Le sacre est-il constitutif de la royauté ?
Par Orhan • 4 Septembre 2018 • 1 414 Mots (6 Pages) • 759 Vues
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- la remise des insignes royaux : on passe au roi une tunique brodée de fleurs de lys puis on lui enfile une chape et un surcôt.
- le couronnement : la couronne est maintenue au-dessus de la tête du roi par tous les pairs présents, puis posée sur la tête du roi par l'archevêque de Reims.
- les pairs rendent l'hommage vassalique, les personnes présentes acclament le roi
- un Te Deum est chanté et on procède à un lâcher d'oiseaux suivit d’une messe où le roi communie sous les deux espèces (le pain et le vin).
Le sacre place le roi à part des autres laïcs de son royaume, il est « choisi » par Dieu.
b) la sacralisation du sacre (la coutume).
Le sacre est un sacramental (sacre fait par l’église catholique) et non un sacrement c'est-à-dire, un signe sacré dont le rite est défini par l’Église catholique, selon une certaine imitation des sacrements, en vue d'obtenir des effets spirituels obtenus par la prière de l'Église. Au-delà, il confère au roi une spécificité qui élève le roi au-dessus du reste des laïcs. Il devient donc un personnage sacré. Le sacramental du sacre avec l'onction d'huile sur les mains et la tête imite le sacrement de l'ordre des prêtres et des évêques. Le roi sacré est sacralisé. La coutume consistait à faire sacrer le fils du vivant de son père se maintient jusqu’au XIIème siècle. Elle permet de faire disparaitre l’élection qui est incorporée au rituel du sacre. Un roi n’avait pas respecté la coutume du sacre. Il s’agit de Philippe Auguste (1180-1223)qui n’as pas sacré son fils de son vivant.
II. Le sacre, un caractère plein de principe et un couronnement renouvelé.
Le sacre regorge de limites, plus que l’on en croit (a) et disparaitrai et se remplacer au fil du temps (b).
a) les limites du sacre.
Le sacre regorge de principe. Tout d’abord il y a il l’exclusion des femmes à la couronne.
Avec la fin du « miracle capétien », la question de la montée sur le trône d’une femme est posée et rejeté. Prenons un passage de l’histoire qui a remis en cause l’exclusion des femmes.
Jusqu’en 1316, les rois de France ont toujours un fils pour leur succéder. Mais en 1316, louis X (1314-1316) décède en ne laissant qu’une fille et deux frères. En vertu de la règle de l’hérédité, si l’enfant à naitre est un garçon, il montera sur le trône. A la mort de louis X, la reine, sa femme est enceinte. En attendant « par intérim » Philippe, des frères de louis X assure la régence du royaume. En Novembre 1316, nait la reine accouche d’un fils, jean qui décèdera quelque jours plus tard. Finalement Philippe sera proclamer roi et sacrer à Reims en 1317.
Philippe V le long réunit une assemblée de barons qui pose le principe que « femme ne succèdera point a la couronne de France » car « le royaume ne saurait tomber en quenouille » ce qui écartera jeanne du trône. Pourtant en comparant dans le monde, des femmes régnaient comme à Byzance, en Navarre ou à Jérusalem. Mais la crainte d’une longue régence, source d’instabilité, et la crainte surtout que le mariage de la reine fasse passer le royaume entre les mains d’une puissance étrangère. Exclusion encore confronté par le parallélisme établit entre la royauté et la prêtrise car seul un homme pouvait être sacré roi. Se problème sera récurant et aucune femme ne montera sur le trône. En parlant de l’exclusion des femmes on peut faire aussi un parallèle sur une autre condition qui est l’institution du principe de masculinité.
b) Des règles de transmission de la couronne renouvelées.
L’association du fils ainé appelé (Rex designatus) au règne du père (le Rex coronatus) va se perpétuer et devenir une règle coutumière. Pendant trois siècles, les capétiens auront toujours au moins un fils pour leur succéder (c’est ce qu’on appelle le miracle capétien), ce qui leur évita de se poser la question de la succession des filles au trône de France.
Pour éviter le partage du royaume, source de faiblesse de la monarchie, ce sera Robert II le pieux qui va instituer un principe celui de la primogéniture en vertu de laquelle c’est le fils ainé qui est appelé à devenir le roi régnant. En effet, la question ne s’était pas posée pour Hugues Capet qui n’avait
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