Je n'ai pas pu m'empêcher, c'est ma nature
Par Junecooper • 14 Janvier 2018 • 1 778 Mots (8 Pages) • 643 Vues
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Transition : L’homme n’a donc pas de nature prédéfinie, on peut devenir ce que l’on souhaite. Mais alors pourquoi vouloir autant contenir la part de naturel qu’il y a en nous ?
- Mais notre nature refait toujours surface
a)
En fait, si l’homme cherche tant à aller contre sa nature, c’est parce qu’il ne veut pas paraître bête. En effet, l’humanité demande un certain travail de culture CAR c’est grâce à cette culture que l’homme peut s’élever.
En chassant cette nature qu’il a en lui, l’homme chercher donc à vouloir ignorer une part de lui-même qui le rattache à une sorte d’état de nature, CAD qui le rattache à quelque chose d’inférieur à la culture nécessaire à l’humanité.
Mais pour en arriver à cette humanité, la culture contient aussi une part de violence. En effet, lorsqu’un parent hausse le ton sur son enfant, c’est une sorte de violence verbale, mais cette violence fait partie intégrante de son éducation.
Kant, Réflexion sur l’éducation, souligne le fait que chez le jeune enfant, il y a pour ses éducateurs la nécessité d’en passer par la discipline, la contrainte CAD une dénaturation violente.
b)
Toutefois, lorsque l’on dit « je n’ai pas pu m’empêcher », cela invoque peut-être davantage la contrainte ou la discipline plutôt que la violence. C’est une violence vis à vis de ce que l’on hait dans notre nature.
Par exemple, on pourrait vouloir réprimer sa nature si elle est à l’origine du mal. Pour Baudelaire (l’Éloge du maquillage dans Le peintre de la vie moderne), « le mal se fait sans effort, naturellement ».
c)
De plus, on ne violente pas réellement la nature, on tente plutôt de la sublimer. Essayer de contenir sa nature, de la nier, de la refouler, ne va pas vraiment dans le même sens que celui de l’humanité (à laquelle veut appartenir l’homme) qui consiste non pas à nier ses pulsions mais à les rendre belles ou en tout cas socialement acceptable.
Transition : Donc éduquer la nature de l’homme ne consiste pas à la nier ou à la violenter, mais plutôt à la dompter, à la rendre plus acceptable. Alors, s’il nous semble digne d’aller contre la nature de l’homme, pourquoi cela est-il perdu d’avance ?
- Sommes nous alors résignés à être dominé par notre nature ?
a)
En fait, dans la citation « Je n’ai pas pu m’empêcher, c’est ma nature », il y a un réel combat entre la culture qui est la part d’humanité dans l’homme et sa nature, qui est résistante et bien supérieure en puissance à la culture. Donc dans ce combat, la nature est vainqueur puisque c’est sa réapparition incessante qui met la culture en échec.
Mais est-ce bien de nature dans le sens antérieur à la culture dont il s’agit ? L’homme doit-il renoncer à sa culture étant donné que cela est un combat perdu d’avance ?
b)
Les efforts de maitrise de soi, même s’ils étaient efficaces, ne pourraient paralyser totalement ce que l’homme souhaite masquer. En effet, si c’est notre naturel, CAD notre comportement le plus spontané et authentique qu’il faut cesser de contraindre, c’est que l’acte de dissimulation est, à la longue, intenable. Il faudrait en effet soumettre l’individu à un contrôle permanent de soi.
La société suppose de respecter des formes conventionnelles (et donc non naturelles) : celles de mœurs, de coutumes et de politesses si nombreuses qu’il en est toujours une qui échappe à quelque homme que ce soit, y compris le plus désireux de les respectées.
c)
Il faut cependant souligner que dans la citation « Je n’ai pas pu m’empêcher, c’est ma nature », la nature ne correspond pas à un état primitif antérieur à la culture, mais ça désigne plutôt le caractère que l’individu s’est forgé. CAD ses désirs, et ces derniers ne sont pas naturels, mais ils sont bien le résultat d’une culture, d’une éducation.
C’est notamment le cas lorsque quelqu’un est susceptible.
Ce que l’on appelle ici « ma nature », c’est quelque chose qui est si habituel qu’il nous semble naturel, c’est ce que l’on fait spontanément.
En fait, cette nature que l’on voudrait cacher vient d’une éduction qui nous est si profonde qu’elle est l’origine de nos gestes et de nos désirs les plus spontanés. Et cette éducation est antérieure à une seconde éducation dont les efforts consistent à remettre en cause notre éducation première.
CAD que les habitudes prises au plus jeune âge reviennent interférer ponctuellement dans nos gestes d’adultes.
Par exemple : les lapsus.
Ces habitudes que nous avons pris durant notre enfants ressurgissent donc de temps en temps lorsque notre vigilance baisse.
Mais, il ne faut toutefois pas en conclure que l’homme à un déterminisme absolu contre lequel il ne peut aller CAR l’homme à une capacité d’autodiscipline. En effet, l’homme arrive à contrôler ce qu’il appelle « ma nature », mais il arrive quelques (rares) fois que celle-ci refasse apparition.
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