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Les chocs dans l'uemoa

Par   •  5 Septembre 2018  •  3 312 Mots (14 Pages)  •  346 Vues

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Il faut noter par ailleurs que le degré d’efficacité de leur complémentarité ou substituabilité dépend du type de chocs (Muscatelli et al, 2004). En effet, les chocs sur la demande peuvent amener les autorités monétaires à faire des arbitrages entre l’objectif d’atteindre le plein emploi et l’objectif de stabilité de l’inflation. Pour la politique budgétaire ce conflit ne se présente pas du moins intrinsèque (Stiglitz et al, 2007). Leigh (2004) soutient que la politique budgétaire peut se substituer à la politique monétaire dans le but d’atteindre les mêmes niveaux de bien-être que la politique de coopération monétaire si les chocs sont en parfaite corrélation positive. De même, Vallés (2004) stipule que les bénéfices de la coopération de ces politiques dépendent de l’asymétrie des chocs, de l’élasticité de la demande des biens importés ainsi que du degré de partage des risques.

Dans le même ordre d’idées, beaucoup d’études utilisant la modélisation VAR ont tenté de montrer l’interdépendance et les mécanismes de transmissions des politiques monétaires et budgétaires (Ansari, 1996 ; Funke, 1996 ; Blanchard et Perotti, 1999 ; Bruneau et al., 1999 ; Garcia et Verdelhan, 2001 ; Wickens et Motto, 2001 ; Aarle et al., 2003 ; Sabaté et al., 2004 ; Biau et Girard, 2005 ; Komaki, 2008). Cependant, on peut répartir en trois catégories les études utilisant la modélisation VAR en Europe. Une première catégorie est orientée vers l’analyse de la transmission monétaire on peut citer : Gerlach et Smets, 1995 ; Barran et al., 1996 ; Ehrman, 2000 ; Wehinger, 2000 ; Ciccarelli et Rebucci, 2006 ou encore Monticelli et Tristani, 1999. Une deuxième catégorie qui regroupe les études qui ont analysé la transmission des chocs budgétaires (Dalsgaard et de Serres, 2000 ; Canova et Pappa, 2007 ou Afonso et Sousa, 2009). Et enfin une troisième catégorie qui fait une interaction avec les composantes du policy-mix.

D’autres études sont menées en Amérique centrale et latine c’est le cas de Karras (2003) qui, après avoir étudié les fluctuations du produit réel dans cette zone trouve que les chocs spécifiques dans cette zone sont à la fois importants et non synchronisés. Ainsi, il conclut que cette zone n’est pas une zone monétaire optimale. D’autres études utilisant une modélisation VAR se sont développées dans le but d’établir un cadre macroéconomique plus large. Hallwood et al. (2004) en utilisant un modèle VAR bivarié en différence première appliqué aux pays du Mercosur, montrent l’absence de tendances communes dans les chocs les frappant surtout avec les Etats-Unis. Toujours dans cette zone, Ahmed (2003) sur la période entre 1983 à 1999, analyse les fluctuations dans ces pays en utilisant un VAR panel dynamique sur données annuelles dans l’intervalle d’étude. Il tire deux résultats particulièrement importants. Les pays latino-américains n’ont pas de chocs communs réels avec leurs principaux partenaires commerciaux, dont les Etats-Unis d’une part. D’autre part, les chocs sur le taux réel à trois mois américain expliquent une part significative des fluctuations de la production dans les pays concernés.

Il y a ceux utilisant la modélisation SVAR. Ainsi, Garcia et Verdelhan, 2001 et Bruneau et De Bandt, 2003 en utilisant une modélisation SVAR, étudient l’interaction entre politique monétaire et fiscale pendant le processus de transition des pays européens vers l’union monétaire européen. Aarle et al. (2003) sur l’ensemble des 12 pays de la zone euro, estiment un modèle SVAR sur la période 1980-2001 en distinguant deux chocs possibles : fiscal (sur les taxes) et budgétaire (sur les dépenses publiques). Il sort de ces études que les chocs monétaires exercent un effet plus important sur l’économie que les chocs fiscaux mais que la transmission des chocs dans l’économie est différente d’un pays à l’autre d’où l’existence d’asymétrie structurelle entre les pays européens. Ce résultat ne fait pas l’unanimité dans la littérature. En effet Jamet, 2007, montre l’existence de mesures de politiques budgétaires expansionnistes en période de croissance associée à des politiques monétaires restrictives lorsque la politique monétaire semble laxiste pour encourager la reprise de l’activité. Cependant d’autres études comme celle de Sabaté et al. (2006), montrent la dominance de la politique budgétaire à celle de la politique monétaire, sur la période de 1874-1935 en Espagne.

Tsoukalas (2008) retrouve des effets keynésiens de politiques macroéconomiques dans la zone Euro après une estimation des chocs monétaires sur les variables fiscales et respectivement leur impact sur le taux d’intérêt monétaire. A la suite il conclut à une sorte de complémentarité entre politique monétaire et budgétaire européennes dans la mesure où une politique monétaire restrictive (hausse du taux d’intérêt) s’accompagne toujours d’une politique budgétaire restrictive (hausse des taxes ou baisse des dépenses publiques) et vice-versa. Schalck (2008) utilise une modélisation SVAR non-linéaire et propose la distinction de deux régimes dans l’économie : le premier, une expansion de l’économie et l’autre, une récession de l’économie. Pour le passage d’un régime à un autre, il introduit une probabilité qui dépend du régime courant qui est supposé exogène et constant. Il trouve que les politiques keynésiens ne caractérisent pas tous les pays analysés (Belgique, la France, l’Allemagne et les Pays-Bas) sur la période de 1970 à 2004. Les politiques macroéconomiques ne sont plus complémentaires, se substituent apparemment l’une à l’autre et s’accompagnant d’une réponse des autorités plutôt expansionniste face à une restriction monétaire.

Par ailleurs, avec les travaux de Blanchard et Perotti (2002) et Perotti (2002), la relation politique budgétaire et activité économique occupe une place importante dans l’économie. En effet, Blanchard et Perotti, simulant un choc des dépenses publiques sur l’économie américaine, trouvent une réaction positive de la consommation privée et du PIB américain. Alors qu’un choc de recettes fiscales cause négativement la consommation privée et le PIB des USA. En plus, les investissements privés et les importations réagissent négativement à la suite d’un choc sur les dépenses publiques. Perotti (2002), à partir des données trimestrielles allant de 1961 à 2001, montre les effets de la politique budgétaire dans cinq pays de l’OCDE (Etats-Unis, Canada, Allemagne, Australie et le Royaume-Uni) avec une modélisation SVAR incluant les : les dépenses publiques, les recettes fiscales, le PIB, le taux d’intérêt et IHPC,

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