Le bonheur selon Horace
Par Christopher • 12 Novembre 2018 • 1 027 Mots (5 Pages) • 663 Vues
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I. Une satire de la cupidité
1) La cupidité : une satisfaction personnelle stérile
- Le champ lexical de l’entassement, l’accumulation évoque le désir de posséder « congesta » « addit acervo » « quem struit » « demoveat » « ditior » « immensum pondus te argenti et auri ».
- Au vers 17, il s’agit d’une question ironique : le seul intérêt de l’argent serait esthétique.
2) Une passion maladive qui conduit à la souffrance
- Un désir de posséder toujours plus qui se transforme en obsession et qui entraîne une souffrance v16 « quod si comminas, vilem redigatur ad assem ».
- Source d’inquiétude «timidum » (dissimulation) « furtim » (état d’inquiétude, de trouble).
3) Une souffrance inutile donc ridicule
- La fin de l’extrait est sous forme de chute qui équivaut à une leçon de morale et qui est mise en valeur par une synecdoque.
- Au vers 18 et 19, il y a une asyndète : il n’y a pas de lien logique explicite entre les deux vers. Cela marque une opposition non exprimée qui provoque un enchaînement d’idées, accélère le rythme, met en valeur la chute et intensifie le propos en un minimum de temps.
- Hyperbole de « terra defossa » connote l’exagération, le ridicule.
II. La leçon de sagesse d’un épicurien
1) Une réflexion concrète
- Il y a quatre exemples énumérés et développés : le cultivateur « ille », l’aubergiste « hic caupo », le soldat « miles » et les marins « mautaeque ».
-Exemple de la fourmi cette fois-ci valorisant.
2) Des sous-entendus et de la concision
- Le modalisateur « aiunt » avec le sens de « prétendent-ils, il ne faut pas croire ceux qui se justifient d’entasser de l’argent, ils font preuve de mauvaise foi.
- « perfidus » est mis en valeur par sa place en tête du vers ce qui décrédibilise l’aubergiste qualifié de perfide.
- « audaces » attribué aux marins est aussi mis en valeur par sa place en tête du vers et connote l’arrogance et la démesure : sens péjoratif et opposé à la sagesse.
- « duro » et « gravem » sont des adjectifs hyperboliques juxtaposés qui connotent l’effort disproportionné fourni par le paysan acharné.
- Il y a une opposition entre la fourmi et les Hommes (coté satirique) avec l’exemple valorisant : parvola en tête de vers et « Ille », « perfidus », « audaces » relatifs à l’Homme et aussi en tête de vers. Horace oppose aussi leurs valeurs morales : la fourmi n’est pas imprudente et pas ignorante vers 8 « non incauta » « haud ignara » car elle fait des réserves « quaesitis », « sapiens ».
3) Une leçon pour tous !
- La réflexion est concrète grâce à des images et des exemples ce qui facilite la compréhension du lecteur.
- L’argumentation se fait à l’aide de connecteurs et relatifs de liaison « at » « quae » « sciut ».
- Horace implique son destinataire : emploi de la 2e personne vers 14-15, il a recourt à des questions vers 14-15-17, emploie la 2e personne à valeur impersonnelle « tua » « ille » et emploi du pluriel « nautae » « aiunt ».
Conclusion
L’épicurien Horace dans ce texte ridiculise la cupidité au moyen de nombreux procédés efficaces. Nous pourrions rapprocher ce texte avec la fable de Jean de La Fontaine : « L’avare qui a perdu son trésor ».
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