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Admettre l'existence de pensées inconscientes implique-t-il une remise en question du sujet ?

Par   •  23 Novembre 2018  •  2 509 Mots (11 Pages)  •  592 Vues

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pouvait ou non choisir d’assouvir. Mais si ces pensées inconscientes étaient en réalité bien plus déterminantes dans notre développement que nous voulons l’avouer. Si elles constituaient sans que nous en ayons conscience notre personnalité cela serait bien plus problématique et amènerait indubitablement une remise en cause de notre liberté, notre morale, bref de ce que nous sommes. Par exemple lorsque je refoule consciemment un désir ? Je pense savoir pourquoi j’ai agis de la sorte, cela peut être dû à la Loi, à ma morale etc... or je ne sais toujours pas précisément pourquoi je réagis ainsi aux choses, je ne comprends pas les mécanismes qui forgent et définissent ma conscience. Certains y verront la sensibilité de chacun aux éléments extérieurs, Freud lui y verra un réel déterminisme de la part de notre inconscient et ce sont ses théories et sa doctrine en matière de psychanalyse que nous allons étudier.

Pour commencer, il est certain que la conscience est lacunaire. Comme déjà démontré nous ne comprenons pas tous nos actes, pensées etc... Il existe également certains désirs que nous refoulons inconsciemment mais qui doivent néanmoins être assouvis d’une façon ou d’une autre. Parfois la satisfaction de ses désirs refoulés passe par certains symptômes physique tel que l’hystérie par exemple. La psychanalyse se place comme un moyen de rassembler les chaînons manquant de la vie consciente en faisant revivre au patient atteint de ce genre de trouble le traumatisme vécu à l’origine des désirs, des symptômes et de s’en libérer.

La question est désormais de comprendre d’où viennent ces désirs inconscients et pourquoi nous les refoulons ainsi. Freud a développé ses propres théories sur l’interrogation précédente.

A l’origine la vie est animée d’une pulsion de reproduction, son but initial étant de se perpétrer. Il y a donc un appétit un désir aveugle de type sexuel en chacun de nous. Freud nomme ce désir « ça » ou « Es » en allemand. Le « ça » est inconscient et obéit simplement au principe de satisfaction. L’Homme évoluant dans le réel, le « ça » trouve dans celui-ci des objets d’investissement dont l’Homme peut avoir conscience, c’est à ce niveau qu’apparaît la conscience. Les désirs et ce que Freud appellera le « Moi » peut être définit comme un prolongement du « ça » au contact du réel. Le « Moi » est conscient du fait de son ouverture sur le monde et des désirs réalisables qui le façonne or il est inconscient du point de vue de son origine, en ce sens qu’il n’a pas conscience de satisfaire le « ça ». Le « ça » serait le réservoir de nos pulsions et le Moi le serviteur de celui-ci transformant les pulsions en désirs.

Se forment également d’autres mécanismes faisant office dans notre conscience. Notamment lorsque nos désirs sont refoulés par la Loi, l’interdit, une partie de notre conscience intériorise sans s’en rendre compte ces interdits et cela explique que nous refoulions certains désirs inconsciemment, que nous forgions une conscience morale. Par exemple un des désirs refoulés nous étant propre à chacun est celui illustré par le complexe d’Œdipe. Lorsque je suis enfant, je désire garder pour moi mon parent de sexe opposé, il y a là une expression du Moi (donc du ça) or selon les règles de la société et plus directement à cause de la présence de mon autre parent qui est vu comme un rival, cela est impossible, je refoule alors inconsciemment mon désir. Les interdits de la société forme « le Surmoi » (la morale) et la présence de mon autre parent vu autant comme un rival que comme un exemple aboutit à la création d’une nouvelle instance déterminant mes ambitions « L’Idéal de Moi ». On est face à un réel déterminisme psychologique dans le développant de la personne que nous sommes.

On parle désormais non plus de pensées inconscientes mais bien de mécanismes inconscients structurant notre conscience, notre perception des choses, notre personnalité et sur lesquels nous n’avons aucun pouvoir. En ce sens que l’Homme ne choisit pas sa liberté. Tous ces mécanismes se structurent non pas selon une personnalité, une essence propre à chacun mais simplement en fonction de notre éducation, des objets d ’investissement que nous avions durant nos jeunes années etc. Nous n’avons selon ses hypothèses qu’à assumer le passé qui nous structure.

Les thèses de Freud impliquent forcément une remise en question du sujet. La conscience étant la structure psychique permettant à l’Homme d’interpréter les éléments du réel pour en tirer une quelconque substance spirituelle, c’est également celle-ci qui détermine la liberté que nous devons devenir ainsi que notre morale. C’est elle qui nous pousse à agir ou non. La responsabilité de nos actes étant intimement liée à notre conscience, si la conscience se définit selon des mécanismes dont nous avons pas conscience, dont les rouages sont influencés par une intervention extérieure (voir ici l’éducation, les parents...) et sur lesquels nous n’avons aucun pouvoir, l’Homme ne peut être tenu responsable d’aucun de ses actes dès lors qu’ils lui sont dictés par sa conscience. Cela implique évidemment une remise en cause de tout ce qui constitue l’Homme et plus spécifiquement dans ce cas la liberté, la morale, la responsabilité.

Il faut néanmoins nuancer en rappelant que les théories de Freud ont bien souvent était remise en cause. Déjà on peut réfuter que ses thèses manquent de pertinence dans la mesure ou lorsque que sa cure est efficace et que le patient arrive à se débarrasser de ses névroses, cela va dans le sens de sa théorie. Dès lors que sa cure échoue il peut rétorquer qu’une résistance inconsciente était trop forte pour permettre au souvenir (donc au désir refoulé) de revenir à la conscience, il ne peut donc jamais avoir tort selon son point de vue. En d’autres termes sa thèse est plus une théorie sur les tenants et aboutissants de l’inconscient qu’une vérité absolue. Dans le cadre notre étude, même si nous admettons l’existence de pensées inconscientes, celle-ci ne prennent pas forcément la forme que Freud vient bien leur donner et selon le point de vue les pensées inconscientes n’auront pas la même influence sur le sujet.

On peut aussi s’interroger sur la cohérence de la doctrine de Freud notamment concernant la censure de certaines pensées ou désirs inconscients. Par définition censurer quelques choses c’est être conscient que l’élément en question est indésirable. Or si l’on censure consciemment un élément, et si celui-ci se satisfait par la suite dans un symptôme c’est bien qu’on

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