Stage d'infirmière scolaire, aux collèges de Vauvillers et Faverney.
Par Matt • 21 Mai 2018 • 1 553 Mots (7 Pages) • 579 Vues
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Je l’ai aidé à appelé et le stage a été accepté.
Je sens que Pomme est fatigué par l’entretien. Je lui propose d’en rester là en lui faisant une synthèse de l’entretien. Je lui propose de revenir chaque semaine où lorsqu’il en a envie pour faire le point sur son moral et l’évolution de son projet professionnel. Ce qu’il apprécie et accepte.
A la fin de l’entretien Pomme à un dialogue plus net, un projet professionnel en ébauche, semble être motivé et me dit « être soulagé ». Il a une voix plus affirmée et est intéressé par ce que je lui ai dit, il me regarde en parlant.
Mes ressentis :
Entretien long qui a duré plus d’une heure. Fatiguant pour moi car il fallait soutenir le dialogue en permanence, rebondir pour l’amener à s’exprimer. Grande souffrance de l’élève.
Mais à la fin de cet entretien je me suis senti utile car Pomme semblait soulagé et plus détendu.
Finalité :
Permettre à cet enfant d’exprimer son mal être, l’amener à trouver des solutions.
Conceptualisation : La souffrance.
Temps 3 (conceptualisation) : « Au fond de l’action, la conceptualisation ». G. Vergnaud , Dégager l’émergence d’une leçon généralisable tirée de l’expérience
Le ressenti d’une émotion est toujours accompagné d’une réaction physiologique au niveau corporel. Le fait de percevoir quelque chose va induire des changements corporels. Ces réactions sont dues à l’activation du système nerveux autonome (sympathique ou parasympathique) par le cerveau lorsqu’il ressent une émotion.
On constate une expression faciale de l’émotion : C’est quelque chose de spécifique mais facilement observable. Chaque émotion est accompagnée d’une expression du visage. Cette expression est distincte pour chaque émotion mais certains traits sont communs : les muscles du sourire (zygomatiques) s’activent pour les émotions positives, les froncements de sourcils (muscles corrugateurs) correspondent aux émotions négatives.
L’émotion ressentie par Pomme est la souffrance. Ce terme est à différencier du terme douleur, bien qu’ils soient fréquemment utilisés l’un pour l’autre. Selon Paul Ricoeur le terme douleur est réservé à des affects ressentis comme localisés dans des organes particuliers du corps ou dans le corps tout entier, et le terme souffrance à des affects ouverts sur la réflexivité, le langage, le rapport à soi, le rapport à autrui, le rapport au sens, au questionnement. On peut donc définir la souffrance comme une expérience affective de base qui comporte un caractère de désagréable et d’aversion, et qui est associée pour l’individu concerné à un dommage ou à une menace de dommage. Elle exprime une diminution de pouvoir, de la capacité d’agir, du potentiel de l’être.
De plus Pomme se trouve dans la puberté. C’est une période de transition entre l’enfant et l’adulte. C’est une crise narcissique et identificatoire. Elle s’accompagne de modifications physiques et psychiques. Il y a une réactivation de la problématique œdipienne avec déplacement vers des substituts parentaux (professeurs, artistes…), ainsi qu’une réactivation de la problématique prégénitale, notamment orale (anorexie mentale, toxicomanie, alcool, tabac). Pour Pomme nous l’observons par la consommation d’alcool, de tabac et de drogue. Il y a donc une tendance au passage à l’acte qui permet de faire l’économie des conflits.
Le collège marque également cette entrée dans l’adolescence, l’avènement des processus pubertaires qui permet la construction de l’individu par un processus de différenciation. L’enfant peut rencontrer des difficultés dans ce processus parfois à l’origine de déscolarisation: Troubles du comportement alimentaire, Troubles anxiodépressifs, Conduites suicidaires, Troubles psychotiques, Phobie scolaire. Il faudra mettre en place une prise en charge spécifique avec un accompagnement psychologique, individuelle, familiale, scolaire et en cas d’extrême difficulté une hospitalisation de jour ou à temps complet en pédopsychiatrie.
A cette période de transition, nous pouvons mettre en corrélation sa souffrance à l’évènement de Mai 2014 qui a pu amener à Pomme un état de stress post traumatique.
Il s’agit de traumatisme à l’origine de l’état, c’est la nature de l’évènement, l’intensité du traumatisme qui va déterminer la nature des symptômes. Ce traumatisme met en danger l’intégrité de la santé physique de la personne. Il peut s’exprimer par différents symptômes : répétitions d’images, émotions intenses, hypervigilence, évitement, émoussement, raréfaction des intérêts, des projets, modification notable de la vision du monde, plus ou moins des sentiments de culpabilité et de rejet.
Bibliographie :
• Les concepts en sciences infirmières, éditions Mallet conseil, Monique Formarier et Ljiljana Jovic
• Cours de Laurence Floriot, UE 2.6
• Troubles « névrotiques », troubles liés à des facteurs de stress et troubles somatoformes
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