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Silver cas

Par   •  1 Mars 2018  •  9 903 Mots (40 Pages)  •  449 Vues

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III- Cawoux

Cawoux était sans doute l'homme le plus âgé de Bennhärd, ce qui en faisait le plus sage. Sa femme était morte il y avait de cela 10 ans, et le vieil érudit, auparavant curieux, bavard et jovial, était devenu taciturne et ne parlait plus qu'en de rares occasion. C'était pourtant à lui que Silver souhaitait rendre visite, à l'insu de Verga, car ce dernier n'avait pas une confiance totale en Cawoux. Le matin même, Silver s'était rendu à la ferme, une heure avant le lever du soleil. Il avait traversé le petit pré et emprunté la passerelle reliant la ferme de Cawoux au rivage. Le bois craquait sous ses pieds et chaque planche semblait être sur le point de se briser quand il marchait dessus. Il se tenait fermement à l'unique rambarde, de peur de devoir rentrer chez lui trempé jusqu'aux os. Il fût soulagé d'atteindre la porte, et frappa trois fois avant qu'une voix dépourvue de ton lâcha, comme à contrecoeur:

_ entrez.

Ce que Silver fît sans se faire prier. Il trouva dans la ferme-île Cawoux, un petit homme à la courte barbe, sur son tabouret qu'il semblait préférer au large fauteuil se trouvant à quelques pieds. Derrière lui, la moitié de la ferme était occupée par d'imposantes bibliothèques, et Silver se demanda si le vieil homme avait déjà lu tout les livres s'y trouvant. Dans la pièce régnait une odeur de pain d"épice, et tout les objets semblaient avoir une forme plus arrondie qu'a l'ordinaire. Cawoux interrompit la réflexion de Silver et le fit sursauter en le saluant d'un " Bonjour" moins monotone que ce à quoi le jeune homme s'attendais, auquel il répondit de même. Bien que les événements de la vie du vieil homme l'aient rendu taciturne, il n'en demeurait pas moins poli , et il semblait malgré tout prendre plaisir à converser avec une personne, lorsqu'elle était seule. Silver lui contât donc ce qui s'était passé sur le pont en tâchant de décrire les choses comme ils les avait ressentit. A chaque phrase, Cawoux semblait un peu plus frustré, creusant un peu plus les rides de son front. Il ne remuait que rarement, et lorsque Silver parlât de la voix , Cawoux l'écoutât avec une attention redoublée. Quand Silver eut fini de parler, le vieil homme restât pensif un tel moment qu'il faillit partir, pensant que l'érudit ne lui répondrait jamais. Il répondit pourtant, mais silver fût deçu :

_ Je ne te serais pas d'une grande utilité. Cependant, je connais quelqu'un qui saura répondre à ces questions. Va à Shkrygg, et demande Jönhas. Voila bien longtemps que je ne l'ai pas vu, je ne suis pas sur qu'il soit encore vivant.

Silver fût étonné, et même stupéfait que l'érudit n'ait pas été plus réticent à lui fournir des informations. Il n'avait pas fais l'effort de parler par énigmes. Ou peut être avait il fais l'effort de ne pas le faire. Sa réflexion étonnât Silver, mais il ne s'attarda pas sur ce point. Il saluât Cawoux, et il fut horrifié de voir que le soleil s'était levé il y avait de cela au moins une demi-heure. Verga était levé, et il ne pouvait pas expliquer son absence. Silver eut une idée, mais il n'eut pas le temps de la mettre en pratique, car Verga, debout sur la colline d'en face, l'observait. Il prit le partit de ne pas bouger, et il attendit la punition. Verga marcha jusqu'a la passerelle, puis il regarda d'un oeil mauvais la maison-bibliotheque de Cawoux. Il n'avait pas vu Silver. Le jeune homme resta caché derrière le chaume qui dépassait et tombait du toit, et, lorsque Verga fût partit, il se décrispa, et il écarquilla les yeux de surprise, car tout ses muscles lui faisaient mal. il avait du rester tendu tout le long de la présence de Verga. Il tenta de marcher, et à son grand soulagement, ses jambes ne le trahirent pas. Il continua sa route, mais pas en direction de sa ferme. Il marcha jusqu'a la ferme de Trisaör, le boucher de la vallée, et courut même des que ses jambes le lui permirent. Le boucher était un homme sympathique, assez bavard et très généreux, ce qui aurait fait sa ruine si il n'avait pas eu un don pour son métier. Il accueillit Silver avec un grand sourire dont il ne semblait jamais se séparer. Silver lui exposa sa requête, et Trisaör y accéda avec plaisir. Silver repartit donc sur la route, en direction de sa ferme. Les ampoules de la veille lui faisaient mal, et il tachait d'ignorer la douleur. Parvenu à la porte de sa ferme, il arbora son sourire le plus confiant, poussa la porte de la ferme, et tomba sur Verga, campé sur ses jambes, les mains sur les hanches, les sourcils plus froncés que la veille. Il ne parla pas, attendant visiblement que Silver prenne la parole. Il s'y risqua alors, employant un ton qu'il voulait assuré:

_ Je suis allé chez Trisaör, chercher la viande que tu m'avais demandé de ramener.

Verga le regarda d'un oeil sceptique, se détendit légèrement, puis demanda, le regardant droit dans les yeux :

_ Ne pouvais-tu pas y aller dans la journée ? Pourquoi partir au petit matin ?

_J'ai une journée chargée, aujourd'hui, aussi devrais-je aussi aller jusqu'à Shkrygg, et ne revenir que demain.

_Tu iras seul ?

_J'irais seul.

Verga ne répondit pas mais semblât accepter sa décision. Il répondit d'un hochement de tête, puis il sortit de la ferme.

_ Au revoir, dit Silver.

_Au revoir, répondit Verga sur le pas de la porte, en lui souriant à moitié.

IV-Shkrygg

Silver ne dormit que peu de temps, et son sommeil ne fût pas reposant. Il se leva quelques heures avant le lever du soleil, et il enfila une veste et un pantalon de cuir noir, une tunique noire elle aussi. Il passât à la cuisine, y mit dans sa sacoche en tissu quelques fruits, des morceaux de viande séchée, et il sortit de la ferme. Il attrapa des gants, qu'il mit eux aussi au fond de sa sacoche, puis il se dirigea vers le sentier de terre conduisant aux routes principales. Silver n'atteignit celle menant à Shkrygg qu'a l'aube, puis il rabattit sa capuche et s'y engagea d'un pas assuré. Il marcha longuement, abimant

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