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LSociologie des classes populaires

Par   •  26 Août 2018  •  1 968 Mots (8 Pages)  •  612 Vues

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Classes populaires ≠ groupe indifférencié (semblant d’homogénéité car habitude de penser les classes comme grandes catégories génériques) —> les classes populaires ont eu des opportunités de promotion sociale individuelle (massification scolaire et accès massif de la jeunesse des familles populaires aux études longues, système qui s’efforce d’être méritocratique, mobilité sociale structurelle vers les catégories en expansion : cadres, professions intermédiaires, employés – métiers jugés moins difficiles physiquement que le travail en usine) = tertiarisation. Frontières floues. Si l’on peut tjrs employer cette notion dans une logique sociologique, il est nécessaire d’en faire un usage critique et d’être « attentif aux dérapages qu’elle peut induire ».

3. De quelle façon le texte de Christelle Avril « invite à reconsidérer l’articulation entre classe et genre » ?

Le travail d’aide à domicile consiste à réaliser au domicile de personnes âgées « le travail ménager quotidien », mais aussi à assurer un « soutien moral ou social ». Cette activité compte 99% de femmes car il est communément reconnu qu’il ne s’agit pas d’un métier d’homme (certaines candidatures masculines ne sont parfois même pas prises en considération malgré leurs compétences d’aide soignant). En effet, les compétences requises sont un « savoir-faire ménager et un travail relationnel » et les qualités doivent être « humaines », de la patience, de la dévotion, autrement dit d’après Adrienne, aide à domicile, « ce que les femmes savent mieux faire que les hommes ». De plus, emploi qui conjugue temps partiel et flexibilité, sachant que les femmes sont majoritaires à privilégier des métiers à temps partiel.

De plus, dans les grandes agglo où les besoins en aide à domicile ne cessent de croitre, la part des aides à domicile envoyées sans aucune formation et principalement issues des classes populaires, càd généralement assujettis économiquement ou bien ayant un capital culturel qui tend à les séparer des classes et normes dominantes ntmt en raison de lacunes concernant leurs « compétences scripturaires », croit parallèlement.

Pour autant, ce texte montre que ce n’est ni parce qu’on est une femme, ni parce qu’on est issu du milieu populaire que l’on va exercer le métier d’aide à domicile de la même manière, d’autant plus que ce poste ne possède aucune définition institutionnelle.

L’hétérogénéité des dispositions de genre repose sur d’infimes différences, parmi ces femmes, différences articulant trajectoire professionnelle, capital scolaire et socialisation familiale.

Pour comprendre ce qui amène les aides à domicile à donner une plus ou moins grande importance à ce travail relationnel (voire à le refuser complètement comme dans le cas de Nicole Calland), il faut, comme pour le travail ménager, se pencher sur de petites différences de positions sociales de ces aides à domicile, qui sont là encore productrices d'un fossé dans la manière dont chacune perçoit et exerce son métier.

Ex. Fatima Batim et Élise Callot, toutes deux issues des franges les moins aisées des classes populaires, n’ont pas eu la mm expérience de socialisation féminine aux taches domestiques : elles sont toutes deux aides à domicile chez la mm personne mais si Fatima Batim considère que son métier consiste à faire « tout ce qu’il y a à faire » y compris le « sale boulot », Elise Callot s’est attribué des tâches selon elle « plus valorisantes » comme concernant l’argent et les papiers. En effet, cette dernière a un BEP de comptabilité et précise lors de l’enquête « avoir fait des thèses et des sous- thèses » tandis que Fatima est sortie précocement du système scolaire, sans diplômes.

Un dernier facteur intervient ici pour expliquer cette différence de relation avec la personne dont elles s’occupent. Si « des dizaines des candidatures arrivent chaque semaine sur les bureaux du personnel de l’association. », on constate pourtant un mythe de la pénurie de main-d’oeuvre qualifiée dans le secteur. La raison de l’existence de cette pénurie vient du fait que les associations refusent d’embaucher des aides à domicile qui ambitionnent de rester aussi longtemps que possible dans le secteur de l’aide à domicile. Le problème vient de la corrélation entre le temps que l’on souhaite passer à occuper un emploi d’aide à domicile et l’investissement que l’on porte à cet emploi. En effet, C.Avril constate que l’on s’investit d’autant plus dans le métier d’aide à domicile que l’on ne désire pas rester aide à domicile. Inversement, lorsque l’on n’a pas d’autre choix que des rester dans le secteur de l’aide à domicile, on s’investit moins. S’investir consiste essentiellement à « faire en sorte que la relation se passe bien ». Ainsi, aussi paradoxal que cela puisse paraitre, les aides à domicile ayant conscience qu’elles ne pourront pas changer de métier (au moins pendant plusieurs années) refusent l’aspect relationnel, considérant qu’il est plus judicieux de se construire une identité professionnelle basée sur la stricte application du travail ménager.

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