Quelles sont les sources de la croissance économique?
Par Andrea • 13 Mai 2018 • 5 268 Mots (22 Pages) • 635 Vues
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Pour mesurer le niveau de vie dans un PIB, on rapporte souvent le PIB au nombre d'habitants. Cela permet de comparer entre eux des pays de tailles différentes (sinon, mécaniquement, un petit pays aura tendance à avoir un PIB plus petit). C'est le PIB par habitant (PIB/hab), ou PIB par tête. Puisque le PIB est aussi la somme des revenus dans un pays, le PIB par tête est le revenu moyen d'un acteur dans un pays. Cependant, encore une fois, le PIB étant mesuré grâce aux prix, il est difficile de comparer entre eux les revenus par tête de pays où les prix sont très différents. Un revenu annuel de 10 000 $ n'a pas la même signification, en termes de niveaux de vie, pour un individu vivant dans un pays pauvre d'Afrique centrale et pour un individu vivant dans un pays d'Europe occidentale. Pour les comparaisons internationales, on utilise donc le PIB en parité de pouvoir d'achat (PIB PPA), exprimé en dollars. Le PIB en PPA se fonde sur une parité entre monnaie qui compense la différence en pouvoir d'achat.
Le PIB est dit brut car il inclut l'amortissement économique (remplacement des équipements usés ou détruits), le Produit intérieur net (PIN) est le PIB sans les amortissements.
Le PIB est dit intérieur car il ne retient que les VA (Valeur ajoutée) des unités résidentes quelle que soit leur nationalité. Un résident est un agent économique qui réside au moins un an sur le territoire.
On peut donc calculer le PNB (Produit national brut) qui prend en compte la contribution des facteurs de production fournis par les résidents (VA réalisées sur le territoire national et étranger). Le PNB correspond au PIB auquel sont ajoutés les revenus en provenance de l'extérieur et auquel on retranche les revenus versés à l'extérieur. Il tient ainsi compte de la VA créée par une entreprise française à l'étranger et ne considère pas la VA créée par les entreprises étrangères en France.
- Mesurer la croissance
Pour mesurer la croissance du PIB sur une longue période, on utilise le Taux de croissance annuel moyen (TCAM).
L'analyse de la croissance permet d'établir des tendances, appelées "trend de croissance".
Taux de croissance annuel moyen (TCAM)
TCAM=(RnR1⎯⎯⎯⎯⎯⎯√n−1)×100[pic 2]
Avec :
- Rn la valeur d'arrivée
- R1 la valeur de départ
- n le nombre d'années
Taux de croissance annuel moyen
Sur cet exemple, on voit que le taux de croissance annuel a fluctué entre 2000 et 2010. Le taux de croissance annuel moyen mesure le taux de croissance constant qui aurait permis d'obtenir entre 2000 et 2010 la même évolution globale. On voit ici que cette évolution est positive : c'est le trend positif de croissance.
- Un phénomène inégal dans le temps et dans l'espace
Angus Maddison, économiste et historien britannique (1926 − 2010), a étudié la croissance économique sur le très long terme. Il a réalisé de très nombreux travaux de recherche dans le cadre de l'OCDE. Ses travaux permettent de constater que la croissance est un phénomène irrégulier, à la fois dans le temps et dans l'espace. Pendant tout le premier millénaire, la croissance mondiale a été à peu près nulle. Elle n'a véritablement pris son essor, au niveau mondial, que lors de la première révolution industrielle (1820 − 1870), où elle a atteint 0,93% par an, en moyenne. Cependant, elle était inégalement répartie : l'Europe de l'Ouest a connu une croissance annuelle moyenne de 1,65% et l'Afrique de 0,52%. Pendant la seconde révolution industrielle (1870 − 1913), la croissance mondiale a été 2,5 fois plus élevée. Encore une fois, elle est restée très largement confinée à l'Europe et ses dépendances (colonies et anciennes colonies, notamment les États-Unis).
La croissance mondiale a ralenti d'une guerre mondiale à l'autre, mais l'Afrique et les Amériques ont connu une croissance plus élevée que la moyenne entre 1913 et 1950. La croissance mondiale a ensuite repris à des niveaux sans précédent pendant les "Trente Glorieuses", où elle a atteint 4.91% de moyenne annuelle entre 1950 et 1973. Elle a été particulièrement forte au Japon (9,29% de moyenne annuelle). Elle a ralenti à partir de 1973, notamment dans les pays soviétiques dont le système s'est effondré au tournant des années 1990 : entre 1973 et 1998, l'URSS et les pays qui l'ont suivi ont connu une croissance annuelle moyenne négative, de −1,15%.
Par ailleurs, les pays qui ont connu une croissance forte le plus tôt sont aujourd'hui les plus riches : les pays anglo-saxons par exemple ont multiplié leur PIB par 25 depuis 1820, et ont les PIB par habitant les plus élevés de la planète, alors que les pays d'Afrique, dont la richesse n'a été multipliée que par quatre en deux siècles, sont les plus pauvres aujourd'hui. La différence de croissance économique dans l'histoire explique donc en partie les écarts de richesses actuels.
- Le PIB : une mesure efficace ?
- Intérêts et limites du PIB
Le PIB est l'indicateur de richesse le plus largement utilisé aujourd'hui. Cependant, il est aussi critiqué car il présente un certain nombre de limites.
Le PIB permet de mesurer la richesse produite pendant une certaine période sur un territoire donné. Cependant, il ne prend pas exactement en compte toute la richesse produite. D'une part, il ne prend souvent en compte que les productions légales. La production de drogue ou les services de prostitution, qui sont une forme de création de richesse, ne sont pas comptés. L'institut de statistique européen a demandé à ce que ces productions soit inclues dans le PIB, mais elles posent des problèmes moraux (les pays sont réticent à comptabiliser comme une "richesse" les pratiques malhonnêtes) et statistiques (puisque ces activités sont illégales, il est très difficile de les comptabiliser). D'autre part, le PIB estime mal la production non marchande. Puisque celle-ci, par définition, n'est pas vendue, elle ne peut être évaluée par son prix. Elle est donc évaluée par
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