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Dilemme Ethique cas

Par   •  6 Mars 2018  •  4 251 Mots (18 Pages)  •  540 Vues

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Prise sociologique

La personne âgée est mise à l'écart de par son âge et son non-rôle dans la société, ce qui est exacerbé par le placement en institution et par la contention. Mme Jeanne le verbalise en disant : « Vous m'attachez comme un chien ». Cela nous pose question, en effet, cette dame a un vécu, une histoire. Quel est son ressenti au regard de sa contention ? L'humiliation de se voir attachée, le sentiment d'emprisonnement qu'il confère.

Prisme économique

La contention est un moyen de prévenir d'une potentielle chute. L'absence de contention entraîne une mise en danger de la patiente. Une simple chute, particulièrement chez le sujet âgé, peut engendrer des complications au niveau de son état de santé, mais également au niveau économique.

Par exemple, dans le cas où la patiente se fracturerait le col du fémur à la suite de sa chute. Cela entraînerait alors une hospitalisation (transports, soins, …) et éventuellement une intervention chirurgicale pour la pose d'une prothèse de hanche.

Les dépenses engagées lors d’une hospitalisation dépassent souvent les coûts prévus. En effet, même si la plupart des actes médicaux effectués sont remboursés par la Sécurité sociale, certains demeurent à la charge du patient.

L'intervention pour la pose d'une prothèse de hanche classique et un séjour hospitalier coûtent entre 10 000 et 20 000 €.

Une ceinture de contention pelvienne coût, quant à elle, environ une cinquantaine d'euros. La différence de coût semble évidente. Mais le coût « humain » ?

Dans le contexte de crise actuelle où la logique des réductions des coûts est importante, n'existe-t-il pas un risque de faire prévaloir la sphère économique au détriment de l'aspect humain ?

Prisme scientifique

La maladie Alzheimer se caractérise par une dégénérescence de certaines zones du cerveau manifesté par des troubles cognitifs généralisés. De ce fait, leurs paroles et leurs jugements sont souvent considérés comme moins fiables. Ces troubles justifient-t-ils l'ignorance du consentement et la privation de libertés qu'induit une contention ?

Prisme philosophique

Comment trouver un compromis entre le respect de la liberté du résident et sa sécurité ?

Tout le paradoxe de la contention réside dans le fait de devoir « choisir » entre le respect de la liberté du résident atteint d'une démence et le fait de le protéger, d'assurer sa sécurité.

Dans tous les textes (le serment d’Hippocrate, la déclaration des droits de l'homme, des droits du patient ou encore la déclaration d'Helsinki de 1964 qui dit que « le devoir du médecin est de protéger la vie, la santé, la dignité et l'intimité du patient ») ces deux éléments n'ont de cesse de se confronter, c'est en cela que cette situation pose un réel dilemme éthique. En effet, les mots « contention » et « soin » semble paradoxal.

Mais peut-on voir la contention comme un soin ?

Pourtant dans le cas d'une contention physique on peut se poser la question du respect de l'autonomie, de la dignité humaine et donc de la qualité des soins. Il apparaît nécessaire de rappeler à quel point ce respect est un fondement de la médecine.

Mais qu'est ce que la dignité ?

Le problème réside aussi dans nos propres représentations de ce qu'est la dignité. En effet, on peut la comprendre de multiples façons mais au terme d'une réflexion philosophique, il apparaît que la dignité humaine est liée à l’existence de la vie, elle est inaliénable et toute vie doit être considérée comme digne de manière absolue. Il faut tout de même trouver un juste milieu entre le respect des droits du patient, la sauvegarde de son intégrité et des personnes qui l'entourent. Si la liberté peut s'aliéner, il faut pouvoir en justifier les limitations.

- Analyse de l'étape décisionnelle

Pour parvenir à prendre une décision ayant une résonance éthique, une équipe pluridisciplinaire se réunit formellement autour d’une table et s’interroge sur les enjeux des décisions qui vont être prises.

Dans ce cas de figure, deux solutions s'offrent à l'équipe soignante :

- Faire le choix de respecter la liberté du résident sans lui imposer la contention,

- La seconde possibilité consiste à recourir à la contention au fauteuil, donc de privilégier sa sécurité au détriment de ses libertés.

Nous analyserons ces deux décisions et tenterons de réfléchir aux conséquences de chacune d'elles.

A) Le choix de la liberté

« Toute personne âgée dépendante doit conserver la liberté de communiquer, de se déplacer et de participer à la vie de la société ». Art. 3 de la charte des droits de la personne âgée dépendante.

Si l'équipe fait le choix de respecter cet article, qu'elle considère la contention comme un acte extrême, les soignants peuvent décider de ne pas y recourir. C'est accorder à la personne âgée le droit au risque.

En effet, selon l'Agence Nationale d'Accréditation et d'Evaluation en Santé (aujourd'hui HAS) : « Pour chaque patient le bénéfice/risque de la contention est évalué, des motivations doivent être posées et inscrites dans le dossier du patient. Un programme individualisé de surveillance et de prévention des risques liés à la contention est établit. »

La contention peut parfois être plus délétère que salutaire. Nous avons tous connaissance de cas où cette solution a entraîné le décès du patient (1/1000 en institution).

La contention peut effectivement générer du stress chez le résident qui ressent ce « soin » comme une atteinte à sa liberté de mouvements et qui cherche à s'en dégager. De plus ces liens physiques nuisent au lien relationnel qui unit le soignant et le soigné.

Nous, soignants, avons une fâcheuse tendance à prioriser les risques auxquels les personnes âgées sont exposés. Nous considérons

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