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Quelles sont les caractéristiques des régimes totalitaires ?

Par   •  3 Juillet 2018  •  2 718 Mots (11 Pages)  •  362 Vues

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B - L’homogénéisation de la société.

Puisque ces idéologie sont érigées en vérité officielle, elle refusent de tolérer toute autre opinion. Ainsi les régimes totalitaires abolissent toutes formes de clivages et de pluralisme pour créer une société ordonnée homogène et uniformisée. De plus, les régimes totalitaires dépendent de la force du nombre. L’existence du totalitarisme repose sur une double nécessité: l’existence de masses et la possibilité de se débarrasser d’une partie de la population sans aboutir à une dépopulation désastreuse. Hannah Arendt dit que le terme de masses « s’applique seulement à des gens qui, soit du fait de leur seul nombre, soit par indifférence, soit pour ces deux raisons, ne peuvent s'intégrer dans aucune organisation fondée sur l'intérêt commun ». Arendt ajoute que c’est l’atomisation sociale et l’individualisation extrême qui ont permis les mouvements de masses, car ce qui caractérise l’homme de masses, c’est l’isolement et le manque de rapports sociaux. Le totalitarisme veut faire disparaitre tout type de liens, à l’instar du despotisme ou de la tyrannie qui laisse subsister une égalité entre leurs sujets et des liens communautaires non politiques (familiaux, intérêts culturels). Comme Arendt, il est possible d’affirmer que « les mouvements totalitaires sont des organisations de masses d’individus atomisés et isolés », l’isolement permettant aux mouvements totalitaires d’exiger de leurs membres une loyauté totale, inconditionnelle et inaltérable. Le but est donc la domination permanente de chaque individu dans chaque sphère de leur vie. Mais le totalitarisme ne compte pas seulement sur la masse, il repose aussi sur un rapprochement de l’élite et du peuple. Comme précédemment, il s’agit d’hommes isolés et extérieurs au système national, prêts à tout sacrifier au mouvement. L’élite voit dans ce mouvement une possibilité de changer l’ordre mondiale. L’élite et la masse ont donc en commun l’idée que le monde contemporain les a laissé de coté. Ils adhérent donc au mouvement totalitaire qui a pour but de changer radicalement le monde.

Le but premier est donc de faire disparaitre la société existante et ses vices, où les valeurs traditionnelles ont disparu. Dans une société sans classe, il devient alors plus facile, voir même révolutionnaire de faire accepter la cruauté, le mépris des valeurs humaines et l’absence générale de moralité. Les masses veulent fuir la réalité, laquelle leur paraît contradictoire, illogique, et par là-même insupportable. Dès lors, toute réalité de substitution cohérente leur convient. De plus, le fanatisme des régimes totalitaires fait corps avec le mouvement: tant que le mouvement tient debout, il n’est ni atteint par les épreuves ni par l’argumentation.

Une fois les masses organisées, le mouvement totalitaire se développe. La propagande occupe alors une place prépondérante. Comme expliqué précédemment, toute la propagande s'articule autour d'une réalité fictive, elle se caractérise par son côté prophétique. En revanche, dès que le mouvement totalitaire a le contrôle des masses, il remplace la propagande par l'endoctrinement. La violence se développe alors constamment afin de réaliser les buts idéologiques et les réalités fictives politiques.

II - Un système de contrôle total de la société.

Pour réaliser son projet, le régime totalitaire joue sur l’hypertrophie du rôle de deux organes que sont l’État et le parti (A). D’autre part, afin d’imposer sa domination, le régime totalitaire instaure la terreur et légitime l’usage de la violence (B).

A - L’enchevêtrement des institutions: Etat et Parti.

Le système totalitaire repose sur un appareil étatique omniprésent dans tous les aspects de la vie en société, puisque ce dernier possède le monopole de la terreur et de la persuasion (presse, communication etc…). Il y a en fait coexistence d'une autorité duale: le parti et l'État. Le premier constitue le gouvernement réel, tandis que le second n'est qu'un gouvernement apparent. Les régimes totalitaires accordent une grande place à l’État, car il est utilisé comme moyen pour asseoir l'idéologie totalitaire. L’État est présent dans tout les domaines de la vie: conduites sociales ainsi que tous les aspects de la vie (sociale, économique, culturelle et même privés) sont régis par l’État. Il n'y a pas de séparation entre l’État et la société. Comme l’exprime Aron, l’Etat absorbe la société, toutes les organisations professionnelles et politiques. Cette hégémonie de l'institution étatique ne signifie pas l'attachement accordée à l'institution mais en réalité cache le véritable centre d'impulsion du pouvoir qui est le parti unique. En effet, l’État est inséparable du parti qui est le support de l'idéologie. Toutes les décisions sont prises par le parti. L’État n'est en réalité qu'un un instrument au service du parti. En réalité, le totalitarisme communiste a pour objectif la suppression de l’État considéré comme un le moyen d'exploitation de la classe dominée par celle dominante. Le totalitarisme naziste se sert de l’État car il donne au pouvoir du parti une apparence de légalité et une respectabilité internationale. Le parti est la source du pouvoir, néanmoins, il est sous le contrôle total d'un seul individu qui est le chef du parti. Par conséquent, le chef du parti n’est rien d’autre que le chef de l’État. Raymond Aron écrit que le pouvoir se situe au sommet de la hiérarchie du parti, et c'est un homme seul qui le détient. Il y a pas de réelle hiérarchie, car cela sous-entendrait une limitation du pouvoir total du chef. Contrairement au simple despote, le Chef totalitaire est réellement libre de faire tout ce qui lui plaît. Il détient un pouvoir total et est omniprésent, puisqu'il n'existe pas de niveaux intermédiaires entre lui et la base. Il commande alors directement et sans médiation tout fonctionnaire du régime, en tout point du territoire.

Le slogan de Trotski résume bien la forme de gouvernement que doit prendre le gouvernement totalitaire : la révolution permanente. Il faut alors créer une instabilité permanente pour ne pas que l’Etat soit structuré. Le dirigeant totalitaire se trouve alors confronté à une tâche contradictoire. D’un coté, il se doit d’assurer une réalité tangible au monde fictif ainsi que des changements perceptibles au quotidien, de l’autre il doit prévenir l’apparition

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