Étude de texte d'Alain sur l'art
Par Raze • 3 Novembre 2018 • 1 672 Mots (7 Pages) • 569 Vues
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Selon Alain, l’artiste ne sait pas lui-même expliqué la manière dont son œuvre est créée. Même s’il existe un travail préalable qui permet à l’artiste d’avoir une vision globale du projet, l’idée se conçoit durant le processus de réalisation.
Alain distingue en ce sens 2 caractéristiques de l’artiste.
D’une part, le travail du peintre. Alain essaye d’approfondir la distinction qu’il avait déjà mise en évidence. Le peintre a une idée générale de ce qu’il va faire. Le peintre a déjà un dessin de ce qu’il veut produire (« travail de peintre de portrait » -l.8-). Cependant, cela ne veut pas dire qu’il a établi chaque détaille (par exemple, définir les couleurs qu’il utilisera). C’est la couleur qui s’impose elle-même à l’artiste. C’est comme si les couleurs prennent le contrôle des mains de l’artiste, sans que sa raison puisse jouer aucun rôle. Son œuvre prend forme au fur et à mesure qu’il réalise la peinture: « l’idée lui vient à mesure qu’il fait » (l.9).
D’autre part, l’artiste est un spectateur de son œuvre. En ce sens, l’artiste peut être considéré comme le spectateur de sa propre œuvre d’art. Il découvre le résultat final de son œuvre au même temps que n’importe quel autre individu qui serait dans la salle. L’artiste n’utilise plus la raison, mais il laisse place à son inspiration. L’artiste s’étonne lui-même. Ici, Alain parle du « propre de l’artiste » (l.11), autrement dit, de son spécificité, sa caractéristique essentielle, ce qui fait qu’il est ce qu’il est. Il est de fait un « génie » (l.11). Alain introduit ce nouveau concept. Il s’agit peut-être d’une référence à Kant. La création de l’artiste se rassemble à celle de la nature (spontanéité). Le génie ne sait pas expliquer ce qu’il vient de produire, et comment il l’a fait. Il parait que son pinceau est « libre » et que son pouvoir d’action devient limité. Il laisse aller son imagination, et il déplace sa raison.
Le propre de l’artiste est le « génie », le fait de créer avec « la grâce de la nature » (l.12) sans savoir exactement comment. Une œuvre belle ne peut pas être décrite par des mots. La beauté est née à un moment où l’artiste a perdu sa raison et a laissé place à son inspiration. Il n’avait pas une maitrise absolue de ses actions.
Dans cette deuxième partie, Alain vient d’établir la distinction entre l’artiste et l’artisan. Les différences plus remarquables passent par la façon dont les deux conçoivent leur œuvre (l’artiste a fait un travail préalable bien plus important que l’artiste) et leur réaction face au résultat final (l’artisan est « satisfait » par le résultat final tandis que l’artiste est « surpris »). Au-delà de cette distinction, Alain nous amène à nous interroger sur le résultat de la création. Comment interpréter l’art?
Un objet d’art ne peut pas être reproduit. L’objet d’art est unique, et on peut distinguer l’original de la copie. La règle du beau qui est à la base d’une œuvre d’art reste prise dans cette œuvre et ne peut servir à faire une autre œuvre. Alain dit qu’elle « reste prise » (l.15). L’art révèle donc de l’invention, de l’innovation et du génie. Alain met en évidence cela avec l’exemple du « beau vers ». Il soutient que quelque chose qui est considérée comme « beau » n’a pas eu un travail minutieux au préalable.
Ce dernier point nous mène à nous demander: est-ce que le beau suit une règle? Alain ne nie pas qu’il existe une règle du beau. Au contraire, il dit que « la règle du beau n’apparait que dans l’œuvre y reste prise » (l.14-15). Mais, si on ne peut pas définir par des mots l’œuvre, quelle est cette règle? On devrait rentrer dans l’œuvre pour y trouver la réponse. On devrait donc étudier l’œuvre, ou chercher à la reproduire pour ainsi comprendre le sens caché derrière le « génie » de l’artiste. Cependant, une œuvre d’art peut être imitée par plusieurs milliers de personnes, de manière identique, mais il en manquera la « grâce de la nature » (l.12).
Par voie de conséquence, on peut dire qu’Alain ne distingue pas radicalement l’artisan de l’artiste. C’est vrai que leur manière de concevoir un objet est différente. L’artisan a imaginé un modèle de ce qu’il veut faire, tandis que l’artiste crée son œuvre au fur et à mesure qu’il la conçoit. Il ne l’anticipe pas, et se laisse surprendre par le résultat final. Ici, l’auteur cherche à mettre en avant les caractéristiques de la création artistique. Pour Alain, l’art désigne aussi bien la technique, le savoir-faire, que la création artistique, la recherche du beau. Ainsi, les règles et les méthodes propres à tout art sont nécessaires mais non suffisant pour produire une œuvre d’art.
Nicolas Calabrese Te ES 16/09/16.
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