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Les animaux ont-ils des droits ?

Par   •  20 Juin 2018  •  1 165 Mots (5 Pages)  •  623 Vues

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animaux ressentent la douleur et le plaisir d’une même façon que les humains. Selon l’égale considération des intérêts, il n’y a pas de raisons que la moralité des humains soit plus importante que celle des animaux. Singer est un utilitariste qui défend deux principes dont l’argument des cas marginaux et l’égalitarisme entre tous les êtres. Premièrement, des critères qui nous définissent ne sont pas nécessairement propres à chaque être humain. Il est possible de retrouver des personnes qui n’ont pas de rationalité, d’autonomie, de capacité de langage ou de conscience de soi qui sont pourtant quand même considérés comme un humain ayant une moralité et des droits, comme les personnes handicapées ou les nouveau-nés. Dès lors, la douleur et le plaisir deviennent des critères qui définissent chaque être humain. Les animaux seront donc inclus dans le calcul d’utilité et la considération morale, car eux aussi ressentent ces sentiments. Ensuite, Singer mentionne que la discrimination des animaux signifie la même chose que la discrimination chez les humains, par exemple le racisme et le sexisme. C’est le spécisme que Peter Singer dénonce dans cet argument. Un bon exemple reviendrait à la différence entre l’importance des animaux de compagnie et les animaux d’élevage. Il est clair que les chiens et les chats prennent généralement une place plus importante que les vaches ou les cochons. C’est pour cela que selon l’éthique de Singer, les droits des humains doivent aussi être possédés par les animaux qui ont eux aussi une moralité.

Finalement, l’éthique de la responsabilité vient objecter aux deux arguments dans les paragraphes précédents : les animaux n’ont pas la nécessité d’avoir des droits, c’est plutôt à l’homme de se comporter moralement envers les êtres plus faibles. D’une part, l’anthropocentrisme peut sembler trop insensible aux valeurs des animaux, lorsque ceux-ci sont nécessaires à la survie de l’être humain, de la Terre et de l’écosystème. D’une autre part, la théorie utilitariste de Singer ne prend pas en compte jusqu’à quel point on peut faire le calcul d’utilité des douleurs et des plaisirs des animaux puisqu’il est difficile de comparer les différents être sensibles. C’est pour cela qu’en fin de compte, il n’est pas nécessaire de « démontrer que les animaux sont nos égaux, […] la menace que nous représentons pour eux [est] la vraie source de notre motivation à les protéger » . L’éthique de notre responsabilité envers les animaux est en principe basée sur notre sensibilité morale et nos sentiments. Contrairement à la théorie de Singer, cette éthique n’est pas aussi rationnelle et fondée sur le principe d’égalité entre les animaux et les humains. Il faut plutôt évaluer l’inégalité fondamentale entre ces deux êtres et « attribuer à l’homme des devoirs envers les animaux sans nécessairement reconnaître à ceux-ci des droits. » D’ailleurs, le projet de loi 54 qu’a adopté l’Assemblée nationale du Québec en 2015 a amélioré la règlementation de la protection et du bien-être des animaux. Cette loi définit l’animal comme un être doué de sensibilité, qui n’est donc pas la même chose qu’un meuble ou un objet non-vivant. Par contre, la protection des animaux d’élevage reste différente des animaux de compagnie, qui eux ont de biens meilleures conditions de vie. C’est pour cela que les animaux doivent avoir des droits de base comme la vie et la liberté. En fin de compte, les animaux n’ont pas de droits, mais c’est aux humains de prendre la responsabilité de les protéger.

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