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Leçon sur la conscience.

Par   •  6 Juin 2018  •  1 717 Mots (7 Pages)  •  392 Vues

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La conscience rend l’homme responsable et lui permet de décider en toute connaissance de cause, ainsi, il advient qu’il peut s’exprimer librement par la parole, l’écriture ou l’art. Or, cette idée n’est qu’un leurre puisque diverses contraintes internes tel que l’handicap intellectuel ou physique, une personne atteinte de schizophrénie, ou externes, comme des états totalitaristes, nous privent de notre liberté d’expression. Cette liberté politique et fondamentale nous restreint alors à nos capacités de notre propre corps et à l’obéissance aux lois. L’homme qui a bu est conscient qu’il parle mais pas forcément conscient de ce qu’il raconte. En cela, la conscience est dépendante du corps et cette situation retire toute liberté au sujet. Ainsi, cette liberté d’expression est définie par notre condition et notre conscience seule ne suffit pas à nous rendre libre. En somme, si notre liberté d’expression nous est retirée, comme évoquée précédemment pour le cas de pays totalitaires, ou à de moindre mesure limitée par notre corps, il apparait que notre liberté de pensée en soit altérée. En effet, si nous ne communiquons pas nos pensées, cela nous retire tacitement toute liberté de penser puisqu’elle perdrait de son ampleur. Ainsi, notre conscience n’est pas suffisante à nous rendre libre et il apparait de se demander si le fait même de penser et ainsi d’avoir le « choix » est une réelle liberté.

Loin d’être connaissance véridique, la conscience est plutôt source d’illusions et notamment d’illusion de la liberté. Ainsi, SPINOZA, au livre III de l’Ethique, expose que « Les hommes se trompent quand ils se croient libre ; cette opinion consiste en cela seul qu’ils sont conscients de leurs actions et ignorants des causes par lesquelles ils sont déterminés.». L’homme est conscient de ce qu’il fait, mais il ne sait pas pourquoi il le fait. La conscience n’est en réalité qu’une connaissance incomplète nous laissant dans l’ignorance des causes qui produisent nos différents actes et sentiments.

Elle est aliénée tout d’abord aux contraintes exercées sur nous-même tel que l’obéissance à ses parents. Les valeurs morales que l’on reçoit dès notre enfance emprisonnent notre conscience et catégorie ce qui est bien ou mal. Ainsi, l’homme est esclave de lui-même et chacune de ses décisions est soumise non pas à une moralité crée par sa propre conscience mais par des valeurs morales reçu dès la naissance. Cette conscience morale se construit avec le temps et avec autrui, en somme, elle apparaît comme un produit de l’éducation suivant FREUD. Alors même que nous ne développons pas pleinement l’entendement de penser, notre conscience est restreinte à des notions établi de ce qui est juste ou injuste. La conscience est également soumise à des contraintes extérieures. L’homme est à nouveau prisonnier de sa conscience dès lors qu’elle l’englobe et le limite dans un environnement définit par des valeurs juridiques et sociales. La société restreint l’homme aux règles et lois qui nous dictent ce qui est bien ou mal, permis ou non, tels que les « droits de l’homme ». Aussi, puisque l’homme est responsable et conscient de soi, il doit répondre de lui-même. Il lui incombe de prendre en charge ses sentiments, ses pensées, ses actions, ses paroles. Notre liberté est alors illusoire puisque notre conscience est conditionnée par notre civilisation et des mauvais choix ou actions sont réprimandés. Quant aux valeurs sociales, nos us et coutumes, ou encore notre environnement socioculturel, ils imposent des restrictions à notre conscience et toujours avec cette notion indubitable du juste ou non. En effet, selon notre religion, nos actes et pensées seront différents. De même, le regard extérieur qu’autrui porte sur nous et sur le monde peut venir influencer notre conscience. L’homme devient esclave de sa conscience qui est encadrées implicitement par notre environnement : « Ce n’est pas la conscience qui détermine la vie, mais la vie qui détermine la conscience » comme le simplifie MARX dans L’idéologie allemande.

Néanmoins, il est possible d’atteindre une réelle liberté en contredisant se que nous dicte notre conscience. C’est le cas pour les assassins, les violeurs, qui agissent selon leurs pulsions. Ainsi, nous pourrions s’affranchir de notre conscience en agissant spontanément, sans réfléchir et en se détachant de la tutelle imposée par l’opinion commune. En effet, on ne décide pas de naître homme ou femme, sain ou malade ; mais dès lors qu’on a conscience de notre condition, notre conscience est influencé par ces critères ainsi que notre connaissance et dirige implicitement notre choix. Les idées des hommes sont donc déterminées par leur position dans la société. Néanmoins, on peut aller contre nature, contre nos aspirations ; c’est pourquoi, un homme peut aimer un autre homme.

On peut penser qu’en agissant consciemment on agit librement. Néanmoins, cette liberté peut être contrariée par des entraves internes ou externes au sujet. De surcroît, l’environnement dans lequel le sujet acquière sa conscience altère sa liberté. En dépit de ces contraintes, le sujet reste toujours libre d’outrepasser sa conscience en répondant à ses seules pulsions. Est-ce là une réelle liberté où le sujet ne devient-il pas esclave de ses passions, de ses penchants ?

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