Les partis politiques sous la Ve République
Par Junecooper • 30 Avril 2018 • 2 274 Mots (10 Pages) • 652 Vues
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À partir de ces lois, le législateur a adopté de nombreuses dispositions en matière de financement de la vie politique et des campagnes électorales, destinées à en assurer la transparence. Les partis politiques reçoivent une aide de l’État, qui constitue désormais leur principale source de financement et dépend de leurs résultats aux élections. En contrepartie, les dons des autres personnes morales sont interdits. Les candidats aux élections doivent respecter un plafond de dépenses fixé par la loi et peuvent également recevoir une aide publique. Pour en bénéficier, ils doivent retracer l’ensemble de leurs dépenses et recettes dans un compte de campagne, dont la gestion incombe à un mandataire financier qu’ils désignent et qui est présenté par un expert-comptable.
Cependant, malgré la volonté du législateur il semble difficile de contrôler les partis politiques. Le politique en est conscient et renouvelle régulièrement l’encadrement avec par exemple la Commission Jospin en 2012 ou encore la loi de 2011 relative à l’élection des députés et sénateurs. C’est lorsqu’en décembre 2013 éclate l’affaire CAHUZAC, que s’opère un déclic pour le législateur et l’exécutif, ils vont réagir par deux lois renforçant le statut financier des partis politiques. Ces lois de 2011, ont renforcé le dispositif de contrôle et le régime des sanctions en cas de déclaration incomplète ou mensongère.
II. L'échec de la minimisation du rôle des partis
Dans cette seconde partie, nous verrons que l'objectif de de Gaulle au sujet des partis sous la Vème République n'a pas été acquis. Pour cela, nous étudierons tout d'abord le renforcement des partis sous la Vème République (A) puis nous nous intéresserons à la personnalisation du pouvoir au sein des partis politiques (B).
A) Renforcement des partis sous la Vème
Le général de Gaulle a longtemps montré son opposition face aux partis. Il estimait en effet que le multipartisme avait causé l'instabilité gouvernementale qui a entraîné la chute de la IIIème République.
Lors de la préparation de la nouvelle Constitution pour la IVème République, le général Charles de Gaulle, président du gouvernement provisoire français va démissionner car il constate le retour à un multipartisme qu'il réprouve. Pour la Vème République, il voulait donc minimiser le rôle des partis ainsi que mettre fin au multipartisme pour obtenir un régime plus stable. Le multipartisme est lorsque dans une société il existe plus de deux partis capables de participer aux débats politiques. Au fil de la Vème République, on a assisté à un renforcement des partis politiques causant ainsi l'échec de l'objectif initial souhaité par de Gaulle. Les partis politiques ont aujourd'hui une place très importante dans la société. Tout d'abord, cela se traduit par une explosion du nombre de partis politiques depuis les dernières années. En 1962, Charles de Gaulle révise la Constitution pour changer le mode de suffrage de l'élection du président de la République. Ainsi, l'élection du président au suffrage universel direct avait pour but de minimiser le rôle des partis dans l'élection du président. Cela a eu l'inverse de l'effet escompté par le général de Gaulle car ils sont devenus essentiels aux hommes politiques se présentant à des élections politiques qu'elles soient présidentielles ou législatives car sans ces partis les candidats aux élections voient leurs chances d'être élu grandement diminuées. Ce sont les partis qui vont avoir le rôle de présenter leurs candidats aux présidentielles ou encore aux législatives. Ils vont ainsi leur apporter un soutien de taille mais également leur indiquer les thématiques politiques à aborder. En ce sens, on se rend bien compte que les partis politiques ont aujourd'hui un rôle essentiel dans la vie politique du pays. Ensuite, le rôle des partis a également été renforcé suite à la révision constitutionnelle du président Jacques Chirac qui a réduit le septennat à un quinquennat. Cela évite les cohabitations et donc la parti politique majoritaire peut diriger la politique de la nation. Et enfin, le renforcement des partis se voit également à travers leur place grandissante dans la vie médiatique de la France. Il n'est pas rare de voir à la télévision ou bien d'entendre à la radio des personnes politiques partisanes d'un parti venant défendre les idées de ce parti. Cette omniprésence des partis ne cesse d'augmenter et notamment avec l'apparition et la montée d'internet. Les partis véhiculent ainsi leurs idées au plus grand nombre de personnes et tentent de promouvoir leurs candidats.
Ce renforcement constant des partis sous la Vème République va alors à l'encontre de l'intention du général de Gaulle qui voulait faire obstacle aux partis politiques. Cet échec de minimiser le rôle des partis politiques passe également par une personnalisation des partis politiques.
B) La personnalisation du pouvoir au sein des partis politique
Dans cette seconde partie, nous étudierons la personnalisation du pouvoir au sein des partis politiques.
La personnalisation du pouvoir signifie que désormais c'est une personne qui va représenter un parti et ainsi détenir le pouvoir c'est-à-dire que dans chaque parti il y a une personne qui incarne le pouvoir. Cela entraîne donc la prééminence d'une personnalité dans chaque parti. On peut pour illustrer cela citer Jean-Marie Le Pen figure emblématique du Front National. Cette personnalisation du pouvoir peut dans certaines circonstances déstabiliser un parti politique et risque parfois même de mettre fin à l'existence de ce parti. Cela arrive lorsqu'il y a un changement de leader. Le temps qu'un nouveau leader apparaisse pour diriger le parti et prendre la succession de l'ancien chef de parti, le parti politique est affaibli. Cela est arrivé à plusieurs reprises et notamment suite au départ de Mitterrand de la direction de son parti. Il a fallu attendre l'arrivée de Lionel Jospin pour que le Parti Socialiste retrouve une certaine importance et cela a donc permis d'éviter sa disparition. De même, la personnalisation du pouvoir peut poser certaines difficultés à certains partis qui ne parviennent pas à se décider sur le choix d'un seul leader. Dans ces cas là, il y a un risque de fragmentation du parti car plusieurs partisans souhaitent se présenter aux élections. Cette fragmentation
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