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LE RAPPORT AU CORPS ET AUX ODEURS CORPORELLES

Par   •  17 Mai 2018  •  2 489 Mots (10 Pages)  •  467 Vues

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L’EAU, UN LIQUIDE INQUIÉTANT

« Le bain hors l’usage de la médecine en une pressante nécessité est non seulement superflu mais très dommageable aux homme ». C’est ce qu’écrivit le médecin Théophraste Renaudot en 1655, reflétant l’état d’esprit et de l’hygiène corporelle durant la Renaissance, ayant mené à l’instauration de la toilette sèche.

La lutte contre la peste a instauré une nouvelle idée du corps humain dès le XVIe siècle : le corps humain serait composé d’enveloppes perméables qui s’usent et se laissent pénétrer à force de bains répétés rompant ainsi un équilibre naturel. Les croyances montrent que les étuves sont sources de bien des maux, transmissions syphilitiques, grossesses d’étuves, tout ceci serait lié au bain.

À partir d’une image des pores fragilisés par les bains, les inquiétudes se recoupent et se complètent : l’eau chaude pénètre la peau ouvrant ainsi les pores et laissant les germes de toute sorte de maladie y pénétrer.

Ce discours est très vite repris par les médecins et ce qui n’était qu’une croyance se banalise dans les esprits de la Renaissance. Dans certains cas les bains sont prescrits et seulement effectués par des médecins à des fins thérapeutique, s’entourant de mesures de sécurité et de multiples précautions mais, outre cela, les bains ne sont pas populaires et ne font pas parti des habitudes hygiéniques du XVIe siècle.

L’INSTAURATION DE LA TOILETTE SÈCHE

Toute cette méfiance au bain a conduit à une hygiène de vie qui pourrait aujourd’hui nous paraître improbable : la toilette sèche. Mais qu’est-ce que la toilette sèche ? Il s’agit d’effacer toute odeur ou visibilité du « sale ». Non pas par le bain, mais par frottement et parfum. L’attention est focalisée sur les

parties visibles du corps : le visage et les mains. On parle alors d’essuiement du visage et des mains et non lavage. Effectivement, on a peur que l’eau abime la vue, entraine des maux de dents et fragilise la peau. C’est pourquoi on conseille de nettoyer la peau avec un linge blanc au lieu de la laver avec de l’eau.

Durant cette époque, le linge avait une et le col et les manchettes devaient être impeccables. C’était signe de propreté. Le linge s’occupait également de dissoudre la saleté du corps par ses frictions avec la peau. C’est pourquoi il était important de changer de linge fréquemment et les parfums aidaient à camoufler les odeurs corporelles. Cette méfiance du bain se perpétuera jusqu’au XVIIe siècle.

grande importance : il devait être blanc.

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XVIIIe : RÉVOLUTION PERCEPTIVE OU ODEUR SUSPECTE

Au 18e siècle, la pratique du bain privé commence chez une partie de l’aristocratie, mais sans lien avec l’hygiène. Le bidet et le cabinet de toilette, signes de richesse, font leur apparition. Le bain froid gagne en popularité au nom de la santé. À la fin du siècle, les préoccupations sanitaires portent sur l’air infesté des cimetières, prisons, hôpitaux et abattoirs. L’arrosage des rues est alors préconisé pour éliminer les odeurs nauséabondes, causes de maladie et de mortalité. Les bains publics s’installent lentement et les ablutions partielles commencent à se répandre.

Au début du 19e siècle, l’hygiène devient une branche spécifique de la médecine.

Ce nouveau statut se manifeste par l’apparition de nouvelles institutions publiques, l’intervention de médecins dans la politique de salubrité urbaine, la valorisation de l’eau tiède et du savon.

Par contre, la pudeur fait encore obstacle à la pratique du bain tout au long du siècle.

À la fin du siècle, suite aux travaux de Pasteur, le lavage vise désormais l’élimination des

microbes. Chez les riches, les innovations techniques vont favoriser la toilette intime sans l’aide de domestique.

Mais il y a une réticence à l’égard de l’eau, censée affaiblir le corps. On essaie de désodoriser l’espace public et l’espace intime, de rendre imputrescible tout ce qui entoure la personne. On se soucie de l’air qu’on respire, des exhalaisons qu’on inspire, étant donné que la croyance que l’odeur individuelle est le résultat de l’inhalation des miasmes de l’environnement.

Les parfums floraux sont élevés, et les personnes acceptent les fleurs dans leur domicile. Ainsi les riches cultivent des jardins de fleurs. La fleur devient le symbole de la vertu et de la perfection.

L’HYGIÈNE DEVENUE UNE PRIORITÉ

L’une des transformations majeures dans les mœurs du XIXème siècle dans les pays industrialisés, fut le changement de comportement des individus face à l’hygiène tant au niveau corporel que le lavage du linge.

Contrairement aux siècles précédents, l'hygiène n'était pas une priorité. L'odeur émanant des rues était nauséabonde. En effet, les déchets couvraient les rues, notamment ceux des pots de chambres qui étaient directement jetés par les fenêtres.

Au début du XIXème siècle, en Angleterre, des scientifiques et des médecins commencent dès lors à prôner une réforme sanitaire. Ainsi, suite à de nombreux mouvements de protestation de scientifiques, il y a une prise de conscience de la population et du gouvernement sur l'importance de l'hygiène.

A partir de 1850, de grandes avancées sont faites en matière de législation.

C’est alors que des autorités de santé publique sont créées afin d’améliorer la distribution de l'eau et le traitement environnementales Cette prise de conscience s'explique par la faible longévité moyenne dans certaines régions des pays industrialisés. Les premiers effets de ce changement font leur apparition grâce à une véritable "révolution sanitaire" avec un taux de mortalité en Europe et aux Etats-Unis qui tend à baisser.

Cette tendance hygiéniste se confirme avec l'apparition du traité de savoir-vivre d'hygiène vantant les vertus du bain qui était bénéfique pour la santé et la peau.

On observe une réouverture des bains publics qui avaient disparus au XVI siècle.

L'hygiène

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