Revue de presse.
Par Raze • 27 Juin 2018 • 3 213 Mots (13 Pages) • 519 Vues
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Ces sanctions, ne sont pourtant pas à l’ordre du jour. En effet, Jean-Marc Falcone a annoncé par le Biais de Europe 1 qu’il utiliserait plutôt “la pédagogie que des punitions”. Jusqu’à ce que son discours se croise avec celui du ministre de l’Intérieur qui, lui, évoque des d’éventuelles sanctions. Il a donc été imposé, de déclarer au préalable toute manifestation.
- Pourquoi il manifeste aujourd’hui ?
- Des manifestations qui font du bruit
Au fil des semaines qui passent, la une des journaux concernant la colère des policiers qui augmente. Les médias s’emparent du sujet : réseaux sociaux, presse, télévision, …
Le 8 octobre 2016, à Viry-Châtillon, deux fonctionnaires de polices ont été agressés. Ils ont été visés par des cocktails Molotov alors que ces derniers s'apprêtaient à intervenir sur une caméra de surveillance de la ville. D’après Francetv info[3], les suspects seraient âgés de 16 ans, 19 et 22 ans. Ce malheureux événement deviendra l’étincelle de ces nombreux mouvements.
Depuis cette première semaine d’octobre, les policiers manifestent leur mécontentement dans plusieurs villes françaises notamment à Paris. Suite à ces mouvements de masse, l’inspection générale (la police des polices) a ouvert une enquête avec pour objet « les manquements individuels aux règles statutaires ».
L’inspection générale de la police nationale est dirigée par Jean Marc Falcone. Son rôle est de contrôler. Ce dernier leur reproche en plus de ne pas respecter leur statut et donc leur obligation[4] :
- d’avoir utilisé du matériel de service ainsi que des moyens pendant leurs horaires de travail.
- A cela s’ajoute une manifestation « clandestine », c’est-à-dire qu’elle n’est pas déclarée. En effet, toute manifestation se déroulant sur la voie publique doit être déclarée au préalable à la préfecture de région. Dans le cas contraire, les organisateurs peuvent se voir acquitter d’une amende de 7 500€ et jusqu’à six mois de prison.
- Des personnes dans la rue cagoulés, « nul ne peut, dans l’espace public, porter une tenue destinée à dissimuler son visage » (loi)
- Les raisons de ces manifestations
Les policiers ne mâchent pas leurs mots pour expliquer la profondeur du malaise qui les pousse à se mobiliser depuis des semaines maintenant. Ces derniers se disent manquer de moyens, travailler sous pression, ce qui en fait un ras-le-bol général. En effet, leurs conditions de travail se sont dégradées de manière significative selon eux.
BFM TV[5] a souhaité interviewer quelques policiers sur leurs actions de mobilisations. Quelques raisons reviennent fréquemment tels que : "C'est une accumulation de tout un tas de problèmes que l'on n'a jamais réellement traités. Il y a eu la réduction des effectifs sous le précédent gouvernement. Et même à l'époque, il n'y avait pas assez de policiers."
Ils remettent donc en cause la fonction de leurs métiers. La réduction des effectifs d’il y a quelques années a engendré une part de tâche supplémentaire pour chacun d’entre eux. Le métier de policier et tous les risques qui en découlent se voit donc être modifié, ce qui semble les frustrer. En effet, avec les accusations de violences policières, les effectifs doivent aussi faire face à une défiance croissante contre l'institution.
Cet effectif insuffisant est fatigué et mis à l’épreuve par la mise en place du plan Vigipirate. Les policiers doivent soutenir les militaires qui assurent ces opérations délicates. De plus, ils ont dû faire face à de nombreuses manifestations contre la loi-Travail, qui se sont déroulés dans le plus grand stress. Ce stress est également un facteur clé de cette révolte puisqu’à chaque situation ils se sentent en danger, multiplié par les événements terroristes du moment.
Une raison additionnelle qui explique le pourquoi du comment.
Afin de comprendre leurs gestes et leurs états d’esprits, le Dauphiné[6] nous dévoile les paroles “chocs” de certains policiers à bout de souffle et retrace toutes les raisons cités au dessus pour lesquelles ils ont souhaités manifester :
Malika, 44 ans
“Et la rémunération ? «Les salaires ont augmenté de 2 % depuis 2008», affirme Malika, en pointant les «1600 à 1700 euros nets par mois» d’un gardien de la paix débutant.”
Anonyme, agent de la Bac dans le Val d'Oise
“C’est arrivé qu’on interpelle le même mec trois fois dans le mois dans trois voitures volées différentes. Si la justice avait fait son travail, ça aurait évité de mobiliser X gars à chaque fois”.
Sylvie, 47 ans, Paris
“Avant, c’était des crachats. Maintenant, c’est des cocktails Molotov. Depuis les attentats, on se demande si on va rentrer le soir. Il y a des jours où on ne se sent pas en sécurité“.
Et enfin, Bruno, CRS à Strasbourg
“Le policier doit chasser le voleur. Sa mission n’est pas de garder des lieux, des locaux, des barrières. Pour la surveillance des lieux de cultes, ils pourraient mettre en place des entreprises privées”.
Ces paroles négatives sont tous orientés dans le même sens : s’exprimer en manifestant.
Tout à commencé par ce premier texto envoyé le lundi 17 octobre 2016 dans l’après-midi et qui a circulé parmi les forces de l’ordre : “Face à une hiérarchie carriériste, des élites syndicales enlisées dans leurs conflits, et une justice complètement désintéressée par notre sort, nous devons nous souder”. Ce texto résume parfaitement la colère de ces policiers, ce qui les poussent à passer à l’action.
A tout cela s’ajoute le nombre croissant de suicide dans la profession. Les policiers ne parviennent plus à distinguer et séparer leur vie professionnelle de leur vie privée. C’est ce que nous démontre l’article Police : la mutinerie, publié par Le Monde[7]. Ces fonctionnaires restent dans le champs de vision de la politique et donc fixés par les médias.
L’auteur compare cette descente dans la rue à celle du 13 mars 1958 qui faisait suite l’assassinat d’un gardien de la paie, une manifestation qui avait eu
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