Etude de Greenpeace
Par Matt • 7 Décembre 2017 • 2 099 Mots (9 Pages) • 475 Vues
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Ce travail continu d'élaboration de l'argumentaire permet de mieux cerner les enjeux d'une campagne et de faire progresser la position de Greenpeace en fonction de l'évolution du contexte. Si Greenpeace n'est ni un bureau d'étude, ni un centre de recherche, ses investigations s'appuient sur différents travaux scientifiques et enquêtes techniques, préexistants ou commandés par l'organisation à des centres de recherche indépendants.
Propositions & Concertation
Ce temps correspond à une démarche plus prospective. Au-delà de l'opposition à certains procédés industriels ou certaines orientations politiques préjudiciables pour l'environnement, la responsabilité citoyenne impose d'identifier des pistes possibles pour résoudre les problèmes repérés et proposer des solutions alternatives ou des pistes de recherches.
Greenpeace n'entend pas prendre à sa charge le développement de solutions industrielles ou la commercialisation de produits alternatifs. La mise au point technologique et le développement commercial de ces initiatives restent de la responsabilité des acteurs industriels et des décideurs politiques. Cependant, en tant que mouvement citoyen, nous pouvons repérer des initiatives, approfondir certaines réflexions, mettre en évidence des innovations (qui peuvent offrir les avantages recherchés sans imposer les mêmes risques pour notre environnement) ou soutenir des orientations qui nous semblent souhaitables.
Informations & Pressions
Lorsque ce double argumentaire est établi (opposition et possibles alternatives ou orientations), il est alors traduit en action d'information. Il s'agit dans un premier temps d'informer le public des risques que présentent certaines options industrielles, économiques et politiques, risques que les décideurs tentent le plus souvent de minimiser. L'information est le préalable indispensable à la mobilisation citoyenne. L'engagement des individus, associés à une cause, contribue à la construction du rapport de force qui, tôt ou tard, obligera les dirigeants à considérer les arguments des défenseurs de l'environnement. Il s'agit ensuite de faire pression sur les décideurs, élus, responsables administratifs ou chefs d'entreprises afin qu'ils prennent mieux en compte ces revendications.
Il faut donc expliquer, convaincre et contrer les pressions d'autres groupes catégoriels, politiques, économiques ou industriels qui défendent leurs intérêts sectoriels, ne sont motivés que par l'accumulation au plus vite, de profits et de pouvoir, et font également pression sur ces décideurs. Les motivations de Greenpeace sont d'un autre ordre: préserver les grands équilibres écologiques et défendre les intérêts des générations futures.
Ce travail de lobbying revêt plusieurs aspects : rencontre avec les collaborateurs des cabinets ministériels, participation aux réunions de concertation avec les administrations centrales, informations et débats avec les élus et les partis politiques, participation aux auditions dans le cadre des commissions parlementaires, confrontations avec les dirigeants d'entreprises. Sur la scène internationale, Greenpeace bénéficie d'un poste d'observateur dans le système des Nations-Unies et, à ce titre, participe activement aux négociations des accords internationaux en intervenant en particulier lors des phases préparatoires à l'élaboration des textes. Notre totale indépendance constitue, dans ces négociations, un atout majeur.
Action en justice
Il n'est pas rare que des règlements ou des lois, constituant de bons instruments de protection, soient ignorés ou foulés au pied par des industriels peu scrupuleux ou des gouvernements peu regardants. L'action en justice peut tendre à conforter certains instruments juridiques dont l'intérêt est reconnu. Elle peut également contribuer à construire une jurisprudence permettant de faire progresser le droit pour mieux prendre en compte les évolutions récentes des pratiques industrielles ou mieux cerner des risques nouveaux.
Le recours juridique peut également être nécessaire pour obtenir par voie de justice des informations que les industriels ou les gouvernements refusent de communiquer dans le seul but de protéger des pratiques inacceptables voire illégales.
Confrontation non-violente et médiatisée
Dans un monde idéal, le cycle investigation - argumentation - information - concertation devrait suffire à faire évoluer les pratiques pour une meilleure considération des contraintes environnementales. Dans le monde réel, le seul que nous connaissons, il est la plupart du temps indispensable de forcer le débat, d'obliger les acteurs à reconnaître leur méfaits et d'imposer la prise en compte de certaines considérations environnementales. Les actions de confrontation font la spécificité de Greenpeace et marquent notre détermination à ne pas nous laisser faire. Ces actions n'ont d'autres objectifs que de dénoncer des pratiques cachées, signifier l'urgence du changement et forcer les décideurs à imaginer d'autres voies. L'interposition physique démontre qu'il est possible de faire cesser une nuisance. Cette transgression citoyenne de l'ordre établi constitue parfois un acte illégal. Elle est pourtant légitime, le fait dénoncé étant une agression bien plus grave allant à l'encontre de l'intérêt général. La confrontation non-violente exacerbe le rapport de force et oblige le décideur incriminé à sortir de sa réserve. L'engagement physique dans la confrontation, toujours non-violente, souligne la détermination des demandeurs.
La dimension médiatique et spectaculaire de ces actions est utilisée à dessein comme un moyen. Nos actions se focalisent alors toujours sur une compagnie, un site, un moment crucial afin d'attirer l'attention des médias sur un sujet qui nous préoccupe. Nous espérons ainsi relancer le débat, modifier le rapport de force et aboutir à la mise en place de mesures plus satisfaisantes pour notre environnement et notre santé.
Greenpeace France (comme tous les bureaux Greenpeace) a signé la charte INGO. Cette charte couvre les domaines tels que : une bonne gouvernance et direction, le respect des principes universels (comme la Déclaration universelle des droits de l’homme), l’indépendance, le plaidoyer responsable, des programmes efficaces, la non-discrimination,
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