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Faut-il se méfier de nos certitudes ?

Par   •  7 Novembre 2018  •  2 227 Mots (9 Pages)  •  731 Vues

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Cela a t-il un sens de rechercher la vérité au point de remettre en question les évidences qui sont au fondement même de notre expérience du monde ? Peut-on douter de tout ? Ces connaissances sont diverses : on a l'histoire, la religion, la science, etc. On nous les enseigne comme étant certaines, ou, du moins, on ne nous apprend pas à en douter. Comme le dit Wittgenstein, dans De la certitude . Certaines évidences sont fondées par l'existence même, et les remettre en question, c'est remettre en question le socle sur lequel repose notre existence toute entière. Notre vie même, notre langage et nos actions s’ancrent dans un ensemble de certitudes vitales, qui ne peuvent pas plus être réfutées que vérifiées, et sont des faits centraux dans notre « système de référence », auquel nous tenons et qui rendent possibles nos interrogations. Comme par exemple Wittgenstein dit : « Lorsque je procède à une expérimentation, je ne doute pas de l'existence de l'appareillage que j'ai sous les yeux : j'ai une masse de doutes, mais pas celui-là. ». Ici Wittgenstein critique le doute. C'est à dire ne pas douter de choses absurdes comme « je doute que cette main soit vraiment la mienne mais vais-je douter ce que signifie le mont »main » ? Non, car c'est tout simplement absurde affirme Wittgenstein. C'est donc pourquoi il faut bien commencer quelque part à faire confiance.

Ainsi, nous avons étudié la confiance c'est à dire être confiant en nos certitudes car on ne pouvait pas douter de tous, sinon c'était absurde. La démonstration est quel que chose d'important car elle révèle la vérité.

Cependant si les certitudes en lesquelles nous ne doutons pas son fausses, nous n'attendrions jamais la vérité. Ne vaut-il pas mieux de prendre quelque chose qui est connu et vrai ?

Pour rechercher la vérité, nous avons seulement notre raison et notre esprit. Ne nous faut-il pas plus pour pouvoir rechercher la vérité ? La démonstration peut être un bon moyen pour la rechercher sans forcément douter. La démonstration permet-elle d'établir la vérité ? La vérité est l'adéquation de l'esprit et de la chose. Nous devons avoir une vérité stable, ordonnée. La démonstration est, au premier sens du terme, un raisonnement construit qui part de principes simples et forme une suite de propositions s'enchaînant logiquement. Chaque proposition proposition est déduite des propositions précédentes, pour qu'aucun élément extérieur ne soit utilisé pour produire des conclusions. La démonstration, prise sur le modèle mathématique, peut permettre de prouver toute proposition, y compris une vérité morale. Telle est bien la démonstration que défend Leibniz, dans Essai sur l'entendement humain : si il a été nécessaire de remettre en question nos certitudes personnelles, c'est parce que nous ne sommes jamais à l'abri d'une erreur. Cela n'a pas de sens de vouloir tout démontrer. Refuser nos certitudes, au sens de ce qui a déjà été démontré par d'autres. Il faut s'appuyer que sur ce qui est clair et distinct pour pouvoir faire un raisonnement juste, pour pouvoir avancer dans les démonstrations et dans la recherche, nous devons nous appuyer sur des axiomes et théorèmes déjà connus et admis. Leibniz place alors la démonstration en un lieu sûr et estimé. Ce n'est que par la démonstration que l'on peut engendrer des vérités de raison et rendre une proposition certaine et nécessaire. La démonstration est une analyse qui s'opère de façon déductive.

Les choses qui sont vraies, n'ont pas besoins d'être démontrés. Mais n’y a-t-il pas des connaissances qui ne s’obtiennent pas par démonstration ? Et si oui, d’où tirent-elles leur validité ? Si le savoir passe par la démonstration, c’est aussi parce que celle-ci nous protège des faux savoirs. Avons nous besoins d'être sceptique ? Le scepticisme est un mouvement qui consiste à ne rien tenir pour certain. Serait-il absurde de ne pas tenir compte de ce qui est établi comme vrai ?. Est ce vraiment la bonne façon d'agir ? On ne peut jamais être certain de rien, puisqu’il y a toujours une raison de douter. Mais en pratique, pour agir par exemple traverser la rue, poster une lettre ou manger, nos certitudes sont suffisantes et nécessaires : si un camion me fonce dessus, quel sens y a-t-il à douter de son existence ? l’espérance de vie d’un vrai sceptique ne serait pas très longue. Pour faire une expérience scientifique, on doit se fier à ce que l'on observe, ainsi qu’aux différents résultats de ses calculs. On ne peut pas vraiment dire que celui qui doute de tout soit "dans le vrai", puisqu’il lui est impossible de penser quoi que ce soit. Telle est bien la manière d'agir que défend Russell dans Essais sceptiques : il n'est pas désirable d'admettre une proposition quand il n'y a aucune raison de supposer qu'elle est vraie. Le scepticisme rationnel ne consiste pas à douter de tout, au point de ne plus pouvoir agir. Par exemple, il aperçut son maître, la tête plongée dans un fossé et impossible pour lui de se dégager. Après l'avoir contemplé quelque temps, il continua sa promenade, considérant qu'il n'y avait pas une raison suffisante de penser qu'il ferait une bonne action en retirant le vieillard du fossé. Nous ne pouvons pas lui reprocher car il ne savait pas si cela était une bonne chose de faire cela.

Le meilleur moyen de ne pas être aveuglé par des certitudes trompeuses, c’est de cultiver l’esprit d’interrogation en considérant que rien n’est jamais certain. Autrement dit, il faut se fier à ses certitudes tant qu’elles sont utiles, et qu’elles permettent de construire un savoir et d’agir. On est toujours "dans le vrai" quand on est prêt à remettre ses certitudes en question.

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