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La danse en Philosophie

Par   •  4 Décembre 2017  •  2 397 Mots (10 Pages)  •  707 Vues

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Pour lui, ce n’est ni abstrait, ni inhumain.

Martine :

Le fonctionnement de l'équilibre semble être au cœur de l'intérêt de la danse pour Cunningham.

Il divise ainsi la danse en 2 principaux aspects : l'équilibre du poids et son déplacement dans l'espace et le temps. Tout dépend ainsi de la flexibilité de l'architecture corporelle qui n'a pour seule limite que l'imagination du danseur. Selon Cunningham, il n'y a rien de bon à prolonger une pose pour flatter son égo car on y perd d'abord la sérénité et la perte de temps pousse le danseur à trébucher, expressivement ou physiquement.

L'auteur cite ensuite Buckminster Fuller, qui dit que l'homme a parcouru la Terre sur la mer avec le vent et par la terre contre le vent. Cet exemple exprime selon lui les notions de mobile et d'immobile dans la formation d'un danseur.

L'idée suivante est que le plaisir de la danse ne réside pas dans son analyse. En effet, danser est une activité humaine qui fait partie de nous tous, spectateurs comme danseurs. Cunningham donne ensuite l'exemple de danses pratiquées dans sa jeunesse qui sont toutes différentes surtout par leur rythme qui leur donne leur style et leur couleur. Ainsi, le tempo d'une danse, lent par exemple, permet un certains poids, balancement des bras etc … , chose impossible dans une danse plus rapide. Cunningham évoque pour finir la conviction qu'il a sur la danse et qu'il tient de son professeur de danse de jeunesse, Mrs Barrett : la danse s'ancre dans l'instant et c'est de ce caractère unique qu'il tient sa vitalité, sa puissance et sa séduction, aussi juste et impermanente que la respiration.

Nietzsche

La danse et les danseurs et l’imaginaire entier que les deux entraînent sont présents dans la plupart des textes de Nietzsche, de la Naissance de la tragédie à Ecce homo et Volonté de puissance. Les éléments associés à la danse se présentent d’une manière conséquente sans fractures, d’une continuité impressionante dès les ouvrages de jeunesse jusqu’à ceux de maturité. Nietzsche utilise le mot „danse” pour décrire l’activité qui a lieu pendant les festivals grecs, dans le jeu des satyres, pendant la tragédie attique, dans le cadre social. Par conséquent, les personnes qui dansent dans ses textes sont les adorateurs de Dionysos, les satyres du chœur tragique, Dionysos même, les esprits libres, Zarathoustra, les femmes. On pourrait dire qu’à chaque type de danse il lui correspond un certain type de danseur. Tout comme la musique, les danses diffèrent entre elles selon le lieu où elles se déroulent, le rythme ou la cadence qu’elles imposent ou en fonction du style. C’est pour ces raisons que la danse apparaît comme art dans la tragédie attique, ensuite comme élément essentiel dans le culte de Dionysos (dans le cadre du rituel religieux) ou comme modalité de détente. Par la suite, d’une part, la danse comme mouvement du corps, qui n’est pas soumis au processus de la pensée et aux schémas ou aux éléments antérieurement connus qui peuvent contraindre (où la honte d’exposer le corps dans des mouvements qui ne sont pas contrôlés) et, d’autre part, la danse comme activité sociale, qui suppose des étapes et l’activité d’apprendre. En tant que langage, la danse doit être apprise, mais une fois apprise et exercée, elle devient une pratique normale, presque naturelle et le sentiment de contrainte n’existe plus. Nietzsche considère que “l’art de penser doit être appris, comme la danse, comme une espèce de danse”

Nietzsche établit plusieurs façons de danser: danser avec les pieds, avec le corps, avec la ”grande raison”; danser avec les notions et les mots; danser avec la plume. “C’est qu’il n’est pas possible de déduire de l’éducation noble, la danse sous toutes ses formes. Savoir danser avec les pieds, avec les idées, avec les mots: faut-il que je dise qu’il est aussi nécessaire de le savoir avec la plume, — qu’il faut apprendre à écrire?”29 Pour Nietzsche, la danse doit avoir l’esprit du philosophe, ”car la danse est son idéal, son art particulier, et finalement aussi sa seule piété, son ‘culte’.”30

Paul Valéry :

Selon Valéry, la danse "se déduit" de la vie en ce qu'elle prend appui sur l'action du corps humain. Mais aussitôt, elle s'en extrait et s'en affranchit à tel point qu'elle finit pas s'y opposer en se forgeant son propre espace-temps. La danse se compose de gestes, de mouvements, d'actios qui découlent d'un excès d'énergie,de forces, de puissances, par rapport à nos besoins. Ces mouvements, inutiles en soi, ne tendent en aucune façon à satisfaire nos besoins physiologiques. Ils dépassent la satisfaction d'une nécessité vitale. Nos besoins sont excédés par des puissances qui trouvent leur domaine de déploiement et d'expansion dans l'univers de la danse. Ces propos peuvent être étendus à tous les arts car les perceptions, la curiosité, les actions qui président à l'invention des arts mais aussi des sciences, ne répondent à aucun but vital, et c'est en ceci que l'animal se différencie de l'homme, "cet animal singulier qui se regarde vivre".

L'étrangeté du corps dansant tient à son mouvement oscillant entre mobilité, instabilité et réglage, ajustement, entre spontanéité, impulsion et élaboration savamment orchestrée, entre illusion d'imprévu et prévision. Le corps dansant évolue dans un autre monde, loin de celui gouverné par la marche, "cette prose du mouvement humain". Il s'agit d'un monde clos, tressé pas les pas et dessiné par les gestes. En dehors du corps lui-même et de la terre, du sol, cette surface plane qui à la fois attire et éloigne le corps par une combinaison de forces fuyantes, rien n'existe. Le monde extérieur est aboli. Aveugle, sourd à ce qui l'environne, il se laisse guider par lui-même, attentif qu'il est aux actes qui composent son propre univers.

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