L'odeur de la peur
Par Raze • 15 Décembre 2017 • 4 595 Mots (19 Pages) • 579 Vues
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dans la détection des phéromones : l’organe voméronasal, pourvu de récepteurs spécifiques et relié au bulbe accessoire, une deuxième structure se trouvant au-dessus du bulbe olfactif. Ce deuxième système est qualifié de système olfactif accessoire pour le différencier du système olfactif principal.
L’organe voméro-nasal et ses connexions
L’organe voméronasal est structurellement distinct de l’épithélium olfactif. Les phéromones peuvent donc accéder à l’organe voméronasal soit par les cavités nasales soit par la cavité buccale.
L’organe voméronasal est également pourvu d’un épithélium dans lequel se trouvent les neurones phéromonaux qui présentent généralement des récepteurs spécifiques.
Ces neurones rejoignent le bulbe olfactif accessoire, ils y font synapse avec des neurones relais qui envoient directement les informations à une zone spécifique de l’amygdale. De là, les informations sont envoyées à l’hypothalamus.
Le rôle de l’organe voméronasal dans les comportements de reproduction et d’agression a été établi par de nombreuses expériences. Après ablation de cet organe, les souris ne font plus de différences entre les mâles et les femelles, les comportements vis-à-vis de la progéniture sont aussi modifiés. Son rôle peut aussi concerner la détection de certaines phéromones d’alarme.
Des récepteurs spécifiques aux phéromones
Deux classes de récepteurs voméronasaux ont été identifiées : les récepteurs de type V1R (et ceux de type V2R. Ils détectent les phéromones, mais aussi les kaïromones (effets bénéfiques pour le récepteurs) telles que les odeurs de prédateurs.
Un organe atrophié chez l’Homme
On a longtemps cru que l’organe voméronasal n’existait pas chez L’Homme. En fait, il est présent chez le fœtus et régresse ensuite. L’organe, de petite taille chez les adultes, communique par un canal avec les cavités nasales. Il est cependant très peu vascularisé et on y a trouvé quelques cellules assez similaires aux neurones phéromonaux présents chez d’autres espèces mais qui semblent ne pas avoir d’axone, si bien qu’aucune transmission neuronale n’a pu être établie.
D’autres organes olfactifs pour une détection des phéromones
Le ganglion de Grueneberg détecte les phéromones d’alarme chez la souris
En 2008, la chercheuse Marie-Christine Broillet et son équipe à l’Université de Lausanne ont mis en évidence le rôle d’un autre organe, le ganglion de Grueneberg, dans la détection des phéromones d’alarme chez la souris. Ce petit ganglion est situé à l’extrémité du nez des deux côtés du septum nasal, près de l’ouverture des narines. Les neurones sont pourvus de différentes classes de récepteurs couplés aux protéines G, dont des récepteurs du type V2R présents dans l’organe voméronasal. Les neurones rejoignent ensuite une aire particulière du bulbe olfactif. La présence du ganglion de Grueneberg a été identifiée chez toutes les espèces de mammifères étudiées jusqu’à présent, y compris chez les humains. On ne sait néanmoins pas s’il est fonctionnel chez ces derniers.
Le rôle peu connu de l’organe septal de Masera
Localisé à la base du septum nasal, l’organe septal de Masera est une petite zone d’épithélium olfactif isolée de l’épithélium olfactif principal, située à l’arrière de l’organe voméronasal. Il se trouve sur le chemin de la respiration au repos et répond à des concentrations très faibles de nombreuses molécules odorantes. Son rôle n’est pas clairement connu. Une hypothèse serait qu’il puisse alerter l’organisme de la présence d’odeurs. Ses neurones présentent des similitudes avec les neurones olfactifs principaux et se projettent dans le bulbe olfactif principal par des glomérules particuliers. Les récepteurs font principalement partie de la classe des récepteurs olfactifs.
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L’Homme possède donc des glandes susceptibles de produire des phéromones, et son système de détection sensoriel n’est pas incompatible avec leur perception. Différentes études ont cherché à démontrer l’existence d’une communication chimique humaine. Certaines d’entre elles s’intéressent très précisément à la communication de l’odeur de la peur en étudiant les réactions comportementales et physiologiques qu’elle déclenche.
Plusieurs arguments plaident en faveur d’une détection de sémiochimiques chez l’Homme.
Une perception inconsciente des odeurs
Des composés volatils peuvent affecter le fonctionnement du cerveau sans être détectés de manière consciente. Une étude en imagerie cérébrale a montré que deux zones cérébrales étaient activées par une odeur indétectable.
L’effet McClintock
Décrit pour la première fois en 1971 par Martha McClintock puis réétudié en 1998, ce phénomène concerne la synchronisation des cycles menstruels chez les femmes vivant en communauté. Une substance recueillie sous les aisselles d’une femme émettrice et présentée à des femmes réceptrices accélèrent ou retardent le moment de l’ovulation et modifient la durée du cycle menstruel. Cette synchronisation est fréquente chez les mammifères.
L’influence du Complexe Majeur d’Histocompatibilité
Plusieurs études ont montré que les femmes préfèrent l’odeur d’hommes ayant un type de Complexe Majeur d’Histocompatibilité différent du leur et que cela pourrait les influencer dans le choix d’un partenaire. Le Complexe Majeur d’Histocompatibilité est un système de reconnaissance du soi qui intervient dans les défenses immunitaires : un ensemble de gènes qui s’exprime à la surface des cellules et permet de détecter les cellules étrangères n’ayant pas le même patrimoine génétique. Ces cellules étrangères sont identifiées comme des envahisseurs à détruire.
L’effet des larmes
Une équipe de chercheurs a fait renifler des larmes de femmes à des hommes. Il s’ensuit une diminution de l’attrait sexuel attribué à des photos de femmes, une baisse de leur taux de testostérone et une baisse d’activation des aires cérébrales impliquées dans l’excitation
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