Edward T. Hall La Dimension cachée
Par Ramy • 24 Juin 2018 • 2 568 Mots (11 Pages) • 641 Vues
...
comme basiques et de fait tendent à les croire
universels : On considère, aux Etats-Unis, que lorsque deux ou trois personnes conversent entre
elles, il s’agit d’une discussion privée et que le groupe est séparé par une démarcation invisible (un
mur virtuel). Le second type de comportement concerne la « définition du point précis au-delà
duquel on estime qu’une personne a franchi un seuil et pénétré dans une pièce ».
Ainsi la notion d’intrusion et la limite à partir de laquelle on peut être considéré comme intrus est
très différente, les allemands fixent une limite d’environ 2,10 mètres. Il est de plus extrêmement
impoli de rentrer dans une pièce sans saluer ou même demander l’autorisation : l’individu qui est
entré fait alors intrusion dans l’intimité de l’autre. Pour les américains au contraire toutes ces
situations qui font de l’individu un intrus pour les allemands sont tout à fait normales :
- Parler de l’extérieur d’une maison à travers une porte en moustiquaire ne signifie en aucun cas que
la personne ait pénétré à l’intérieur de la maison ;
- Passer la tête par la porte d’un bureau ne signifie pas non plus que la personne est entrée, etc.
La « sphère privée » :
Leur espace de comportement est vu par les allemands comme un prolongement de l’ego : ils ont
besoin de posséder leur propre espace. Lors de la Seconde Guerre mondiale, les soldats allemands
prisonniers préféraient construire un abri individuel malgré le peu de moyen et de matériel afin de
permettre une « isolation visuelle ». Cela étonnait les américains qui auraient fabriqué un abri
collectif plus vaste et plus efficace pour résister aux basses températures de l’hiver. Les allemands
n’aiment pas partager leur espace propre. (crise du logement à Berlin)
La porte a une grande importance pour les allemands : une porte doit isoler phoniquement une
pièce. C’est pourquoi on trouve généralement en Allemagne des doubles portes pour renforcer
l’isolation phonique. La faible isolation gêne les alleamndsaux Etats-Unis. La signification accordée
à l’ouverture de la porte ou à la fermeture de la porte est très différente entre les deux cultures. Les
allemands ferment les portes, non pour signifier qu’ils veulent la tranquillité mais simplement car
cela donne un sentiment de débraillement et de désordre si la porte est ouverte. La fermeture assure
l’intégrité de la pièce et assure une frontière protectrice qui les préserve de contacts trop intimes.
Les américains aiment travailler avec les portes ouvertes.
L’ordre dans l’espace :
Le sens de l’ordre et de la hiérarchie est caractéristique de la culture allemande : les allemands
aiment les situations précises et bien définies. Toutefois ils ne supportent pas les individus qui
enfreignent les règles. Les Américains leur semblent désinvoltes face à toutes les formes
d’interdit et d’autorité. En Allemagne, il est interdit de déplacer son siège : un mobilier léger n’est
pas sérieux car il peut être déplacé et ainsi déranger l’ordre pré-établi. Cela donne l’impression à de
nombreux américains que les allemands se comportent de manière excessivement rigide et
intransigeante. Les américains n’ont eux aucun souci avec les individus qui déplacent leur siège
pour s’adapter à une situation donnée.
La seconde partie est consacrée à la comparaison entre la culture anglaise et américaine. La
première différence entre ces deux peuples qui semblent pourtant si proches du fait de leur language
et la « classification » des individus. En Angleterre, le système social détermine le rang des
individus. Aux Etats-Unis, l’espace est utilisé comme mode de classification des gens et de leur
activité. Le rapport à l’espace est une nouvelle fois différent. Ainsi si le jeune américain estime qu’il
a le droit à sa propre chambre dès son enfance, les enfants anglais, à part l’aîné, grandissent dans des
nurseries et donc en communauté. Cela influe sur leur futur appropriation de l’espace : ils n’ont pas
besoin de bureau, leur éducation fait qu’ils exercent leur activité dans un espace commun. ( Les
membres du Parlement travaillent sur la terrasse qui surplombe la Tamise). Au travail, les
américains ont besoin d’un bureau, en effet ils possèdent parfois le besoin de s’isoler des autres et
utilisent alors les moyens architectoniques. Une porte ouverte marque la disponibilité et une porte
fermée marque souvent la colère et/ou l’énervement. Au contraire l’anglais, n’étant pas habitué a
avoir un espace qui lui est propre utilise des barrières psychiques pour se protéger.
Le téléphone :
Les anglais hésitent souvent avant de téléphoner car ils ne connaissent pas l’état d’âme de leur
interlocuteur, ils préfèrent les lettres manuscrites aux coups de téléphone. Aux Etats-Unis, on ne se
pose pas la question de déranger : n’importe
...