La Guerre et les régimes totalitaires au XXème siècle
Par Ramy • 1 Mai 2018 • 7 177 Mots (29 Pages) • 616 Vues
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La IIIe République est marquée par une grande instabilité pour plusieurs raisons : les partis politiques n'ont pas la même organisation que de nos jours, les groupes se font et se défont et n'ont pas de discipline de vote. Ce n'est qu'en 1901 qu'apparaît un parti organisé, le parti républicain radical et radical-socialiste. Le président de la République qui dispose d'un droit de dissolution ne l'utilise qu'en 1877 par peur d'être obligé de démissionner comme Mac Mahon.
- L'enracinement d'une république réformatrice dans les années 1880 à 1890
La République s'enracine progressivement dans le pays et remporte un beau succès aux élections sénatoriales de 1882 ce qui signifie le ralliement des campagnes à sa cause. Les catholiques français se rallient à la République en 1892 alors qu'ils étaient pour la plupart royalistes.
Il y a aussi l'adoption de symboles hérités de la République française comme le drapeau tricolore, la Marseillaise et la fête nationale du 14 Juillet.
Le pouvoir est majoritairement assuré par des républicains appelés les « républicains opportunistes », ils ont mis en œuvre d'importantes réformes établissant des libertés (telles que la liberté de presse en 1881, la loi sur le divorce en 1884 et la liberté d'association en 1901) poursuivies par les radicaux.
Pour améliorer le sort de la condition populaire et pour freiner la révolution, Jaurès fonde la SFIO en 1904. Les réformes consistent en l'assistance médicale gratuite des accidents du travail, l'extension et l'amélioration des régimes de retraites au début du XXe siècle.
On voit encore se développer le solidarisme qui est la doctrine sociale de la République et dont Léon Bourgeois en est la grande figure.
Cette intégration à la République est favorisée par les réformes du système éducatif avec les lois Ferry en 1880. Elles portent essentiellement sur l'école primaire car l'enseignement secondaire reste un privilège. On appelle cela la méritocratie républicaine.
Cette Loi Ferry permet un jour de congé en plus du dimanche pour les instructions religieuses des enfants, une généralisation de l'école pour tous les enfants de France, laïciser dans les lieux scolaires et les programmes (en enlevant tout objet religieux) et un changement en modifiant le contenu et l'esprit des programmes scolaires.
Elle veut ainsi instaurer des valeurs de laïcité, de progrès et de patriotisme et veut enraciner son projet politique au sein des familles en diffusant ses valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité auprès des enfants. Les familles seront plus intéressées par l'école si elle est gratuite.
Cette intégration à l'école est complétée par celle de l'armée avec le service militaire dès 1883.
- Les crises nationalistes de la Troisième Républiques
On peut relever deux grandes crises : la crise boulangiste et l'affaire Dreyfus.
- La République fut menacée par le succès du « boulangisme » entre 1886 et 1889. Le général Boulanger se pose en homme providentiel en profitant de la dépression économique du pays. Il se lance dans la politique sur un programme nationaliste réclamant le retour de l'Alsace-Lorraine et demandant la dissolution de la constitution pour instaurer un pouvoir personnel.
Sa tentative échoue et s'enfuit à Bruxelles où il est condamné à la déportation en 1889. Le « boulangisme » est la première grande manifestation du nationalisme et d'un courant républicain autoritaire.
- L'affaire Dreyfus est la crise politique la plus grave de la IIIe République. Elle va mettre aux prises deux France, une nationaliste, militariste et antisémite, et une autre pour laquelle les droits de la personne passent avant tout.
Cette affaire commence par une affaire d'espionnage. Les services secrets français se rendent compte que des fuites ont lieu au niveau de l'état-major et que des informations confidentielles sont obtenues par les Allemands. Après une enquête sans preuves, la justice pense avoir découvert le coupable : le capitaine Alfred Dreyfus qui constitue le coupable idéal vu qu'il est né dans une famille juive qui a choisi la France après le traité de Francfort. Il est dégradé et condamné au bagne à perpétuité en 1894 e, Guyane.
Sa famille fait appel au journaliste Bernard Lazare pour reprendre l'enquête, et en 1896 le lieutenant colonel Picquart découvre que le vrai coupable est en fait le commandant Esterhazy. Un ami de ce dernier, le colonel Henry, est en conflit avec Picquart et transmet aux supérieurs un faux document où les Allemands attesteraient que Dreyfus est le coupable. Devant les preuves de Picquart, l'état-major cherche à étouffer l'affaire mais cette affaire prend de plus en plus d'importance dans la presse et dans les débats.
En 1898, Esterhazy passe devant le Conseil de Guerre mais est lavé de tous soupçons. Ce déni pousse Emile Zola à publier son article intitulé « J'accuse » dans le journal de Clemenceau où il dénonce les militaires qui ont condamné Dreyfus.
Deux camps se disputent par journaux interposés et des émeutes antisémites éclatent dans plusieurs régions françaises, faisant parfois des morts.
Dreyfus est rejugé en 1899 à Rennes mais l'autorité militaire le condamne à nouveau. Devant ce jugement, le Président de la République Emile Loubet gracie Dreyfus qui devra attendre 1906 pour réintégrer l'armée.
Cette grande crise antisémite a divisé la France et l'a placé au bord de la guerre civile. L'événement a aussi eu un retentissement international : très suivi dans les pays germaniques il a convaincu l'autrichien Theodor Herzl de la nécessité pour les Juifs de créer leur propre État.
- Des idéaux de la Résistance à la refondation républicaine après la Libération de 1944 à 1946
- Le bilan politique de la Résistance
Les membres du programme du CNR en mars 1944 sont des représentants des divers mouvements de la Résistance. Dans ce même mois les forces nazies contrôlent la totalité du territoire français. Ce programme est à caractère politique et anticipe la libération du pays.
Contrairement
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