La liberté dépend-elle de mon environnement social ?

Par Ninoka • 29 Novembre 2018 • 2 049 Mots (9 Pages) • 517 Vues

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La théorie du deuxième auteur compose la même thèse que la précédente. En effet, le neurologue Sigmund Freud va affirmer que la liberté d’un individu dépend de son environnement social. Pour se faire, il va analyser le passé d’un individu. Cette interprétation de ses expériences antérieures va être ce qui détermine qui il est aujourd’hui, d’où la naissance de la psychanalyse[4]. Pour approfondir cette théorie, il faut comprendre les deux topiques que Freud a mises en place. Faisant partie de la première, le conscient est la partie de l’humain qui est en contact avec la réalité, celle qui prend les décisions et qui réfléchit, le préconscient est la partie oubliée, mais qui est accessible par la mémoire (par exemple, les souvenirs) et l’inconscient est la partie où se trouvent les éléments oubliés et refoulés. Cependant, on pourra expliquer la dépendance de la liberté à l’environnement social par la deuxième topique, où le moi est présenté comme le conscient d’un individu. Le moi maintient l’équilibre et tient compte des demandes du surmoi et du ça. Le surmoi est le préconscient, qui est la partie de nous qui nous observe et qui nous censure. Il veut représenter le moi idéal, et nous pouvons aussi le comparer aux valeurs morales avec lesquelles nos parents nous ont élevés. Finalement, il y a le ça. Nous pouvons associer cette partie au plaisir et à nos désirs primitifs, et qui n’a aucune conscience (inconscient) des conséquences que ces impulsions pourraient avoir. Freud explique par la psychanalyse que ces trois parties de notre conscience sont déterminées par la manière dont nous avons été éduqués et par nos expériences vécues dans le passé, soit notre environnement social. Il explique alors avec cette théorie que notre partie consciente, qui représente notre liberté, n’est pas pleinement en contrôle, car le ça et le surmoi ont une influence considérable sur l’individu. Ainsi, notre liberté individuelle nécessite d’être sacrifiée en société, et est dictée par ces trois parties conscientes qui sont influencés par notre environnement social. Par exemple, nos pulsions sexuelles susceptibles de nous rendre heureux sont contrôlées par la conscience du surmoi qui nous fait comprendre que dans notre société, ce ne serait pas acceptable de commettre ces actes. Comme un père qui fait de l’inceste : son désir de vouloir poser un tel geste relève du ça, qui représente sa liberté de faire ce qu’il veut, et son surmoi qui a été formé par son environnement social le guide vers un choix plus moral qui serait de ne pas commettre l’inceste.

En réponse à la thèse des deux philosophes et afin de voir si leurs explications sont réalistes, nous pourrions faire un lien entre leur théorie et le cas des joueurs de football mentionné plus tôt. Premièrement, pour ce qui est de l’explication des privations de Gabrielle Suchon, nous pouvons dire qu’elle est réaliste puisque Trump veut priver les joueurs de football de liberté d’expression. En effet, s’il empêche les athlètes de la NFL de s’agenouiller lors de l’hymne nationale, il leur empêche également de vouloir contester les actes racistes qui se font toujours fréquents aux États-Unis, et donc d’émettre une opinion sur le fait qu’il veulent que ce problème cesse (c’est ce que ce geste signifie). Leur liberté d’expression serait donc complètement privée, d’où le lien avec la théorie de Gabrielle Suchon (les trois sortes de privation). Deuxièmement, pour ce qui est de la théorie de Sigmund Freud et des trois parties de notre conscience, le fait que la liberté dépend de notre environnement social ne s’applique pas pour la situation des joueurs de football. Puisque même si cela allait entraîner des répercussions, ils se sont agenouillés en suivant leur instinct de défendre le racisme, même s’ils savaient que ça allait faire jaser et que le président ne serait pas content. Donc, ce désir de vouloir semer la controverse révèle du ça, et le surmoi, dans ce cas-ci étant la pression de garder le calme et ne pas bouleverser l’ordre de la société en posant un tel geste, n’a pas eu d’influence sur leur liberté d’expression : ils se sont quand même agenouillés. Par conséquent, l’environnement social n’a pas eu d’influence sur leur liberté. Cependant, si Trump faisait passer une loi contre de tels actions, l’environnement social, soit les lois imposées dans leur société, influencerait leur liberté. Mais ce n’est pas en lien avec la théorie du moi, le ça et le surmoi de Freud.

Pour clore la question, l’environnement social peut avoir une influence sur notre liberté si l’on guide nos actions par ce qu’il impose comme étant normal. Cependant, nous pouvons empêcher la société d’influencer notre liberté en ne faisant que ce que nous désirons. Pour ce qui est des deux auteurs présentés, Gabrielle Suchon explique par son concept de privations que la liberté dépend de notre environnement social. Sigmund Freud quant à lui explique la même thèse, mais avec les trois parties de notre conscience. Il y avait aussi une nuance à son explication pour la situation de Trump et des joueurs de la NFL. Nous pouvons donc conclure que la liberté dépend de notre environnement social, mais que dans certains cas elle peut aussi en être indépendante. Finalement, suite à cet évenement controversé, « le principe de liberté d'expression fonctionne-t-il seulement si l'on ne critique pas le président américain ? »[5].

BIBLIOGRAPHIE

DORLIN, Elsa. Philosophie et libération des femmes, Gabrielle Suchon, une philosophie de la liberté, p.17, s.d.

LALANDE, André. Vocabulaire technique et critique de la philosophie, Quadrige Dicos Poche, 18e édition, France, 1996, p. 559 et p. 821.

PILON, Olivier. Huffpost Québec, Donald Trump : la liberté d’expression et la NFL, Les Blogues, (en ligne), 25 septembre 2017.

http://quebec.huffingtonpost.ca/olivier-pilon/donald-trump-la-liberte-dexpression-et-la-nfl_a_23222211/

RAMBERT, Margaux. Psychologies, Sigmund Freud : le père de la psychanalyse, Culture, (en ligne), s.d.