Montage d'un dossier de credit
Par Plum05 • 27 Mars 2018 • 28 692 Mots (115 Pages) • 696 Vues
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en sorte que la forme de crédit proposée soit en adéquation avec la nature du besoin de l’entreprise. Cette action sera à la fois profitable pour l’entreprise et pour la banque dans la mesure où le crédit répond parfaitement aux besoins.
Dans ce premier chapitre nous allons aborder les différents crédits d’exploitation proposés par la banque à sa clientèle. On distingue deux (02) grandes catégories de crédits d’exploitation à savoir :
• Les crédits d’exploitation directs (par caisse) :
Ils sont composés de :
1- Les crédits d’exploitation globaux ;
2- Les crédits d’exploitation spécifiques.
• Les crédits d’exploitation indirects (par signature) :
A la différence des crédits d’exploitation directs, les crédits d’exploitation indirects n’impliquent aucun décaissement sauf en cas de défaillance du client.
Section 1
Les crédits d’exploitation directs
L’entreprise peut solliciter un appui de son banquier sans qu’elle trouve la cause précise du besoin exprimé. Ces crédits ont un caractère subjectif pour la banque. Ils sont dits : « Les crédits d’exploitation globaux ».
Comme elle peut également solliciter sa banque pour l’octroi de crédits destinés à financer un poste bien précis de l’actif circulant, notamment les stocks et les créances. Ce sont des « crédits d’exploitation spécifiques »
I- Les crédits d’exploitation globaux
Ils permettent de financer l’actif circulant sans qu’ils soient affectés à des besoins bien précis. On citera la facilité de caisse, le découvert, le crédit de compagne et le crédit de soudure.
A- Facilité de caisse
La facilité de caisse donne à la trésorerie une élasticité de fonctionnement. Elle est consentie pour pallier les insuffisances passagères de trésorerie suite à un décalage de très courte durée entre les flux de recettes et les flux des dépenses.
C’est une opération de crédits à court terme où le banquier autorise son client à faire fonctionner son compte en position débitrice en attendant que les rentrées épongent ce débit et permettent au compte de redevenir créditeur. Le banquier prend en considération le chiffre d’affaires en TTC mensuel pour fixer le plafond de la facilité de caisse, en général il peut accorder jusqu’à 60% de la moyenne annuelle des chiffres d’affaires de l’entreprise. Les intérêts sont calculés en fonction du nombre de jours pendant lesquels le compte fonctionne en position débitrice.
La facilité de caisse a un impact direct sur la trésorerie de la banque puisqu’elle n’est pas réescomptable auprès de la Banque d’Algérie.
Le banquier court, dans cette opération, les risques suivants :
• Le non-recouvrement des recettes de l’entreprise ;
• L’immobilisation progressive de la facilité de caisse à cause de la détérioration de la situation financière de l’entreprise rendant ainsi l’aide insuffisante en permanence ou presque.
Par conséquent, le banquier doit s’assurer de la solvabilité de son client et surveiller de près l’évolution du compte afin d’éviter que la facilité de caisse ne se transforme en un concours permanent a savoir le découvert
B- Le découvert
C’est une opération de crédit à court terme octroyé aux entreprises pour leur permettre de faire face à des décaissements qui dépassent leurs possibilités de trésorerie, c’est-à-dire un palliatif de trésorerie venant compléter un fond de roulement temporairement insuffisant. Toutefois ce découvert ne doit pas être considéré comme un concours structurel.
Le découvert a une durée plus longue que celle de la facilité de caisse et répond à d’autres besoins qui peuvent être justifiés soit par une opportunité d’achat ou par une étude coûteuse. Le montant du découvert doit correspondre au pic du déficit de trésorerie, il ne peut dépasser le plafond fixé par l’article 23 de l’instruction 74/94 de la Banque d’Algérie qui stipule : « …les découverts en compte courants doivent diminuer afin de ne pas dépasser l’équivalent de 15 jours du chiffre d’affaires… »
Il est aisé de comprendre que le découvert comporte pour le banquier des risques non négligeables. En effet, le remboursement du crédit dépend de l’activité de l’entreprise, le banquier partage avec cette dernière les risques liés à cette activité. Il peut voir le remboursement du crédit compromis ou du moins les délais du remboursement s’allonger transformant le découvert en un concours à moyen et à long terme.
a. Les formes de découvert :
1- Le découvert mobilisable :
Le banquier veille à faire souscrire au bénéficiaire, dans ce genre de concours, un billet à ordre constatant la créance. Le client peut ainsi disposer des sommes qui lui sont avancées par le crédit de son compte. Néanmoins, il aura à payer des intérêts sur le montant total de l’autorisation.
2- Le découvert non mobilisable :
L’entreprise est autorisée par la banque à faire fonctionner son compte en position débitrice. Le banquier doit être vigilant quant à l’utilisation quotidienne du découvert.
b. Risques liés au découvert :
Le premier risque lié au découvert réside dans son appréhension par le client qui, en situation difficile, a tendance à assimiler ce palliatif de trésorerie à une aide structurelle.
Le deuxième risque porte sur la possibilité d’un détournement du crédit par le client à des fins inconnues de la banque. En effet, même en connaissant l’objet initial du découvert, il n’est pas aisé de savoir si celui-ci ne sera pas détourné à des fins autres que celles ayant trait à l’exploitation de l’entreprise ?
De plus, interrompre un découvert, pour une entreprise le considérant comme une véritable aide structurelle, reviendrait à mettre cette entreprise à mort ; et compromettre définitivement
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