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La prévention des IST chez les étudiants homosexuels

Par   •  21 Février 2018  •  4 671 Mots (19 Pages)  •  499 Vues

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Pour mener à bien ce projet, nous verrons en premier lieu en quoi les IST représentent aujourd’hui un enjeu majeur de santé publique, avant de nous intéresser davantage à leur incidence parmi les jeunes homosexuels toulousains ainsi qu’aux moyens de prévention existants. Le déroulé de notre action préventive sera détaillé dans un quatrième temps, s’en suivra alors une réflexion qu’en à la place de l’infirmière dans cette prévention.

- Les Infections Sexuellement Transmissibles : un enjeu de santé publique ?

- Aspects bio-médicaux

Les Infections sexuellement transmissibles sont des infections qui se transmettent entre partenaires au cours de différentes formes de rapports sexuels : contacts génitaux ou sanguins, rapports oraux, vaginaux ou anaux (muqueuses et fluides corporels). Il en existe de nombreuses formes[1] propagées par :

- des bactéries (gonocoques pour les blennorragies, Treponema pallidum pour la syphilis, Chlamydia trachomatis pour les chlamydioses) ;

- des virus (VIH pour le Sida, VHB pour l'hépatite B, Herpès virus simplex pour l'herpès, Papillomavirus pour le condylome acuminé)

- des champignons (Candida albicans pour les candidoses) ;

- des protozoaires (Trichomonas vaginalis pour les trichomonas).

Chaque IST présente un risque et un degré de gravité différents : certaines peuvent provoquer des cancers (les condylomes, les papillomavirus), pour d’autres ce sont les complications qui sont à craindre: infections génitales graves, grossesses extra-utérines, stérilité (les chlamydioses, la syphilis, l’herpès). Certaines peuvent être mortelles, comme l’hépatite B ou le SIDA.

Le SIDA ou Syndrome d’Immunodéfience Acquise (1982) est une maladie infectieuse virale chronique caractérisée par une diminution des moyens de défense de l’organisme qui favorise l’apparition de maladies opportunistes. Elle est provoquée par le Virus de l’Immunodéficience Humaine dit VIH qui va conduire à terme, à l’arrêt de production de lymphocytes T CD4. La transmission du VIH est variable selon la porte d’entrée, l’effet inoculum et la concentration virale dans le liquide biologique incriminé ; celle-ci étant particulièrement élevée au début de l’infection (en phase de primo-infection VIH) et lorsque le SIDA se déclare.

Véritable enjeu de santé publique, le système de protection sociale français n’est pas un des moindres atouts pour garantir une offre de prise en charge adaptée. L’affection à VIH est en effet classée comme Affection de Longue Durée (ALD) avec une prise en charge à 100% depuis 1993.

B. Enjeux épidémiologiques[2]

- Au niveau national

Environ 6300 personnes ont été diagnostiquées séropositives en France en 2010 selon les dernières données de l’Institut National de Veille Sanitaire (InVS). Ce chiffre demeure stable depuis 2008. Parmi ces nouveaux diagnostics, 40% des contaminations concernent des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, seule population pour laquelle l’incidence augmente depuis 2003. 13 à 18% des HSH seraient infectés par le VIH, le plus souvent diagnostiqués à la suite d’une prise de risque.

Au 31 décembre 2010, l’InVS estime à environ 84 500 le nombre de personnes ayant développé le SIDA depuis le début de la maladie et à 37 300 le nombre de personnes vivantes atteintes du SIDA. Le nombre de nouveaux cas se stabilise autour de 1500 cas par an en raison de la part importante de personnes ne découvrant leurs séropositivités qu’au moment du diagnostic de SIDA et n’ayant pu bénéficier d’une prise en charge adaptée (soit 6 personnes sur 10 en 2010). Environ 40 000 à 50 000 personnes seraient infectées par le VIH sans le savoir. Selon le Ministère de la Santé, entre 94000 et 103000 personnes infectées par le VIH ont été prises en charge à l’hôpital durant 2008. Ces derniers ont également constaté depuis quelques années une augmentation du nombre de personnes atteintes de toutes IST confondues.

2. Au niveau régional

Plus de 1600 personnes ont été diagnostiquées séropositives en Midi-Pyrénées de 2003 à 2010. Parmi les infections diagnostiquées, les infections récentes étaient plus fréquentes que la moyenne nationale (39.9% contre 29.6%), ce qui indique un dépistage précoce en région. Selon le système de surveillance LaboVIH de l’InVS, l’activité de dépistage en 2010 a été soutenue avec 67 sérologies réalisées pour 1000 habitants. L’incidence des sérologies positives diagnostiquées se situait parmi les plus élevées en France avec 106 sérologies positives par million d’habitants. Sur cette période 2003-2010, la proportion d’hommes contaminés par mode homosexuel ou bisexuel était plus élevée qu’en moyenne nationale (53,9% contre 37.1%).

Depuis le début de l’épidémie, 2084 personnes ont été atteintes du SIDA et 879 sont décédées en Midi-Pyrénées. En 2010, près de 1200 personnes vivent avec le SIDA dans la région, soit une augmentation de 32% depuis 1998. 85% des personnes diagnostiquées en 2009 n’ont bénéficié d’aucun traitement anti-rétroviral pré-sida.

Il existe un angle mort dans le recueil des données concernant les jeunes homosexuels de moins de 25 ans. Les enquêtes menées en France spécifiquement auprès de cette population restent rares selon les responsables de l’enquête Prévagay.

- Une préoccupation régionale : la prévention des IST auprès des étudiants homosexuels

Au regard des données épidémiologiques, l’incidence du VIH dans la région Midi-Pyrénées étant particulièrement élevée parmi les HSH, nous avons donc choisi d’orienter notre action préventive autour de cette population et plus particulièrement auprès des jeunes étudiants homosexuels. Leur entrée dans la sexualité active et les difficultés rencontrées liées à la prise de conscience d’une orientation bisexuelle ou homosexuelle les rendent en effet plus vulnérables à la menace d’IST. Cette orientation sexuelle est fréquemment à l’origine d’un départ précoce du foyer familial et d’un déplacement vers les grandes villes, Toulouse semble donc être un lieu privilégié de la région pour mener cette action. Cette liberté acquise peut se traduire par une augmentation de l’activité sexuelle et par conséquent, une

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