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Bi-partisme aux États-Unis

Par   •  24 Octobre 2017  •  2 823 Mots (12 Pages)  •  669 Vues

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1.2 Reprise financière

Cette pratique qu’est la partisanerie ne vient pas seulement affecter la manière dont le budget est administré, mais vient aussi affecter le système politique américain dans le contexte économique dans lequel il se trouve. Aux prises avec la plus importante crise économique depuis la grande dépression de 1929, la partisanerie a permis à elle seule d’obstruer les mesures mises en place pour un éventuel retour à la prospérité. Au pouvoir depuis 2008, Barack Obama a été mandaté pour remettre l’économie sur pied. Cependant, malgré de nombreux efforts, l’économie américaine reste toujours aussi fragile. Il est vrai que plusieurs facteurs externes viennent affecter cette dernière, mais il faut aussi préciser qu’à l’intérieur même du pays, les démocrates se sont frottés à une opposition des plus féroces. Mettant de l’avant les intérêts de leur parti, les républicains se sont fortement opposés à toutes sortes de lois présentées par les démocrates par simple crainte de donner un tantinet soit peu de légitimité à ces derniers et à la présidence. Comme quoi que, si une loi proposée est bénéfique pour la nation mais ne l'est pas pour le parti, rien ne sert de l’appuyer. On peut d’autant plus constater ce fait lorsque le leadeur de la chambre des représentants Mitch McConnell a dit, lors d’un discours à The Heritage Foundation que « our top political priority over the next two years should be to deny President Obama a second term. »[6] Comment peut-on espérer une quelconque reprise économique quand l’objectif numéro un du parti adverse est de tout faire en leur possible pour empêcher les choses d’avancer? Cela explique pourquoi il peut s’avérer pénible et même dans certains cas, quasiment impossible d’adopter de nouvelles lois pour alléger la conjoncture économique. Puisque l’opposition entre les deux partis est si ferme, le simple fait de passer une loi peut être synonyme de cauchemar. Par exemple, depuis 2008, les républicains ont bloqué à plus de 500 reprises[7] des projets de lois proposés par les démocrates. Certaines de ces lois auraient permis de relancer l’économie américaine et de lui insuffler un nouveau souffle. Par exemple, la loi The Bring Jobs Home Act qui aurait incité les compagnies à venir s’installer aux États-Unis ainsi que la Buffett Rule qui aurait permis une imposition de 30% aux ultra-riches[8]. Ces lois se sont heurtées à un vote partisan et n’ont jamais pu être signées. Ce type de blocage ne vise pas seulement les lois économiques, mais touche toutes celles qui affectent les sphères de la société. Ainsi, la partisanerie excessive et disproportionnée peut à elle seule faire échouer des lois visant à améliorer les droits et libertés des Américains. Dans leurs prises de décision, les politiciens privilégient parfois leurs intérêts au détriment de leurs concitoyens. Je tiens à préciser que les exemples énoncés ci-haut ne sont en aucune manière partisans. Elles ne visent pas seulement le parti républicain, mais tout simplement le manque de cohérence que l’on retrouve chez les deux partis. Il faut être deux pour danser le Tango!

Ceci dit, les luttes constantes entre les membres des deux partis viennent amplifier l’idée que les Américains se font de leur système politique. Soit qu’il ne cesse de tourner en rond en n’adoptant quasiment aucune loi et ceci dû à toutes sortes de disputes partisanes. De ce fait, il n’est pas surprenant de voir à quel point les Américains s’éloignent de leur système politique et même jusqu’au point à en avoir le dédain. Un sondage Gallup démontre que seulement 15 %[9] des Américains sont satisfaits du travail du congrès et qu’uniquement 7 %[10] des Américains lui font confiance. Ces taux d’approbation n’ont jamais été aussi bas dans toute l’histoire des États-Unis et ils ont de quoi faire réfléchir les élus. Tout compte fait, les choses ne sont pas catastrophiques ; les politiciens peuvent se consoler et voir les choses du bon côté, car les Américains les préférèrent à la gonorrhée[11].

2. Du pareil au même

2.1 Coke ou Pepsi?

Demandez à n’importe qui de vous dire la différence entre un Coke et un Pepsi et vous verrez que peu de gens seront en mesure de le faire. Il n’y a aucune réelle distinction entre les deux. La seule vraie manière de les différencier est de se rabattre sur leur étiquette. Cela est exactement le cas des deux partis politiques en place aux États-Unis. Il m’apparait un peu frivole de faire une comparaison entre une boisson gazeuse et un parti politique, mais tout compte fait, elle s’avère assez valable. Ceci dit, pendant que ce système à deux partis satisfait un grand nombre de l’électorat, il n’en est pas ainsi pour l’ensemble de la population américaine. Grand nombre d’entre eux affirment qu’ils ne se reconnaissent tout simplement plus dans ni l’un ni l’autre des partis[12]. Cela s’explique de manière assez simple. Premièrement, les deux partis se sont réellement distancés de leur électorat et sont en quelque sorte devenus des entreprises et non plus des partis politiques proches du peuple. Deuxièmement, leurs plateformes électorales sont devenues un amoncèlement très vague de tout et de rien qui se ressemble considérablement, et ce, pour être en mesure d’atteindre un maximum de gens dans le but de se voir élire. À quelques enjeux près, les républicains et démocrates ne prennent tout simplement plus de position distincte. Selon Noam Chomsky, dans certaines plateformes électorales proposées les « […] people had to make guesses about the positions of the parties, because they weren’t really articulated in any comprehensible form. Most people, it turns out, seriously misunderstood the positions of the candidates. »[13] L’époque où les partis politiques avaient des idéaux indéniables et prenaient des positions distinctes sur à peu près tout est maintenant révolue. Selon Ron Paul, il en est venu à la conclusion comme « […] millions of Americans have, these parties aren’t different, they’re all the same. The monetary policy stays the same. The welfare system stays the same. The foreign policy stays the same. They get pretty disgusted. There is but one party. » Cela se résulte en beaucoup de mécontentement et peut grandement venir expliquer pourquoi le taux de popularité des deux partis est aussi bas. Selon un sondage Gallup, les démocrates ont le plus bas taux d’approbation de leur histoire, soit de 36%[14]. De leur côté, les républicains ne font guère mieux avec un taux de 42%[15]. Les résultats sont clairs, les Américains

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