Leibniz reprend à la logique et aux maths l’idée qu’il ne faut rien admettre comme certain qui n’ait été prouvé par une démonstration solide.

D. Les faiblesses de la démonstration : la vérité indémontrable.

1. Vérité de raison et vérité de cœur.

« Le cœur a ses raisons que la raison ignore » -Pascal.

Pascal, dans son traite de l’esprit géométrique distingue deux types d’esprits.

La finesse du jugement peut se distinguer de la logique du raisonnement.

La citation de Pascal ne veut pas dire comme l’entend le sens commun que l’amour n’obéit à aucune logique. Elle signifie plutôt que nous pouvons découvrir la vérité par d’autres voies que par celles du raisonnement. La raison n’a pas le monopole de la vérité qui est aussi accessible par le cœur. Le cœur est le siège de l’intuition. Les principes se sentent et les propositions se concluent.

On peut reconnaitre une vérité de cœur à trois caractères :

-elles sont étrangères à la raison, ne relèvent pas d’une preuve démonstrative.

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