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Histoire de la pensée économique: les mercantilistes.

Par   •  9 Juin 2018  •  4 481 Mots (18 Pages)  •  507 Vues

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Max Weber a insisté sur l’importance de la Réforme pour comprendre la genèse du capitalisme (formation de l’esprit capitaliste). La Réforme est une contestation plus radicale que celle des humanistes de la chrétienté. Cette contestation a été menée par Lutter et Calvin. Weber pense que le Calvinisme en particulier a permis l’essor du capitalisme puisqu’il véhicule l’idée que le succès dans les affaires est un signe de l’élection divine.

On observe alors un mouvement d’émancipation par rapport à l’Eglise et aux conceptions médiévales de l’économie. Il y a rupture avec la pensée Aristotélicienne et la Scolastique.

- Le mercantiliste

- Généralités

Le mot Mercantilisme désigne à la fois des politiques économiques mis en ouvre en Europe entre le 12ème et le 18ème siècle et certains essais de théorie économique et politique entre le 16ème et le 18ème siècle. Ces écrits dits mercantilistes se présentent sous la forme de pamphlets, de mémoires, de traités rédigés par des conseillers du Prince (Montchrestien), ou par des dirigeants de grandes compagnies de commerce (Mun, Child) ou encore des financiers (Law). Ainsi le Mercantilisme est plus un ensemble de pratiques de politique économique qu’une théorie unifiée. Ce n’est pas une école de pensée au contraire de ce que sera la physiocratie juste après.

Le courant a été défini à postériori par ses ennemis en particulier par Smith. L’accent est mis sur l’aspect commercial et protectionniste visant le seul intérêt des marchands d’une nation. Cependant l’ensemble d’idées et de préceptes de politiques économiques auquel le mercantilisme renvoie va au-delà d’un simple système commercial. Il propose aussi un système manufacturier, un système agricole et une conception de la puissance étatique dont les grandes caractéristiques sont : le nationalisme autarcique, l’interventionnisme de l’Etat et la croyance que l’accumulation des métaux précieux et la seule forme de richesse (fétichisme de l’or).

Si les auteurs du Moyen-Age traite des questions d’économie essentiellement sous l’angle de la morale religieuse ce n’est plus le cas des mercantilistes qui s’intéressent à l’enrichissement de l’Etat et à sa puissance ce qui passe par l’enrichissement des marchands. C’est dans cette optique qu’apparaît l’économie politique. Le domaine de l’application de l’économie s’est progressivement élargi pour concerner non plus l’organisation familiale mais l’administration d’un ensemble de citoyens d’une nation. L’expression « économie politique » apparaît pout la première fois en 1615 avec la publication par Antoine de Montchrestien d’un Traité d’économie politique dédié au roi. Pour lui, l’économie doit être séparé de la religion mais il la considère comme une branche de la politique. Son Traité est d’ailleurs un recueil de préceptes (ou recettes) de politique économique destinés au pouvoir royal (en l’occurrence Louis XIII). Partant l’économie politique est une discipline nouvelle envisagée par les mercantilistes de manière très pragmatiques. Il recherche des moyens efficaces pour accroître la puissance politique du royaume en développant sa puissance économique.

- Les figures du mercantilisme

Jean Bodin (1530 – 1596) : c’est un français, un érudit de la renaissance et un juriste. Il est avocat puis magistrat et il développe des intérêts pour l’histoire, la philosophie, la politique et l’économie. Il publie en 1576 La République où il théorise la monarchie absolue. Il reconnaît au roi le pouvoir absolu de faire la loi parce qu’il a en charge la défense et l’harmonie de la nation. Cependant, tout comme Oresme, il considère que le roi ne doit pas se livrer à des manipulations monétaires. Instruit par les scolastiques et la catastrophique inflation d’Espagne suite à l’arrivée massive de métaux précieux, il plaide pour la stabilité de la valeur de la monnaie que l’on peut obtenir par une stabilisation de la quantité de monnaie en circulation.

Thomas Mun (1571 – 1641) : homme d’affaires anglais membre du conseil de la Compagnie de indes Orientales à une période de pénurie d’argent en Angleterre. Il publie 2 ouvrages : le premier en 1621, A Disourse of trade from England Unto the East-Indiesdans lequel il défend sa compagnie de commerce accusée de contribuer à l’hémorragie des espèces hors du royaume par ses importations de cotonnade venant des Indes ; le deuxième en 1664, England’s treasure by Foreign Trade avec l’idée que le commerce extérieure est un facteur d’enrichissement de l’Etat Anglais.

Antoine de Montchrestien (1576 – 1621) : né à Falaise, c’est un auteur dramatique français qui publie en 1615 le Traité d’économie politique. C’est l’un des premiers théoriciens du mercantilisme. Il est accusé de faux-monnayage, mêlé à une rébellion des hugenots, il est finalement tué en 1621.

William Petty (1623 – 1685) : c’est le médecin général des armées anglaise, puis le conseiller de Cromwell et Charles II. Il s’intéresse à l’économie, aux statistiques et à la démographie. Schumpeter le considère comme le premier économètre. On peut aussi voir dans ses travaux une ébauche de comptabilité nationale. Il y a aussi l’idée d’une dynamique du progrès économique conçue à partir d’une évolution de la population active dans les 3 secteurs primaires, secondaires et tertiaires. En 1672, il publie The Political Anatomy of Irelandet son but dans ce traité est de montrer que l’enrichissement du royaume passe par le développement du commerce et du crédit. En 1676, il publie Political Arithmetickdans lequel il affirme la vision mercantiliste selon laquelle on gagne beaucoup plus par l’industrie que par l’agriculture et plus par le commerce que par l’industrie. Cet ouvrage est surtout l’un des premiers à utiliser une méthode s’appuyant sur des chiffres, des mesures, des dénombrements plutôt que seulement sur des arguments intellectuels.

Josiah Child (1630 – 1699) : c’est un commerçant anglais qui après avoir accumulé une grande fortune devient directeur en 1674 de la compagnie des Indes orientales. Il publie en 1968 un ouvrage influent intitulé New discourse of trade. Il prône :

- L’imposition par la loi de taux d’intérêt très bas (4% au lieur de 6%) : il veut que l’Etat intervienne dans le marché de la monnaie et que le crédit soit favorisé.

- Les Actes de Navigation dont le but est d’exclure les étrangers des

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