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La vision, une représentation

Par   •  4 Septembre 2018  •  5 910 Mots (24 Pages)  •  341 Vues

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Communément, il est d’usage de considérer que nous avons cinq sens : l’ouïe, l’odorat, le toucher, le gout et la vue. Grâce à eux, nous pouvons éprouver des sensations. Toutefois, pour être utiles et nous permettre de nous adapter, ces sens doivent acquérir une valeur suggestive. Alors, la sensation, par la valeur suggestive, devient un organisme de pensée comportant le jugement et même préfigure la réflexion. Cette dialectique reste constamment assujettie à l’expérience et à l’expression[6], elle construit le rapport au monde et elle est construite par lui. Elle possède également une fonction d’organisation : des mouvements du corps par rapport à l’espace et ses objets, ainsi qu’une fonction de connaissance : des effets des mouvements de cet espace, de ces objets et ce corps. Anticipant donc le contact et les mouvements musculaires.

La sensation et la perception sont dynamiques, elles permettent de se représenter le monde, de le visionner. Cette affirmation de présence dépend selon Henri Lacroix,[7] de la donnée et de l’idée de distance. Ce sont ces différents paramètres, qui, en corrélation, définissent notre rapport au Monde.

C’est ce que le chercheur explique au travers de la loi de compensation : l’objet visible diminue avec la distance physique et grandit avec l’idée de distance. [8]

La même sensation, ou même grandeur sensible peut donc être provoquée par un objet de grandeur considérable à grande distance ou un petit objet à une distance plus faible.[9] Ainsi, la sensation ne dépend pas uniquement de l’objet même, mais aussi de l’idée de cet objet. Avec l’explication du phénomène de perception, l’exemple des différentes possibilités de vision du monde au travers d’être vivants, mais aussi l’idée que notre monde s’est construit grâce et pour ce sens, nous pouvons questionner la notion d’adaptation dans un monde rempli de repères visuels lorsque l’organe de vision ordinaire fait défaut. Comment, par exemple, lire les panneaux publicitaires, prendre le bon bus, ou tout simplement se diriger ?

2- L’œil comme médiateur de la vision, le cerveau comme interprète.

Nous évoluons dans un monde taillé pour l’œil ; penchons-nous maintenant sur le fonctionnement de cet outil afin de comprendre ce qui constitue l’essence d’une “image”. Pour ce faire nous analyserons l’œil dans ses composantes fondamentales.

Tout d’abord, il n’est qu’un récepteur, il reçoit des informations transmissent par la suite au cerveau grâce au nerf optique. Mais cet organe est incapable d'émettre une quelconque information. Afin de mener à bien cette transmission, il se doit d’effectuer une conversion qui permettra une analyse cérébrale des données. C’est le rôle des photorécepteurs (cônes et bâtonnets, respectivement responsables des données de couleur et de luminosité). Ce sont ces organes, situés sur la rétine qui effectuent une lecture puis une quantification du stimulus dans l’objectif de le convertir en message nerveux. Le nerf optique dirige alors ces messages nerveux jusqu’au cortex cérébral spécifique (cortex occipital). Une fois arrivées au cerveau, ces informations seront traitées de sorte à construire une « image ».

On peut schématiser le mécanisme de construction des images en 4 grandes étapes :

Captation du stimulus → quantification-conversion → envoi des données au cerveau → analyse cérébrale et construction d’image.

Dans notre cas, l’œil n’est responsable que des deux premières étapes, certes essentielles, mais pas suffisantes en elles même. Ne peut-on pas, par conséquent, imaginer qu’un autre organe puisse endosser ces rôles de façon analogue ? Une chauve-souris n’utilise-t-elle pas son ouïe pour ces deux étapes de départ ? De même pour le Tétra aveugle (Astyanax mexicanus) quant au touché.

Tout est une question de métabolisme et d’environnement; tous les sens sont, avant formatage du cerveau[10], des sens principaux en puissance. Par “sens principaux”, nous entendons les sens le plus stimulés pour l’évolution d’une espèce donnée dans un environnement donné. Il est alors temps de se concentrer sur la compatibilité entre les informations pouvant être fournies par l’oreille et l’évolution au sein de notre environnement. L’oreille est capable de délivrer un grand nombre d’informations précises et polyvalentes : distance, déplacement, composition matérielle d’un objet ou même sa morphologie dans certains cas (ces données sont développées et argumentées dans la partie II.2). Le seul apport de la vision serait donc les notions de couleurs et luminosité (l’organe auditif étant dépourvu de photorécepteurs). Toutefois, ce couple d’information n’est pas nécessaire à une évolution sécuritaire, notre monde n’est pas composé d’images, mais de relief. En effet, la couleur n’a pas d’existence matérielle dans le monde réel, elle n’est qu’une interprétation sensorielle d’un phénomène électromagnétique. L’information essentielle a une évolution sereine sera donc la conscience de relief. La vue appréhende cette notion avec une grande précision dès le plus jeune âge, qu’en est-il de l’ouïe ?

3- Peut on substituer la vision ? Métabolisme de l’oreille et plasticité cérébrale.

Il existe de nombreuses méthodes d’adaptations différentes selon les cas de cécité, mais ayant toutes en commun la relation plastique qui existe entre l’environnement et le cerveau. On dénombre deux grands cas de cas de cécité : la cécité précoce (ou avant l’âge pour lequel le cerveau établit des souvenirs) et la cécité tardive (individus ayant déjà utilisé de façon consciente le sens de la vue, pleinement ou partiellement).

Il est important de spécifier ces différents cas puisque les résultats de la majorité des expériences seront influencés par ce facteur, comme soutenu par l’étude ci-après :

Différenciation des hauteurs chez des participants étant aveugles précoces, aveugles tardifs et voyants.

a. Spectrogramme des exemples de sons purs utilisés pour le test sur le plan temporel (T) et spectral (S); le temps est représenté sur le plan horizontal et la fréquence sur le plan vertical; l’intensité de la couleur témoigne de l'énergie des stimulis. Les deux sons de chaque paire ont toujours été présentés successivement; l'impression de chevauchement temporel pour les conditions les plus rapides (séries chronologiques) est un artefact

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