Bonheur et Vertu
Par Stella0400 • 7 Décembre 2017 • 2 054 Mots (9 Pages) • 689 Vues
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quelqu’un de vertueux lorsqu’il fait preuve de générosité, de modestie et de pudeur, par exemple. Or la vertu devrait nécessairement aller avec le plaisir et la joie. De là on peut évoquer les personnes dites généreuses qui donnent de l’argent aux personnes dans le besoin. Cependant, quelles en sont leurs motivations? Souvent, l’action est animée par la pitié. En effet, l’individu se sent mal à l’aise, ont une sorte de remord envers ceux qui n’ont pas les mêmes conditions de vie. Remords de quoi? D’avoir de l’argent, de ne manquer de rien? Ils cherchent alors à se libérer de cette mauvaise sensation en tentant de s’acheter une bonne conscience. Puis, admettons que la personne donne, et ressente du plaisir à donner car il sait que ça apportera de la joie à la personne qui reçoit ce qui lui procure du plaisir; alors il recommence. Dans cette mesure, cet individu qui ressent du plaisir, va recommencer son action afin d’en ressentir à nouveau. Alors son action est menée par la volonté de ressentir du plaisir, c’est donc son plaisir qu’il cherche à travers du plaisir d’autrui. Autrui est donc un moyen et non une fin.
Aristote affirme que la vertu est “une disposition acquise à faire le bien “. On ne naît donc pas vertueux, on le devient. Ceci implique une volonté de bien se conduire, de faire le bien. Mais pour vouloir faire le bien et/ou bien se conduire il faut avoir la conception de leurs contraires, que l’on peut expérimenter en voyant le comportement d’autrui. L’on se compare donc aux autres. N’approuvant pas forcément leur comportement, l’on estime pouvoir se conduire d’une meilleure manière, avoir de plus justes valeurs; l’on se sent alors, dans une certaine mesure, supérieur à cet individu dont on n’approuve pas le comportement, de plus nous méprisons ceux qui font le mal. Alors l’on tente d’aider ceux qui en ont besoin, d’être policé et prônons des valeurs telles la modestie. Mais, comment cet individu peut-il être modeste si il prétend que ses valeurs ont une plus grande valeur morale que celles d’un autre individu? De plus, il est aussi le cas de la personne dont les actions ne sont pas empruntes de vertu, non pas par manque de volonté, mais par manque de possibilités. En effet prenons le cas d’une mère au foyer qui vit en dessous du seuil de pauvreté. Peut-on lui reprocher de ne pas être vertueuse, en reprenant par exemple le cas de la générosité, et l’accuser d’être, dans une certaine mesure, avare lorsqu’elle ne partage pas avec ses voisins, qui se trouvent être dans la même situation qu’elle, la nourriture qui est destinée à ses enfants? Mettons cette mère de famille à côté d’une personne qui donne sans compter. Ne culpabilisera-t-elle pas de ne pouvoir faire preuve de cette qualité? Alors, quelle légitimité aura le bonheur de la personne qui donne sans compte si elle cause le malheur d’autrui?
Il reste une valeur qui ne nécessite ni biens, ni argent; la pudeur, dans le sens de résister au désir sexuel. Celle-ci ne peut non plus être érigée en valeur de vertu absolue. Car tout dépend de l’éclairage que l’on porte dessus. C’est pourquoi Sade affirme que "l’origine de la pudeur ne fut, soyons en sûrs, qu’un raffinement luxurieux: on était bien aise de désirer plus longtemps pour s’exciter d’avantage,et des sots prirent ensuite pour une vertu ce qui n’était qu’une recherche du libertinage “. Autrement dit, la pudeur n’aurait pour but que la croissance de l’excitation, des spectatives, et des fantasmes à travers le désir pour ressentir encore plus de plaisir lors de son assouvissement. De plus, si l’on refoule ce désir juste ayant pour fin d’être vertueux, et n’en ressentons aucun plaisir, l’on n’est pas tempèrent mais un être continent et frustré.
Cependant, il faut réguler notre pensée en ce qui concerne la vertu. Car le fait d’affirmer que la vertu conduit au bonheur est quelque peu radicale, mais un manque total de vêtu n’y conduira pas non plus nécessairement. Alors, quelles alternatives reste-t’il afin de ne pas tomber dans la frustration possible due à une limitation des désirs, ni dans l’excès de la volonté de les accomplir? Selon les stoïques, il conviendrait de modifier nos désirs. C’est à dire supprimer les désirs qui ne dépendent pas de nous qui impliquent le corps, la richesse, la réputation, le destin, entre autres, et se reporter sur les désirs qui eux dépendent de nous, ils seront alors toujours satisfaits, ne peuvent être excessifs et seront toujours assouvis, il n’y aurait donc pas de frustration. Ainsi, Épictéte, dans le Manuel, VIII, recommande: “Ne cherche pas à ce que les événements arrivent comme tu veux, mais veuille que les événements arrivent comme ils arrivent, et tu seras heureux.” Puis, en plus du bonheur de voir toujours ses désirs réalisés, l’on en peut devenir vertueux par la preuve de fore d’âme.
L’on rejoint dans une certaine mesure la pensée aristotélicienne, dans Éthique à Nicomaque (livre II, chap. V) qui invite à chercher le juste milieu entre les deux extrêmes. En effet l’on ne félicite ni le téméraire, ni le couard, l’un péchant par l’excès, l’autre par défaut. De plus les extrêmes n’apportent en aucun cas le bonheur mais la frustration, la jalousie,… Il faut alors trouver le Mèden ágan. Toutefois il ne faut voir l’apologie de la médiocrité, sinon le juste milieu en tant qu’idéal.
Finalement, la volonté d’atteindre le bonheur au travers de l’application de certaines des caractéristiques de la vertu ou bien à travers les philosophies antiques qui prônent le fait que la vertu amène le bonheur, ne peut être sans risque de perversion. Il ne faut toutefois non plus tenter de l’atteindre en refusant toute idée de vertu et d’humanité car l’on n’obtiendrait que le mal voire l’anarchie. Il faut alors se remettre en question personnellement afin de trouver ce que l’on juge comme inacceptable, afin de tenter de le modifier ou de faire en sorte que ça ne nous définisse pas, sans toutefois faire d’excès de zèle au risque de tomber dans une certaine hypocrisie ou se trouver perverti par notre volonté de faire le
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