Etude de la vidéo Look beyond border
Par Orhan • 11 Octobre 2018 • 2 044 Mots (9 Pages) • 524 Vues
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Un homme âgé remue les épaules et soupire afin de se détendre, sous l’emprise de l’attente un peu nerveuse. Face à lui, un homme d’âge similaire mais migrant. Il lui montre sa moustache pour lui faire comprendre ce mot et rigolent, puis redeviennent un instant sérieux, comme si la réalité les rattrapait. De même quand il veut connaître l’âge du migrant il compte sur ses doigts, et les migrants les yeux plissés et souriant acquiesce juste d’un signe de tête de côté. Leurs échanges sont surtout ponctués de rires et de sourire pour renforcer l’impact de ses banalités à première vue, mais tellement importantes, signe d’acceptation, d’accueil, de recherche à connaitre l’autre. Il y a Karim de Syrie et Randy de Germanie, pays ou la vidéo a été tournée, qui a par le passé séparé les peuples, pour aujourd’hui peut être les réunir.
Une petite fille est en tailleur par terre, elle regarde autour d’elle, elle sourit déjà, se demandant ce qui va se passer, à quel jeu elle va jouer, elle n’a pas conscience de ce qui va réellement se passer. Elle joue avec ses mains, toute mignonne. Puis arrive une petite fille réfugiée face à elle, elles sont assises sur le banc, se regardent intimidées, en baissant les yeux au sol. Balancement des pieds, elles hésitent à se lever, à aller une vers l’autre. Puis se lèvent en se serrant la main, toujours intimidées et souriante et se mettent à jouer à « loup », car le jeu est une langue universelle, dès que la petite fille touche la jeune réfugiée, elle comprend le jeu et se mettent à courir ensemble. Il y a Afra de Syrie et Hannia de Pologne. La vidéo se finissent par elles, car les enfants sont l’avenir de l’homme et peuvent briser ces préjugés natifs-migrants. D’ailleurs le lien Syrie – Pologne est important car la plupart des réfugiés viennent de Syrie dans la vidéo et c’est la Pologne qui organise la campagne d’Amnesty International Pologne.
La jeune fille rousse et le syrien sont dans un jeu de séduction à l’aide de sourire, ils se fixent et ne se lâchent plus du regard. Ils sont intimidés. Puis ils se détentes, leurs traits du visage se relâchent, se penchent et se serrent la main. A la fin, il n’y a plus de distance, ils sont côte à côte, échangent leur numéros et se fixent un rendez-vous. Ils ne sont pas deux anonymes qui doivent restés à distances respectives l’un de l’autre, pour eux l’autre est semblable à eux : humain, avec une personnalité et surtout des sentiments, ils ont le même cœur. Et ils arrivent à se comprendre en anglais, langue commune à beaucoup de pays. Ils ont saisis l’opportunité de se rencontrer alors que dans la vie quotidienne ils se seraient peut être naturellement évités. Le contexte les a donc rapprochés.
Enfin, le duo de quinquagénaires est dans l’expérience vécue, ils projettent l’expérience qu’ils ont vu, perçu chez leur partenaire afin d’essayer de se mettre à la place de l’autre. Ce duo utilise plutôt des canaux verbaux à l’inverse des autres duos. Ils se penchent, se tiennent les mains, s’enlacent. La femme comprend l’homme et lui est touche, bouleversé par cela, de se faire comprendre sans trop de mots. A la fin la femme l’encourage et l’homme la remercie de son écoute muette.
- Les objectifs du message sont d’informer sur les migrants (leur humanité, leur personnalité, leur situation, leur ressenti), démontrer que les migrants ne sont pas plus dangereux, plus violents, plus insociables que nous, convaincre qu’il faut accueillir et intégrer ses migrants, et enfin persuader que les préjugés que nous avons sur eux sont obsolètes et surtout pas représentatifs de la réalité.
- La vidéo a été réalisée à Berlin, qui est la capitale de l’Allemagne dans un contexte actuel qui laisse à réfléchir. En effet, de plus en plus, les médias, les politiques montrent du doigt le problème de l’immigration. Le migrant est considéré comme un problème en lui-même, de ce fait il est affublé de nombreux préjugés. Or l’Allemagne, est au centre de cette immigration, elle est en effet le pays qui accueille le plus de migrants, même si elle tente de réduire le passage de ces migrants à ses frontières. En effet en 2016, l’Allemagne accueillait 600000 réfugiés syriens, et bien plus en migrants, devenant le cœur de l’immigration en Europe.
De plus, la vidéo a été réalisée dans un entrepôt proche de Checkpoint Charlie qui était le cœur de Berlin lors de sa séparation en deux par le mur de Berlin. Ce lieu symbolisait la barrière qu’il y avait entre les peuples, les différences de vision qui les avaient séparés en 1961-1989, et symbolise aujourd’hui les barrières construites par les préjugés qui existent entre nous et les migrants.
Par ce fait, dans un contexte de plus en plus tourné vers une politique d’immigration (autant pour les accueillir ou les réinsérer dans leur pays d’origine, que pour les replacer dans des conditions décentes dans des centres d’accueil), cette vidéo veut préconiser l’accueil et l’insertion de ces migrants.
- Le destinataire est pris en compte dans cette vidéo car c’est à lui que l’on veut passer le message. Ainsi, Amnesty International cherche à ce que le destinataire, en l’occurrence la population, et plus particulièrement la population européenne se retrouve dans les personnages proposés qui sont opposés aux migrants. Par ce fait, il y a une mise en face à face, deux par deux, des réfugiés et des citoyens de Belgique, Allemagne, Pologne, Angleterre, pour que cette population européenne se retrouve en eux et qu’ils comprennent que ces migrants sont comme eux : des humains avec des sentiments. Il y a ainsi différents âges et des hommes et des femmes pour permettre une identification plus complète de ces personnages. De plus, le silence presque constant permet d’analyser l’expression, voir les gestes des protagonistes et on se met en quelque sorte inconsciemment à leur place, face à ses migrants.
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