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Sujet: La Concentration Industrielle.

Par   •  29 Mai 2018  •  2 015 Mots (9 Pages)  •  567 Vues

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la concentration tend `a affaiblir la concurrence, il est toutefois utile de distinguer deux sources diff´erentes de la concen- tration. L’explication de la concentration r´eside, pour une part, dans des facteurs techniques, `a savoir l’apparition d’´economies d’´echelle qui augmentent la taille opti- male de l’entreprise. Une autre part r´eside dans le d´eveloppement de strat´egies de la part des entreprises dans le but d’´eliminer la concurrence. Dans ce deuxi`eme cas, l’effet potentiel de la concentration industrielle n’est pas seulement un affaiblissement de la concurrence mais une disparition de cette derni`ere.

C’est ce type de strat´egie que l’on observe notamment `a la fin du XIXe si`ecle et au d´ebut du XXe si`ecle. L’exemple le plus connu est constitu´e par les pratiques de Rock- efeller afin d’assurer la domination de la Standard Oil. Cet exemple permet d’ailleurs de remarquer que la concentration verticale (int´egration des diff´erentes ´etapes du pro- cessus de production) vient compl´eter l’absorption directe des concurrents. En effet, une des strat´egies de Rockefeller pour ´eliminer la concurrence a consist´e `a s’assurer le contrˆole des chemins de fer acheminant le p´etrole. Au cours de cette `ere des Titans, vaincre la concurrence est ´egalement un objectif majeur des Carnegie, Edison ou Du Pont de Nemours et touche donc de nombreux secteurs industriels. Ce ph´enom`ene n’est pas une sp´ecificit´e des Etats-Unis et, bien qu’il soit plus marqu´e dans les pays `a indus- trialisation tardive que dans dans les pays du early start (Asselain), nous l’observons dans de nombreux pays, au moment, par exemple, ou` se d´eveloppent les zaibatsus au Japon ou les Konzerns en Allemagne (Verley, Entreprises et entrepreneurs). Ce n’est pas non plus une sp´ecificit´e de la fin du XIX`eme si`ecle puisqu’on l’observe au cours des diff´erentes vagues de concentration, que ce soit celle des ann´ees 1920, celle des ann´ees 1960 ou celle des ann´ees 1980-1990. Qu’il s’agisse de concentration tech- nique, ´economique ou financi`ere, qu’elle se fasse par fusion, absorption ou acquisitions d’actifs voire par croissance interne, la concentration industrielle s’accompagne donc toujours d’une volont´e de la part des entreprises de faire obstacle `a la concurrence. D’ailleurs, ceci fait l’objet d’une prise de conscience de la part des pouvoirs publics puisque les vagues de concentration s’accompagnent g´en´eralement d’un renforcement de la l´egislation ayant pour but de pr´eserver la concurrence. Citons les lois anti-trusts aux Etats-Unis, avec notamment le Sherman act (1890), ou la cr´eation du Conseil de la Concurrence.

II) Rivalit´e et concurrence imparfaite

1) Guerre des prix, concurrence potentielle et concurrence monopolistique

Nous commen¸cons par pr´esenter trois mod`eles de march´e sur lesquels la concentra- tion industrielle a peu d’effet sur l’intensit´e de la concurrence.

Premi`erement, supposons que la concentration industrielle m`ene `a un duopole. Sup- posons, que les duopoleurs cherchent le prix de vente qui maximisent leur profit. Si la demande se dirige vers l’entreprise qui vend au prix le plus faible, un duopoleur, d`es lors qu’il r´ealise un profit positif, aura int´erˆet `a baisser son prix en dessous de celui de son concurrent dans le but de capter la demande. Cependant, l’autre duopoleur est cens´e se comporter de la mˆeme fa¸con et s’engager dans une guerre des prix. Ainsi, s’il n’y a pas de contraintes sur les capacit´es de production et si le couˆt moyen est constant, le prix d’´equilibre sur ce march´e est ´egal au couˆt marginal et s’´etablit donc au mˆeme niveau que si le march´e ´etait en concurrence parfaite (duopole de Bertrand).

Deuxi`emement, supposons que la concentration industrielle m`ene `a un monopole. S’il y a libre entr´ee sur le march´e —notamment du fait de l’absence de barri`eres l´egales—, la pratique de prix ´elev´es amenant `a des profits importants risque d’attirer d’autres producteurs. Le march´e est donc contestable et le monopoleur est amen´e

`a ne pas abuser de sa position dominante du fait de la pr´esence d’une concurrence potentielle. Plus pr´ecis´ement, le monopoleur est amen´e `a pratiquer le mˆeme prix que celui de la concurrence parfaite lorsqu’il n’y pas de couˆts fixes irr´ecup´erables (th´eorie des march´es contestables de Baumol). Dans ce cas, en effet, un concurrent potentiel peut entrer sur le march´e et se retirer sans couˆt en cas d’´echec, les bˆatiments, machines, ou autres ´el´ements `a l’origine des couˆts fixes pouvant ˆetre revendus, par exemple, sur un march´e de l’occasion.

Troisi`emement, supposons qu’une entreprise industrielle soit en situation de monopole mais qu’il existe des biens substituables. Cette entreprise est alors en concurrence avec les entreprises produisant ces biens substituables. Il s’agit d’un march´e de con- currence monopolistique (Chamberlin) sur lequel, lorsque le couˆt moyen a une forme en U (d´ecroissant puis croissant), les profits tendent vers z´ero, comme sur un march´e de concurrence parfaite.

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