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Quels liens sociaux dans des sociétés où s'affirme le primat de l'individu

Par   •  26 Février 2018  •  3 577 Mots (15 Pages)  •  535 Vues

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- La conscience collective, pour Durkheim, est "un ensemble de croyances et des sentiments communs […] aux membres d'une société". Elle assure une fonction de cohésion sociale.

- La conscience individuelle est davantage liée à l'histoire personnelle des individus, pour Durkheim, elle représente l'autonomie relative dont disposent les individus dans leur adaptation à la conscience collective. C'est l'ensemble des croyances et sentiments qui peuvent différer d'un individu à l'autre au sein de la collectivité.

Au sein de la nation française, le sentiment d'appartenance collective à la France est censé faire partie de la conscience collective, car tous les individus français sont censés se sentir appartenir à cette nation. En revanche, les croyances religieuses font partie de la conscience individuelle : chacun peut croire ou ne pas croire en ce qu'il veut.

La solidarité mécanique est fondée sur des croyances et des traditions identiques pour tous les individus, et repose sur la similitude ou la ressemblance. Dans les sociétés où le lien social prend surtout la forme de la solidarité mécanique, la conscience collective impose à tous des pratiques uniformes, et ceux qui s'en écartent sont violemment sanctionnés. En effet, leurs actes sont considérés comme un crime à l'égard de la société toute entière. C'est le droit répressif (qui punit les individus) qui domine, et non le droit restitutif (qui vise à les faire réparer leur faute).

2

Solidarité organique

Solidarité organique

La solidarité organique caractérise le type de relations qu'entretiennent entre eux individus et groupes dans les sociétés modernes, marquées par la division du travail. Celle-ci attribue à chacun une place spécifique, les individus se différencient et sont interdépendants. La conscience collective est plus faible.

La solidarité organique est caractéristique des sociétés modernes, marquées et fondées sur la primauté de la division du travail. Les individus ne sont plus liés par leur ressemblance, mais par leurs différences. L'ordre social ne repose plus sur une uniformité mécanique mais sur l'articulation organique des individus dont les rôles sont à la fois parcellisés et complémentaires.

L'hétérogénéité et l'individualisme remplacent alors homogénéité et organisation communautaire, la fonction de cohésion sociale dévolue à la conscience collective découle désormais de la division du travail.La solidarité organique repose donc sur la différenciation des tâches et des individus. Les individus sont différents et le poids de la conscience collective est faible : chacun a une plus grande marge de liberté pour penser agir à sa guise. Les individus sont liés les uns aux autres parce qu'ils exercent des rôles et fonctions complémentaires au sein du système social.

Dans ces sociétés, le droit est restitutif (ou coopératif) plus que punitif. Il sanctionne parfois, mais pas par nature, son but est de remettre les choses en l'état pour mieux organiser la coopération des individus (c'est le droit commercial, droit administratif, etc., qui vise à retrouver l'équilibre initial, par exemple en faisant payer des amendes, plutôt qu'à punir en enfermant).

L'évolution des sociétés vers la modernité est donc due à l'approfondissement de la division du travail social, lui-même dû au développement des échanges entre les individus qui résulte de l'augmentation de la densité physique (importance de la population) et morale (voies de communication, transports, etc.) de la population. Cette évolution vers la modernité s'accompagne d'une prépondérance progressive de la solidarité organique sur la solidarité mécanique.

[pic 2]

Le passage de la solidarité mécanique à la solidarité organique chez Durkheim

II

Pathologie du lien social et primat de l'individu

A

La montée de l'anomie

Anomie

L'anomie est une notion sociologique introduite par Durkheim pour caractériser l'état d'une société dans laquelle la régulation sociale n'est plus assurée par des règles sociales guidant les conduites des individus.

Quand la solidarité mécanique disparaît, les individus sont moins régulés par la conscience collective. C'est une situation d'anomie, car les règles, normes et valeurs traditionnelles s'affaiblissent. Elles sont remplacées par de nouveaux faits sociaux, plus souvent définis au sein de sous-groupes que les individus peuvent choisir (groupes d'amis, associatifs, etc.). Au niveau des individus, l'anomie peut se traduire par une perte de repères et un manque d'orientation, notamment au niveau des désirs de l'individu qui deviennent illimités s'ils ne sont plus régulés. Ainsi, l'anomie peut prendre le sens d'une contradiction entre la montée croissante des aspirations individuelles et l'impossibilité de les satisfaire. C'est ce que Durkheim désigne sous le terme de "mal de l'infini".

Durkheim montre dans son ouvrage Le Suicide (1897) que l'anomie est devenu un facteur fréquent de suicide dans les sociétés modernes. Le taux de suicide a été multiplié par sept au cours du XIXe siècle, période de bouleversements économiques qui ont fait grandir les désirs individuels. Les agents socialisateurs laissent une plus grande place aux libertés individuelles, et les désirs des acteurs sont moins régulés par les instances d'intégration. Les agents sont ainsi plus frustrés, car leurs désirs augmentent, mais ils sont aussi moins freinés par leur conscience morale au moment de passer à l'acte du suicide, du fait d'une moindre régulation par la conscience collective qui interdit le suicide.

B

La montée de l'individualisme

L'individualisme caractérise le comportement des individus qui tendent à s'émanciper des contraintes collectives édictées par les autorités dites traditionnelles : religion, village, famille, école, etc. L'individu moderne peut appartenir à divers "cercles

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